Citations sur Le sermon sur la chute de Rome (216)
... ils n'étaient pas des salauds mais des pitres et des ratés lui le premier, qu'on avait formés à produire des
dissertations et des commentaires aussi inutiles qu'irréprochables, car le monde avait peut-être besoin
d'Augustin et de Leibniz, mais il n'avait que faire de leurs misérables exégètes
" Rome est tombé mais n'est-ce pas en vérité , comme s'il ne s'était rien passé? La course des astres n'est pas troublée, la nuit succède au jour qui succède à la nuit, à chaque instant , le présent surgit du néant, et retourne au néant, vous êtes là, devant moi, et le monde marche encore vers sa fin, il ne l'a pas encore atteinte, et nous ne savons pas quand il l'atteindra ...".
Sans elle, l'amertume de sa réussite sociale lui aurait été intolérable et il aurait mille fois préféré être le dixième ou le vingtième à Rome plutôt que de gouverner ainsi un royaume de désolation barbare des confins de l'Empire, mais personne ne lui offrirait jamais une telle alternative car Rome n'existait plus, elle avait été détruite depuis bien longtemps, ne demeuraient plus que des royaumes plus barbares les uns que les autres, auxquels il était impossible d'échapper, et celui qui fuyait sa misère ne pouvait rien espérer d'autre que d'exercer son pouvoir inutile sur des hommes plus misérables que lui, comme le faisait maintenant Marcel, avec l'acharnement impitoyable de ceux qui ont connu la misère et n'en supportent plus le spectacle écoeurant, et ne cessent d'en tirer vengeance dans la chair de ceux qui leur ressemblent trop. Peut-être chaque monde n'est-il que le reflet déformé de tous les autres, un miroir lointain dans lequel les ordures semblent briller comme du diamant, peut-être n'y a-t-il qu'un seul monde en-dehors duquel il est impossible de fuir car les lignes de ses chemins illusoires se rejoignent toutes ici même, près du lit dans lequel agonise la jeune épouse de Marcel, une semaine après avoir mis au monde leur fils Jacques.
Je le sais bien que tu es triste.Mais ça ne sert à rien,tu comprends.Ta tristesse ne sert à rien, ni à personne.C'est trop tard.
A nouveau, le monde était vaincu par les ténèbres et il n'en resterait rien, pas un seul vestige. A nouveau, la voix du sang montait vers Dieu depuis le sol, dans la jubilation des os brisés, car nul homme n'est le gardien de son frère (...).
Il était absolument manifeste que l'Université n'était pour lui qu'une étape nécessaire mais insignifiante sur un chemin qui devait le mener vers la consécration des plateaux de télévision où il avilirait publiquement, en compagnie de ses semblables, le nom de la philosophie sous l'œil attendri de journalistes incultes et ravis, car le journalisme et le commerce tenaient maintenant lieu de pensée.
Oui, le monde est rempli des ténèbres du mal, il le croit toujours, mais il sait aujourd'hui qu'aucun esprit ne les anime, qui porterait atteinte à l'unité du Dieu éternel, car les ténèbres ne sont que l'absence de lumière, de même que le mal indique seulement la trace du retrait de Dieu hors du monde, la distance infinie qui les sépare, que seule Sa grâce peut combler dans les eaux pures du baptême. Que le monde passe dans les ténèbres, si le cœur des hommes s'ouvre à la lumière de Dieu.
Il était absolument manifeste que l''Université n'était pour lui qu'une étape nécessaire mais insignifiante sur un chemin qui devait le mener vers la consécration des plateaux de télévision où il avilirait publiquement ,en compagnie de ses semblables ,le nom de philosophie ,sous l'oeil attendri de journalistes incultes et ravis,car le journalisme et le commerce tenaient maintenant lieu de pensée.
Le monde ne souffrait pas de la présence de corps étrangers mais de son pourrissement interne, la maladie des vieux empires. (p.174).
Le démiurge n'est pas le Dieu créateur. Il ne sait même pas qu'il construit un monde, il fait une œuvre d'homme, pierre après pierre, et bientôt, sa création lui échappe et le dépasse et s'il ne la détruit pas, c'est elle qui le détruit. (p.99).