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Citations sur La course à l'abîme (74)

Un tableau, ajouta mon grand-père ( et je me souviendrais de cet argument pour ma défense quand on accuserait les miens d'impiété), légitime des interprétations quelque fois radicalement divergentes. Plus le tableau est riche, plus le Diable et le bon Dieu ont le plaisir à y cohabiter.
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Périzonium ! Ainsi , jusque dans le vocabulaire, on déniait l'évidence ! Périzonium ! Il fallait recourir à cette dénomination pédante, pour éviter de mentionner le sexe de Christ, fût-ce dans l'intention de l'escamoter !
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En montrant un homme et une femme de tous les jours, sans appareil intimidant d'anges ni de saints, j'avais réalisé le rêve du peuple, qui est de raccourcir la distance qu'il sent entre la majesté des oeuvres d'art et la bassesse de sa condition.
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Mon corps, on ne l’a jamais retrouvé. Jeté dans la mer ? Brûlé sur la plage ? Mangé par les fourmis ? Dévoré par les loups ? Ravi par les aigles ? Veillé et emporté par quelque âme pieuse ? Enseveli en cachette puis oublié comme un chien? Les voyous que j’ai si souvent pour les peindre déguisés en anges sont-ils venus me chercher pour m’enlever au ciel ? Un autre, à ma place, se lamenterait. Privé de sépulture! Abandonné sur le sable, condamné à errer dans les limbes, avec les enfants morts sans baptême et les pécheurs privés de rédemption! Moi, au contraire, je m’estime fortuné, de n’avoir ni tombeau ni dalle funéraire. Il me plaît d’échapper aux pèlerinages et aux anniversaires. Je ne veux pas de commémorations posthumes, après avoir été honni et persécuté de mon vivant. Ce fatras d’hommages, gardez-le pour ceux que la renommée publique, les honneurs, la réussite mondaine ont favorisés. Ma mort n’ayant pas été moins mystérieuse que ma vie, l’énigme de ma destinée reste entière.
(INCIPIT)
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De ces contrées lointaines, Malte, Sicile, Afrique du Nord, j’avais entendu parler par ma mère. Elle me lisait le livre d’un voyageur andalou du XIIe siècle, un des rares auteurs profanes, avec Dante, Virgile, l’Arioste, le Tasse et Marco Polo, qu’elle admettait dans la maison. Dante, une seconde Bible; l’Arioste et le Tasse, poètes et apologistes des croisades; Virgile et Marco Polo, exceptions moins étranges qu’il ne paraît. Ma mère vénérait le premier, sur le motif que, seul entre les païens, il avait pressenti la venue du Christ; elle pardonnait à l’autre son intérêt excessif pour les mœurs du sérail, parce que, sous couvert de son négoce de pierres rares et d’épices, il avait propagé chez les Indiens et les Chinois la vraie religion.
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L'amour est un pacte qu’il faut renouveler tous les jours, un accord qu’il faut mettre sans cesse à l’épreuve, un bonheur qu’on doit mériter par un effort constant sur soi-même.
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C'était donc cela, le Sud : une absence de couleurs et de lumière, un entassement de murailles noires, un fouillis de boyaux sans air, un monde de ténèbres et de clameurs. On s’interpelle d’une fenêtre à l’autre, on gesticule, on crie plutôt qu’on ne chante, les voix sont rauques et basses. Je ne pensais plus à Virgile, aux tendres idylles entre bergers, aux concours de pipeaux sous les hêtres, mais à Dante et à son univers de damnés.
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Personne avant moi n’avait utilisé la lumière comme personnage central d’une scène peinte. Je venais d’inventer le clair-obscur.
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Malgré la solitude complète où je vivais, il m’était difficile de me croire revenu à l’origine du monde, né de rien. La vue continuelle de ces tombeaux, de ces colonnes, de ces statues, l’éclat de ces vestiges disséminés dans la campagne comme un décor de théâtre, la marche silencieuse des aqueducs vers les collines qui bordaient l’horizon, tout me rappelait la présence de Rome, la grandeur de Rome, la gloire à laquelle aucun autre peuple, aucune autre nation n’a jamais atteint. Un Italien ne peut être, qu’il le veuille ou non, qu’un fils de Rome, un héritier de cette grandeur et de cette gloire, le légataire et le responsable de ce patrimoine écrasant.
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Ni ascendance ni descendance : n’exister que par mes tableaux.
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