Le chasseur de regards

Fitzek Sebastian, "Le chasseur de regards" - Livre de poche, 2015
– Original en allemand publié en 2011 sous le titre "Der Augenjäger"
– L'auteur précise en introduction que ce roman est la suite du "Voleur de regards" publié en allemand sous le titre "Der Augensammler" en 2010.

J'avais acheté ce roman policier (ou d'épouvante ou les deux) du genre «thriller» parce qu'il émane d'un auteur allemand, d'ailleurs présenté comme «le nouveau prodige allemand du suspense», rien de moins. Il paraît que ses oeuvres ont été diffusées à environ six millions d'exemplaires de par le vaste monde «Damit ist er einer der erfolgreichsten deutschen Schriftsteller» (cf Wikipedia allemand).

Le récit s'articule autour de deux axes aussi in-vraisemblables l'un que l'autre. le premier (devenu hélas un lieu commun du roman policier ou d'épouvante de ces dernières années) consiste à exposer en long en large et en travers des scènes de violence de plus en plus tarabiscotées, de plus en plus sanguinolentes : le lecteur perçoit combien l'auteur se torture les méninges pour inventer de telles âneries (est-ce pour que le client en ait pour son argent ?).
Le deuxième (plus original, encore que) consiste à faire subir aux deux personnages principaux des sévices mortels pour le commun desdits, mais dont elle et il se remettent gaillardement. En effet, le héros survit à une balle tirée à bout portant dans son oeil gauche (qu'à cela ne tienne, sur sa chaise roulante, il vous course le bandit, tel John Wayne caracolant sur un pur-sang), tandis que l'héroïne – aveugle – ne se formalise pas plus que ça d'un grand coup de couteau dans le ventre, ça lui ouvre même l'appétit (oh ! bon, allez, c'était facile…) puisqu'à la fin, tout ce petit monde vous fête Noël avec un bel entrain.

Le véritable mystère de ce genre de littérature commerciale réside dans la question «pourquoi ça se vend si bien, ce genre de cochonnerie?». Pour ma part en tout cas, ce volume rejoint sa juste place : la poubelle.

NB : j'avais complètement oublié que je m'étais infligé la lecture d'un autre roman commis par ce même auteur sous le titre "Ne les crois pas" qui connut la même destination…

L'horreur nous saisit pour ne plus nous lâcher dans une intrigue où les situations improbables s'enchaînent et où les atrocités vont crescendo. J'ai eu un mal fou à finir cette histoire de violence gratuite.

Suite du voleur de regards, c'est encore pire. Tordu, sinistre et très lourd. À force d'ajouter des rebondissements incongrus à chaque page, des incohérences dans le scénario apparaissent. le héros se fait manipuler, et le lecteur aussi.