AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Jours de mon abandon (132)

Un après midi d'avril, aussitôt après le déjeuner, mon mari m'annonça qu'il voulait me quitter. Il me le dit tandis que nous débarrassions la table, que les enfants se chamaillaient comme à l'ordinaire dans une autre pièce, et que le chien rêvait en grognant devant le radiateur..........
Commenter  J’apprécie          10
Les femmes femmes sans amour mouraient vives.
Commenter  J’apprécie          10
Que t'est-il arrivé cette nuit là ?
J'ai eu une réaction excessive qui a défoncé la surface des choses
Et puis ?
Je suis tombée
Où t'es tu retrouvée ?
Nulle part, il n'y avait nulle profondeur, il n'y avait aucun précipice, il n'y avait rien.
Commenter  J’apprécie          10
Dans la confusion de cette vie au hasard, j'étais en train de dépérir, j'étais sur le point de me dessécher, j'étais sèche comme un coquillage vide abandonné l'été sur une plage.
Commenter  J’apprécie          10
Comme un corps qui a été traversé par la mort pèse lourd, la vie est légère, il ne faut permettre à personne de nous la rendre pesante.
Commenter  J’apprécie          10
Oui j'étais bien sotte. Les canaux de mes sens s'étaient refermés, le flux de la vie n'y coulait plus qui sait depuis quand. Quelle erreur avais-je faite de borner le sens de mon existence aux rites que Mario m'offrait avec un prudent transport conjugal. Quelle erreur avais-je faite de confier le sens de mon existence à ses gratifications, à ses enthousiasmes, au parcours toujours plus fructueux de sa vie. Quelle erreur avais-je surtout faite, de croire que je ne pourrais pas vivre sans lui, alors que depuis bien longtemps je n'étais pas le moins du monde certaine qu'en sa compagnie j'étais vivante
Commenter  J’apprécie          10
Je passais les nuits et les jours qui suivirent à réfléchir. Je me sentais engagée sur deux fronts: m'en tenir fermement à la réalité des faits en contenant le flux de mes images, de mes pensées ; chercher dans le même temps à me donner du courage en m'imaginant telle une salamandre occupée à traverser un feu sans en ressentir aucune douleur. (...)
Mario écrivais-je afin de me stimuler, n'a pas emporté le monde, il n'a emporté que lui-même. (...) Tu ne jouiras plus de l'éclair de ses yeux, de ses paroles, et quand bien même ? Organise tes défenses, préserve ton intégrité, ne te laisse pas rompre tel un bibelot, tu n'es pas une fanfreluche, aucune femme n'est une fanfreluche. La femme rompue, ah, rompue, rompue mes couilles. Ma tache pensais-je consiste à démontrer qu'on peut rester saine d'esprit. Me le démontrer à moi-même, et à nul autre. Si je suis en butte aux lézards verts, je lutterai contre les lézards verts. Si je suis en butte aux fourmis, je lutterai contre les fourmis. Si je suis en butte aux voleurs, je lutterai contre les voleurs. Si je suis en butte à moi-même, je lutterai contre moi-même.
Commenter  J’apprécie          10
Carla avait fait son apparition chez nous au bon moment. (...) Mario devait l'avoir prise pour son futur, mais au contraire, il avait désiré le passé, ce temps de jeune fille que je lui avais déjà offert, et dont il avait maintenant la nostalgie. Elle-même avait peut être cru lui donné un futur, et elle l'avait encouragé à y croire. Mais nous nagions tous en pleine confusion, moi la première. J'attendais un temps qui n'arrivait jamais, tandis que je m'occupais de mes enfants, de Mario, le temps ou je recommencerais à être telle que j'avais été avant mes grossesses, jeune, mince, énergique, effrontément convaincue de pouvoir faire de moi je ne sais quelle femme mémorable. Non, pensais je en tordant la serpillère et en me redressant à grand peine : à compter d'un certain moment et toujours par la suite, le futur est seulement une nécessité de vivre au passé.
Commenter  J’apprécie          10
Mais c'étaient surtout les images imperceptibles de mon esprit, les rares syllabes que je prononçais qui me faisaient peur. Il suffisait d'une pensée que je ne parvenais pas même à fixer, d'un simple frétillement de signification violacé, un hiéroglyphe vert de mon cerveau, pour que le malaise réapparaisse et que la panique croisse en moi. Qu'en certains recoins de la maison revinssent des ombres trop drues, humides, avec leurs murmures, les mouvements rapides de masses sombres et j'étais saisie d'épouvante. Alors, je me surprenais à allumer et à éteindre mécaniquement la télévision, rien que pour me tenir compagnie, à chantonner une berceuse dans le dialecte de mon enfance, ou l'écuelle vide d'Otto près du réfrigérateur me causait une souffrance insupportable, ou bien, en proie à une somnolence immotivée, je me retrouvais étendue sur le divan, occupée à me caresser les bras non sans les marquer du tranchant de mes ongles.
Commenter  J’apprécie          10
Je me décidai, suffit avec la douleur. Aux lèvres de leur bonheur nocturne, je devais faire adhérer les lèvres de ma revanche. Je n'étais pas une femme mise en pièce sous le coup d'une rupture, d'une absence, jusqu'à en devenir folle, jusqu'à en mourir. Seuls quelques menus éclats s'étaient arrachés de ma personne, pour ce qui était du reste, je me portais comme un charme. J'étais intacte, je resterais intacte. A ceux qui me font du mal, je leur rends la pareille. Je suis le huit d'épées, je suis la guêpe qui pique, je suis le serpent sombre. Je suis l'animal invulnérable qui traverse le feu sans se brûler.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (1562) Voir plus



    Quiz Voir plus

    L'amie prodigieuse, le quiz !

    Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

    Vrai
    Faux

    10 questions
    336 lecteurs ont répondu
    Thème : Elena FerranteCréer un quiz sur ce livre

    {* *}