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Critique de Imelda75


Une chose est claire : autant autrefois le conjoint était souvent choisi par la famille et la collectivité, autant aujourd'hui chacun peut aimer qui il veut, comme il veut et le temps qu'il lui plaît. Mais l'Enfant de Bohème – celui qui n'a jamais connu de loi, l'amour - » devenu roi » pose de nombreuses questions.

Le philosophe Alain Finkielkraut, dans un ouvrage facile d'accès – je l'ai dévoré dans le métro -, Et si l'amour durait essaie de répondre à celles-ci. Suffit-il d'aimer pour savoir aimer ? A-t-il assez de ressources une fois levés tous les interdits ? L'amour durable est-il un leurre ?

Comme dans Un coeur intelligent, Finkielkraut essaie d'ébaucher des réponses non grâce aux sciences humaines mais à la littérature. La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette montre que l'intransigeance surprenante à refuser d'épouser Monsieur de Nemours, est le « miroir inversé » de la démission de nos contemporains devant l'échec d'un amour;

Les Meilleures Intentions d'Ingmar Bergman et Professeur de désir de Philip Roth semblent également des miroirs inversés de l'amour durable. Ce qu'il ne faut pas faire : réduire l'amour à eros, croire déjà que la réalité se résume à un unique « duel désir-désert, incandescence-routine, envie-ennui ». Enfin l'oeuvre de Milan Kundera finit par évoquer dans L'insoutenable légèreté de l'être la mort douce car simultanée des époux, dépassant la légèreté de l'idylle.

Ce qui fait durer l'amour, ce serait de ne pas lui demander les promesses d'un désir éternel. Un essai passionnant, qui donne envie de lire les romans évoqués et de parier sur la subtile durabilité de l'amour.
Lien : http://carnetsdimelda.wordpr..
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