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3,79

sur 322 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après Quelque chose à te dire, roman que j'avais dévoré, j'attendais énormément de ce nouveau roman. En choisissant d'aborder la mort volontaire assistée, Carole Fives prend le risque de lever le voile sur un sujet encore trop tabou. Édith étant très gravement malade, la décision de mettre fin à ses souffrances est prise. Même si les choses ne sont pas écrites de façons explicites, on ressent à travers la plume de l'autrice que les souffrances ressenties sont insupportables et que cette avocate et mère de famille, ne peut plus supporter de vivre ainsi. Choisissant le moment de sa propre mort, elle demande donc à ses 4 enfants de venir avec elle ainsi qu'à son mari. Un petit road trip en famille vers une fin indéniable. Bien que le sujet soit sensible, Carole Fives ne plonge pas dans le lugubre. Si vous souhaitez du voyeurisme, ce ne sera pas avec ce superbe roman que vous allez avoir votre dose. En effet, le jour et l'heure est un roman choral où chaque membre de la famille se dévoile, se remémore et tente avec pudeur de se dire qu'ils vont revenir à cinq et non à six. C'est un voyage vers la Suisse (où la mort volontaire assistée est autorisé, comme en Belgique), où chacun commence le deuil d'Edith. Un accompagnement digne, dévoilant l'amour inconditionnel d'une famille, d'un mari, d'enfants. C'est le début de la fin, mais qui sera lumineux, car les souffrances s'éteignent. Audrey, Jeanne, Théo, Simon et Anna accompagnent et partagent les derniers moments d'une vie.
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C'est un secret pour personne : je suis très sensible à la plume de Carole Fives. Je l'assume, j'aime l'univers et la réflexion de cette autrice. Il y a une quête à la fois narrative de rester authentique au plus près des questions de société et de faire réfléchir son lectorat.
Le jour et l'heure présente une famille de six adultes (un couple parental et leurs quatre enfants), leurs derniers moments ensemble. le jour et l'heure montre l'itinéraire de cette famille vers le lieu ultime : celui de la fin de vie de la mère (Édith), elle qui a décidé de sa mort, de vivre ses derniers instants, entourée des siens. 


Carole Fives est une écrivaine subtile : elle ne choisit pas au hasard ce clan de professionnels de la médecine qui pourtant se montrent démunis face à leurs sentiments, leur douleur de l'abandon, face à ce deuil programmé de longue date et qui tarde à arriver. Parce qu'au-delà du choix d'Édith, tous aussi cheminent (les souvenirs d'enfance jaillissent, la mémoire familiale qui a construit leur unité, leurs chemins de traverse, leurs réflexions).
Le jour et l'heure pose la question de la mort assistée, non pas d'un point de vue éthique (ce qui est un choix opérant de la part de Carole Fives qui allège ainsi son écrit d'un côté moralisateur), mais d'un point de vue familial, des liens familiaux que cette mort annoncée opère, des conséquences qu'elle induit dans la vie des autres.
Et le questionnement est intéressant : 
* d'un point de vue de la personne qui décide cette mort assistée : elle vide elle-même ses placards, elle est dans le contrôle du déroulement de sa fin de vie,  d'une certaine façon elle se libère et vit plus légèrement cette étape qui n'aurait été que cumul de douleurs atroces liées à sa maladie (cancer incurable) et aux traitements pour prolonger sa survie. Mais la volonté affichée par Édith devient quelque chose qu'elle impose à ses proches et jusqu'au bout, ils n'auront pas le choix. Et c'est là que la volonté d'Édith d'imposer la présence des siens à son dernier souffle montre aussi une forme d'égoïsme, parce que c'est aussi leur imposer ses tout derniers moments, cette dernière image de pompage,... c'est aussi un risque de les traumatiser. Parce que tout le monde n'a pas la même distanciation ni le même cheminement face à cette mort voulue.
* du point de vue de ses proches, mis au courant de cette date : leur vie pour certains se cristallise à cette date, c'est alors une forme de compte-à-rebours qui s'opère entre le moment où ils connaissent la date choisie et la mort réelle, ce compte-à-rebours qui les empêche de profiter de l'instant présent parce qu'ils se projettent déjà dans un avenir plus ou moins proche où le monde sera sans Édith, et ces moments d'intimité peuvent alors devenir douleur (celle qui renvoie au manque déjà) alors que la personne est bien présente. 
J'ai beaucoup aimé le jour et l'heure qui diffuse aussi le quotidien professionnel et personnel de cette fratrie (une presque sororité avec un singleton masculin entouré de trois frangines), les divers parcours de vie. Mine de rien, Carole Fives aborde aussi la violence psychique au sein du couple, les cadences infernales du monde hospitalier, le travail en prison...  
Le jour et l'heure nous propose une polyphonie de témoignages, une réflexion sur la vie et la mort. Cet écrit n'est pas gai mais il n'est pas non plus plombant et surtout il permet de réfléchir sur sa propre vie et sur la façon de l'achever en cas de maladie incurable. J'ai énormément aimé ce récit parce qu'il m'a confronté à la réflexion de la mort, à ce que j'ai vécu ces six dernières années : la mort de trois très proches suite à un cancer incurable ou un affaiblissement inélectuable du corps. Dans deux situations, deux proches ont vécu les pires souffrances pour "prolonger la survie et préparer son fils et sa famille à sa mort" pour l'une, "pour s'autoflageller" pour l'autre (très très pieuse et un brin masochiste) ; et clairement leur déchéance physique a surtout aidé leurs survivants à se préparer intellectuellement au futur décès (mais que de souffrance, que de souffrance pour cela !). Dans le troisième cas, le combat de la maladie a été vain, la mort a surpris tout le monde (sauf peut-être le corps médical) mais il est clair que le combat qui aura duré 10 ans et pendant lequel il y a eu des hauts et des bas aura permis de préparer la famille à accepter le décès en temps voulu. En fait, je crois que si je me savais malade incurable, je choisirais comme Édith la mort assistée mais je n'imposerais pas tout à ma famille, sauf si elle le souhaite. 
Sur le même thème : l'écrivaine Noëlle Châtelet a écrit le très beau La dernière leçon.
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Rentrée Littéraire 2023 Parution le 23 Août Editions JC LATTES

Si les quatre enfants adultes du couple formé par Edith et Simon se retrouvent en voiture avec leurs parents pour ce qui pourrait ressembler à un départ en vacances, c'est pour une raison beaucoup plus grave.

Edith a développé une maladie dégénérative, un sous-groupe de Parkinson. Ce qui va l'amener d'ici peu à l'état de légume avec de grandes souffrances. Sentant l'échéance proche, Edith a décidé de quitter la vie tant qu'elle est encore consciente.

Elle a convaincu, après de longues discussions, ses quatre enfants et son mari de l'accompagner en Suisse où tout va pouvoir se passer dans une forme d'apaisement et surtout de légalité.

" Ce qui était fou, c'est qu'il y avait une parole tout à fait libre par rapport à ce qui allait se passer. La mort venait s'inscrire dans nos vies, comme quelque chose de très naturel, on a même parlé de l'après, du retour. Et de l'enterrement à venir. "

Carole Fives aborde dans ce court roman le thème de la fin de vie, du suicide assisté avec beaucoup de délicatesse. Chaque court chapitre donne la parole successivement à chacun des membres de la famille.

Ce n'est jamais lourd ni pesant. Au contraire, il y a beaucoup d'amour, de tendresse, d'humour à certains moments.

J'ai été profondément touchée par ce roman qui suscite la réflexion.

Je remercie Cultura et les Editions JC LATTES pour cette belle découverte.
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Edith, mariée à Simon depuis près de 40 ans, mère de quatre adultes, grand-mère aimante, est atteinte d'une maladie dégénérative dont elle redoute l'évolution. Elle choisit de mourir dignement mais doit aller en Suisse puisque la France lui refuse ce droit. Alors un beau matin, la famille s'entasse dans la voiture familiale et emprunte les routes secondaires pour un dernier voyage tous ensemble. Ils partent à 6 et reviendront à 5. Ce très beau roman raconte sans pathos et avec sincérité et pudeur les dernières heures d'Edith en compagnie de ses enfants et de Simon, son mari. 

J'aime beaucoup cette autrice, ses histoires, ses personnages, sa sensibilité me touchent, et cette fois encore, mon coeur a chaviré. J'étais triste de refermer ce livre, j'avais envie de partager encore un peu la vie d'Audrey, Anna, Théo, Jeanne et les souvenirs de Simon, ils vont me manquer. C'est fou ce que permet la Littérature ♥️
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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RL2023#10
A la suite du livre sur la place de Nancy où je suis allée écouter Carole Fives (pour la deuxième fois – la première fois, c'était toujours à Nancy pour Quelque chose à te dire) pour parler de la fin de vie, du débat actuel qui a lieu en France afin de légiférer sur le sujet.
Le jour et l'heure aborde de manière touchante ce sujet à priori dramatique. Mais, comme le souligne l'auteur dans le texte, nos sociétés n'abordent que rarement le thème de la mort.
En ce siècle aux populations vieillissantes, il y a des voix qui se lèvent pour un droit à une fin de vie décente.
Ici, Edit décide d'embarquer son mari (Simon) et leur quatre enfants dans la voiture familiale pour effectuer le trajet et Bâle – là où la mort volontaire assistée est permise.
La construction du roman permet d'alterner les différents narrateurs, permettant à chacun de livrer le fond de sa pensée quant à la démarche de leur femme / mère.
Un très joli roman à la plume tendre pour une thématique pourtant pas facile.
Si le sujet vous touche et/ou vous intéresse, je vous recommande également le magnifique reportage « Fin de vie » réalisé par Marina Carrère d'Encausse.
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Carole Fives s'empare du sujet de l'euthanasie avec délicatesse, empathie et émotion mais la fin n'est pas à la hauteur du livre, comme s'il manquait un bout ou que l'autrice n'avait pas su comment finir. C'est vraiment dommage. j'ai d'ailleurs hésité entre 3 et 4 étoiles

Sinon, j'ai adoré la justesse quant-aux sentiments des enfants ( 4 adultes) et du père. La finesse du style qui ne juge pas mais donne les faits. le choix des personnages et de leur métier qui apportent de la profondeur. En 140 pages, l'autrice nous confronte à nos propres émotions sur l'euthanasie, c'est comme d'habitude bien écrit et trés bien ressenti.
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Pour son 7e livre, Carole Fives nous offre un beau texte sur une épineuse question qu'en France on évite depuis des décennies : la fin de vie.
Ce n'est pas un texte grave, ni larmoyant.

Une famille de 4 frères et soeurs, adultes, médecins pour la plupart, accompagne les parents dans un road trip à destination de la Suisse où la maman, Edith à un rendez-vous important.
Une association helvétique à accédé à sa demande de « mort volontaire assistée ».
Son dernier voyage, elle le voulait avec son mari et ses enfants.

L'autrice nous dresse les portraits des vivants, ceux qui restent avec leurs doutes, leurs assurances et leur entière humanité.
Elle montre bien le conflit qui anime le médecin quand il est confronté à la déchéance de son patient, quand il sait que la mort sera la seule issue comme pour nous tous d'ailleurs.
Elle pose la question de savoir si il n'y a pas une forme de déni chez les soignants.
Elle fait écho au merveilleux livre de Delphine Horvilleur : « Vivre avec nos morts » : oui la mort fait partie de la vie, nous y passerons tous, mais doit-on toujours en faire une tragédie ?
Ne peut-on pas en faire un moment d'Amour auprès des siens ? Notre rôle, à nous vivants n'est-ce pas d'accompagner nos aînés pour les rassurer et les entourer du mieux que nous pouvons ?
Carole Fives milite pour la liberté ultime qui peut animer chacun d'entre nous, le CHOIX.
Elle n'impose rien !
Son livre replace LA MORT au centre de nos vies, de notre société.
Si la France est un pays laïque, pourquoi est-ce si compliqué alors d'en parler ?
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Décision tellement difficile mais compréhensible pour la personne qui l'a prise. Décider du jour et de l'heure de sa propre mort. C'est la décision d'Edith suite à la dégradation de son état à cause de sa maladie.
C'est l'histoire de ce voyage vers la mort, en Suisse où cela est possible, en famille, Simon, le mari, Edith donc et leurs quatre enfants qui vivent la situation de 4 façons différentes.
C'est cette histoire que Carole Fives nous relate et c'est extrêmement touchant et mine de rien remuant car comment nous, si cela nous arrivait, réagirions?
Petit récit chorale où chaque personnage raconte sa vision des choses, sa place dans la famille, son vécu et le après.
Poignant, très bien écrit et sensible qui questionne le lecteur.
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Préparez les mouchoirs avec ce livre chorale qui raconte l'histoire d'Edith qui est mourante et qui a programmé sa mort.
Chacun de ses proches nous raconte sa manière d'appréhender cette étape et cet avant deuil.
C'est bien évidemment émouvant. C'est une réflexion sur le rapport de la société face à la mort plutôt intéressant. Un débat toujours d'actualité bien sûr.
C'est un roman court mais efficace. Pas de futilité. On rentre pleinement dans le vif du sujet. C'est bien écrit.
Un roman fort sur un thème qui ouvre de vastes débats.
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Carole Fives revient avec un très beau texte sur la fin de vie ! Nous suivons une famille lors du trajet en voiture qui les mène en Suisse. Dernier tour avant que la mère Edith n'ait recours à l'euthanasie. Les souffrances, que ces proches ont vu s'accentuer de semaines en semaines, ne semblent pas s'arrêter dans leur course folle. L'alternance des points de vue est un vrai plaisir et nous plonge dans les trajectoires de chacun. Beaucoup plus au final qu'un roman sur la fin de vie, il est plein de vie, de thématiques d'actualité. Il nous fait refléchir plutôt que d'imposer un point de vue. Une très bonne de lecture que je conseille !
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