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Les-Belles-de-nuit ou Les Anges ... tome 2 sur 2
EAN : 978B005Q49C72
(27/09/2011)
4/5   2 notes
Résumé :
Ce livre est une oeuvre du domaine public éditée au format numérique par Ebooks libres et gratuits. L?achat de l?édition Kindle inclut le téléchargement via un réseau sans fil sur votre liseuse et vos applications de lecture Kindle.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La partie grave et discrète de l’assemblée, qui se respectait trop pour prendre part à la danse, commençait à trouver le bal monotone et long. Les commérages languissaient, parce qu’on avait déjà médit de tout le monde. L’évanouissement de Blanche fit à l’ennui naissant une diversion tout agréable et vint raviver l’entretien.
Ce cercle respectable se composait de trois vicomtes, qui avaient été des hommes à succès dans leur jeunesse au temps des états de Bretagne, d’une demi-douzaine de bourgeois qu’on avait laissés se décrasser et mettre un de au-devant de leurs noms, parce qu’ils avaient mille écus de rente, et d’un nombre à peu près égal de dames antiques, portant, avec une solennité impossible à décrire, le ridicule orgueilleux de leur toilette et la laideur choisie de leurs visages.
On remarquait surtout trois petites personnes, toutes trois également jaunes, sèches, roides et vêtues de robes de soie violette d’une ancienneté incontestable. Bien qu’elles fussent encore célibataires, aux environs de la cinquantaine, ce qui déprécie, elles donnaient le ton à la société, parce que leur talent de médire était hors ligne, et que chacun de leurs coups de langue emportait net le morceau. Leurs rivales elles-mêmes, madame la chevalière de Kerbichel, épouse de l’adjoint au maire de Glénac, et madame Claire Lebinihic, jeune veuve à peine âgée de quarante-cinq ans, autour de laquelle soupiraient les trois vicomtes, étaient forcées de reconnaître la supériorité des demoiselles Baboin-des-Roseaux-de-l’Étang.
Il faut dire qu’elles avaient tout pour elles. L’aînée, mademoiselle Amarante, chantait, en s’accompagnant de la guitare, l’ariette légère ; la seconde, mademoiselle Églantine, la tremblante romance ; la troisième, mademoiselle Héloïse, attaquait, toujours avec la guitare, le grand morceau de caractère.
À cause de cela, le jeune M. de Pontalès, qui tout était permis parce qu’il était l’héritier de son père, les avait surnommées en masse les trois Grâces, et en détail l’Ariette, la Romance, et la Cavatine.
Elles avaient un petit frère, M. Numa Babouin-des-Roseaux-de-l’Étang, qui se tenait un peu à l’ombre de leur gloire, mais qui, néanmoins, passait pour un fort agréable joueur de reversi.
Quand Madame, aidée de l’oncle Jean, eut emmené Blanche, l’imposante réunion se rassit. Ses membres se regardèrent durant quelques secondes en silence.
– Voilà déjà deux fois que la pauvre petite demoiselle se trouve mal aujourd’hui !… dit le père Chauvette, qui seul, parmi tout ce monde aigre et roide, représentait l’élément charitable.
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– Au château de Pontalès ?… s’écria Roger stupéfait.
– Au château de Pontalès… La nuit était sombre, cette fois, et je ne les aurais pas reconnues si je n’avais entendu la douce voix de Diane sur la lisière de la forêt.
« – Aide-moi, disait-elle.
« Elles s’approchèrent toutes deux de la muraille du parc. Cyprienne s’appuya des deux mains contre le mur, et, avec son secours, Diane franchit la clôture.
– Après ?… fit Roger, dont le souffle haletait.
– Je revenais de la Gacilly, à cheval, répliqua le peintre, mon cœur battait et mon front brûlait… Mais je ne suis pas comme toi, Roger, et je n’aurais jamais ouvert la porte de la chambre des filles de Jean de Penhoël… J’enfonçai les éperons dans le ventre de mon cheval, qui m’emporta au travers des taillis…
– Oh !… fit Roger ; tu n’aimes pas ! tu n’aimes pas !
– Si Diane de Penhoël n’est pas ma femme, répliqua le peintre, je ne me marierai jamais… Il ne m’arrivait pas souvent autrefois de songer à l’avenir…, maintenant j’y pense toujours, parce que l’avenir, c’est elle… Tu es rassuré quand tu les vois sourire, Roger ; moi, si un doute pouvait me venir, il me viendrait en ces moments… Mais que de fois, parmi la joie feinte, que de fois j’ai surpris des larmes dans les yeux de Diane !… C’est un cœur vaillant et fort contre la souffrance !… Sous cette frêle beauté de jeune fille, j’ai deviné le courage d’un homme… Ces larmes furtives qui me serrent le cœur, je les bénis et je les admire… Oh ! que Diane garde son secret !… Au fond d’une âme comme la sienne, il ne peut y avoir que de nobles élans et de saintes pensées !…
La tête de Roger ne se relevait point. Il gardait le silence.
– Chacun dans le pays sait cela, reprit le peintre, les plus pauvres comme les plus riches. Il y a un grand malheur sur la maison de Penhoël… Dieu se sert parfois du faible courage d’un enfant pour combattre la force des méchants…
Étienne s’interrompit brusquement et sa voix, qui était lente et rêveuse, se fit brève tout à coup et décidée.
– Et puis, que m’importe tout cela ? s’écria-t-il. Je faisais un songe charmant… Le réveil est venu… Que Diane soit ceci ou cela, un ange ou une pécheresse, je la verrai demain pour la dernière fois.
– Que dis-tu là ?… demanda Roger en tressaillant.
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Video de Paul Féval (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Féval
"Il y a quelques années, « on » murmurait que Claude Mesplède pourrait bien recevoir la médaille des arts et des lettres. Et puisque qu' « on » m'avait demandé mon avis sur la question avant d'entamer les démarches afférentes à ce genre de circonstances, j'avais indiqué que Claude ne voulait de médaille d'aucune sorte. Il avait déjà refusé celle du travail malgré ses 40 années de labeur à Air France !
Ce que Claude aurait aimé, c'est le prix Paul Féval de littérature populaire. Mais ce prix n'est attribué qu'à des auteurs qui écrivent des romans populaires. Lui, écrivait À PROPOS des romans populaires et donc, n'entrait pas dans cette catégorie.
Aussi voir naître, grâce à Quais du Polar que je remercie très sincèrement, un prix portant le nom de Claude Mesplède qui récompensera au choix : essai, ouvrage historique, correspondance, document, enquête, traduction, édition originale d'oeuvres complètes ou inédites, traductions nouvelles ou encore travaux académiques et universitaires… c'est énorme !
Et c'est finalement, en honorant sa mémoire, un joli retournement du sort. Claude aurait très fier qu'un prix porte son nom et sûrement un peu ébahi devant tant d'honneur.
Et que celles ou ceux qui comptent écrire sur l'oeuvre de Paul Féval se mettent au travail très vite. On ne sait jamais..." - Ida Mesplède
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