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4,03

sur 311 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Défi ABC 2016-2017
Défi Atout prix 2016-2017

Un livre découvert par hasard, un titre rythmé, et surtout un nom d'auteur en F: quelle chance, car je serais passée à côté d'un roman exceptionnel.
Dorrigo Evans est australien, brillant chirurgien, Dom Juan invétéré et ancien combattant. Tout jeune officier, il est prisonnier des Japonais, dans un camp de travail affecté à la construction d'une voie ferrée. Les chapitres consacrées à la guerre sont certainement les plus poignants du récit. Violence, atrocités, maladies, lutte pour la survie, il y a des pages bouleversantes, insupportables.
Mais il ne s'agit pas "seulement" d'un livre de guerre. Il s'agit de la vie d'un homme, amoureux fou d'une femme, qu'il croira morte, mari infidèle, chirurgien brillant, père un peu absent, survivant d'un enfer.
Chaque partie du roman porte en exergue un haïku : la poésie n'est jamais loin, même dans les pages les pages les plus atroces.
Un roman qui ne se laissera pas oublier.
Traduction de France Camus-Pichon.


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Au moment où Dorrigo Evans entame une liaison incandescente avec une femme, il est mobilisé dans l'armée australienne pour combattre dans le Pacifique. Fait prisonnier par les Japonais, il doit travailler avec 60 000 de ses compatriotes à la construction d'une ligne de chemin de fer qui relie le Siam à la Birmanie.
Confronté à l'arbitraire des officiers japonais qui ont la mission de construire cette voie ferrée quel qu'en soit le coût pour le compte de l'Empereur, Dorrigo fait tout pour sauver ses frères d'armes, décimés par la malnutrition et les épidémies. A la lecture de cette partie centrale du livre, j'ai vu surgir en moi les images du livre "Le pont de la rivière Kwaï" de Pierre Boulle et du film qui en a été tiré. Mais le récit de Flanagan sur cet épisode de la guerre est raconté de manière bien plus crue. le duel psychologique entre l'officier occidental et l'officier japonais, que l'on retrouve dans les deux livres, est dominé chez Flanagan par la tragédie que vivent ces soldats dont la mortalité (50%) est assez comparable à celle qui a pu sévir dans les camps de concentration nazis.
En contrepoint à cette histoire tragique, il y a l'espérance pour Dorringo et chaque soldat de retrouver leur foyer, leur amour. J'avoue que cet aspect du roman m'a moins convaincu. Mais il y a dans ce livre un souffle, un talent de conteur qui valent qu'on le lise.
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Ne vous fiez pas à la couverture : il ne s'agit pas là d'une lecture légère bien au contraire. Âmes sensibles, s'abstenir. Ce livre m'a bouleversée.
Ce roman fait partie des romans que l'on n'oublie pas. Puissant et précis, l'auteur décrit l'horreur et la violence, en 1941, d'un camp de prisonniers australiens soumis à la folie d'un commandant japonais.
Il nous conte aussi une histoire d'amour d'une rare intensité.
Porté par une écriture d'une rare intensité poétique, La Route étroite vers le Nord lointain fait renaître sous nos yeux la "Voie ferrée de la Mort", tragédie méconnue de la Seconde Guerre mondiale, par-delà le bien et le mal, dans sa grandeur dérisoire et sa violence implacable.
La Route étroite vers le Nord lointain est un roman puissant sur l'absurdité de la condition humaine, une méditation sur l'amour et la mort, un cri contre la précarité de la mémoire et l'inacceptable victoire de l'oubli.
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La route étroite vers le nord lointain est un extrait d'un haïku célèbre, c'est aussi le symbole de cette ligne de chemin de fer que les japonais chercheront à construire dans la jungle birmane durant la 2ème guerre mondiale, au prix de la mort de milliers de prisonniers en particulier australiens.
Mais c'est aussi la métaphore de la vie de Dorigo Evans depuis son enfance misérable à sa réussite sociale de chirurgien en passant par son rôle dans les camps de prisonniers.
Peut on vivre en étant mort à l'intérieur ? Evans traverse sa vie comme un fantôme dans l'indifférence et la solitude derrière une façade brillante. Femme, enfants, métier, au fond rien ne le satisfait, seuls un impossible amour de jeunesse et le feu de la guerre lui auront donné le sentiment de vivre.
Le coeur du roman est là : les hommes dans la guerre, bourreaux et victimes trouvent leurs raisons et s'accommodent de leurs comportements altruistes, ignobles, admirables ou lâches.
Pendant cette autre vie ils sont autres, ensuite après le conflit ils retrouveront leur vieille peau ou se construiront un nouveau personnage mais en sachant que leur vérité etait sur la route étroite.
Beau roman, puissant, riche en situations qui poussent à la réflexion mais affaibli par un côté mélodramatique trop appuyé à mon goût.
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Ah là là, par quoi commencer ? Par dire déjà que ce roman est un mélange incroyable entre histoire d'un amour impossible, roman de guerre et plongée dans l'horreur. La couverture laisse présager du premier aspect, mais pas du tout des deux autres, ce qui est presque trompeur. Pourtant, il y a bien un fond d'histoire d'amour dans ce roman construit en 4 grandes parties. Une histoire d'amour entre Dorrigo, le personnage principal, et Amy, l'épouse de son oncle, alors que lui-même est "engagé" avec Ella, qu'il doit épouser quand il rentrera de la guerre... Belles pages sur les pouvoirs de l'attraction entre deux êtres, en passant...
Mais il n'y a pas que ça dans cette "Route étroite vers le nord lointain". Il y a la vie de soldats australiens prisonniers des japonais pendant la 2ème guerre mondiale, et le quotidien à peine croyable dans l'horreur du travail forcé et des tortures. Tout ça pour construire une ligne de chemin de fer... Dorrigo est le colonel et médecin du camp, bien démuni face à tant de mauvais traitements et de souffrances.
Enfin, certains chapitres sont consacrés à "l'après", côté victimes et côté bourreaux...

Un roman long, parfois presque trop, mais finalement c'est nécessaire. Certaines pages sur le quotidien des prisonniers sont d'une horreur presque insoutenable. Les personnages sont vrais, même si certains se limitent à une esquisse, le tout crée une ambiance, dresse le portrait d'une génération d'Australiens...

J'ai également beaucoup aimé le style, parfois presque poétique, mais toujours juste et élégant, poignant quand il le faut.

Au final, un roman ample, pas facile du tout, mais qui laisse une trace indélébile.
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Mon avis : Je ne vous avais pas dit (ou pas à tous) mais j'ai été contactée en début d'année pour faire partie du jury pour le Prix Relay des voyageurs 2016. C'est un honneur donc je tiens à remercier chaleureusement toute l'équipe. Je vais vous parler du premier livre en lice, je suis d'ailleurs en train de lire le second. J'ai encore appris des choses terrifiantes sur la seconde guerre mondiale mais dans une autre partie du globe et je n'en soupçonnais même pas l'existence.

Doririgo est australien. Il a vécu dans une famille peu aisée et est le premier à faire des études, des études de médecine qui plus est ! Il est passionné par la poésie ou une partie de celle-ci et c'est dans une librairie qu'il va rencontrer Amy. Il sent un étrange lien entre eux. Engagé comme médecin dans l'armée, il ne pensait jamais recroiser la route de cette jeune femme. Pourtant, c'est l'épouse de son oncle, il l'apprend lorsqu'il rend visite à celui-ci. La douche est froide pour Dorrigo qui sait qu'il ne doit pas tomber amoureux de cette femme précisément.Les deux jeunes gens (Amy est plus jeune que son mari) tentent de devenir amis mais la passion, l'attirance est plus forte et ils décident de vivre pleinement leur amour.

Dorrigo est mobilisé pour partir en Orient, sous le joug japonais au même moment où son oncle découvre la liaison de sa femme avec son neveu. C'est elle qui devra gérer la situation pendant que Dorrigo tentera de rester en vie. Dans les premiers temps de son arrivée au camp japonais, Dorrigo est plus dans la souffrance de la perte de celle qu'il aime que dans la peur de la guerre. Mais la réalité va le rattraper à travers les responsabilités qui lui incombent à chaque fois qu'un de ses supérieurs est tué. Il sera bientôt le plus haut gradé australien et ne se sent pas à la hauteur, il ne veut que Amy et la poésie. Il n'a même pas trente ans.

Dorrigo... On fait connaissance avec lui quand il a près de 80 ans et qu'il doit écrire cette préface. C'est un homme devenu riche qui multiplie les maîtresses, les insomnies et autres. Il m'a paru absolument inaccessible et je ne l'ai pas vraiment compris. J'ai certainement tellement eu l'habitude que les répercussions de la guerre soient plutôt une forme de mutisme, de dépression que je n'aurais pas pensé, très bêtement qu'il pouvait y en avoir bien d'autres. Quel fait étrange tout de même que de commencer un livre sur les souffrances d'un homme et de ne pas l'aimer ! Je lui ai reconnu pourtant des actes de bravoure pendant la guerre et finalement, je me suis dit que tout soldat n'a pas l'étoffe d'un héros, il subit ce qu'on lui demande et c'est tellement humain.

La partie que j'ai la plus aimée (je dois avoir un sérieux problème de voyeurisme ou de conscience) c'est celle qui décrit cette vie dans l'enfer oriental pendant la mousson. Ce que les nazis et les collabos ont fait aux européens, américains, n'est pas totalement comparable. Bien sûr on peut rapprocher le dogmatisme que ce soit envers Hitler ou envers l'Empereur et la violence est la même, transposée simplement sur une autre terre. La différence que j'ai ressentie et que je n'excuse bien sûr pas, c'est que les soldats japonais ne tuaient pas par cruauté pure, ils ne tiraient pas un plaisir malsain à maltraiter leurs prisonniers, ils accomplissaient un devoir dans la conscience de servir leur souverain. Je trouve qu'on se rapproche encore plus d'un fanatisme quasi religieux dans lequel la mort n'est pas la question. C'est vraiment affreux à lire.

Il est vrai que l'écriture de l'auteur est riche et elle sait sublimer le Beau (je n'irais pas jusqu'à parler de poésie pour autant mais ça m'est très personnel). Là où Flanagan remporte pour moi une palme c'est d'avoir su utiliser ses talents de conteur, de descripteur dans les moments d'horreur qui mettent encore plus en valeur les scènes entre Dorrigo et Amy. le sordide qui côtoie l'amour, quelle plus belle façon que de sublimer ce sentiment ?

Lien : http://www.lecturesenb.fr/20..
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En 1941 Dorrigo Evans est un jeune homme plein de vie. Il est par « mégarde » tombé amoureux de la femme de son oncle, Amy, avec qui il vit une passion intense. Il est également fiancé avec Ella, une jeune femme dont il n'est pas amoureux.

Mais il est envoyé à la guerre et se retrouve médecin sur un camp de prisonniers australiens. Sous les ordres des japonais, ils doivent tracer la ligne de chemin de fer qui réunira le Siam à a Birmanie, épisode méconnu de la seconde guerre mondiale. le jeune homme fera donc de son mieux pour garder le plus de soldats en vie alors que les japonais font même travailler ceux qui ne peuvent plus se tenir debout.

Des années plus tard, alors qu'il doit écrire la préface d'un livre, il repense à cette période. Les voix des prisonniers, des tortionnaires et des survivants se mêlent pour révéler cette fresque historique et humaine.

Attention, j'espère que vous avez le coeur bien accroché, parce qu'il y a des scènes assez dures (les hommes sont tous malades (dysenterie, choléra, dengue, etc), travaillent dans des conditions abominables, etc).

Néanmoins, ce livre est vraiment bien écrit. J'ai eu un peu de mal au début, car les souvenirs se mélangent un peu et Dorrigo n'est pas présent sur le camp, mais on ‘y fait vite. J'ai vraiment trouvé bien qu'on ait les différents points de vue : les prisonniers, les gardiens, pendant et après la guerre. Ce roman est sans manichéisme, très humain. La question de l'honneur et du devoir est donc abordée avec de multiples point de vue.

Vous l'avez déjà lu ? Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Si ce n'est pas le cas, lisez-le, il a eu l'un des prix les plus prestigieux de la littérature anglophone et ne les démérite pas !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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Dorrigo Evans, chirurgien australien devenu héros de guerre malgré lui, se souvient du camp de prisonniers affecté à la construction d'une ligne de chemin de fer en pleine jungle, de son grand amour pour Amy interrompu par son départ à la guerre, de son désarroi lors de son retour à la vie civile...
Le livre est ainsi construit entre passé et présent, entre souvenirs des prisonniers australiens et ceux de leurs gardiens, entre présent de ceux qui sont revenus marqués à jamais par cette expérience effroyable et devenir de leurs bourreaux qui tentent d'échapper à la justice des vainqueurs.
Comme l'ont souligné certains lecteurs, la couverture et le titre sont trompeurs car ils laissent présager une histoire d'amour plutôt légère, alors que c'est à une véritable plongée dans l'enfer d'un camp que nous convie l'auteur.
Certains chapitres consacrés au sort des prisonniers sont en effet à la limite du soutenable (Darky Gardiner, les opérations et épidémies décrites notamment).
Beaucoup de mélancolie émane de ce roman et l'auteur a su transcrire avec une grande justesse la difficulté voire l'impossibilité à revenir dans la vie civile et à reprendre une vie normale après un tel traumatisme.
En revanche, j'ai été moins convaincue par l'histoire d'amour entre Dorrigo et Amy.
Un beau souffle romanesque néanmoins et une belle histoire tragique inspirée semble-t-il par le père de l'auteur.
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Le roman raconte le parcours de Dorrigo Evans, jeune officier médecin originaire de Tasmanie, qui vit une passion dévorante avec Amy, la femme de son oncle Keith, juste avant d'être mobilisé et fait prisonnier dans un camp japonais.

Ce livre est à mon sens une grande réussite.
La romance entre Dorrigo et Amy a le grand mérite de ne pas verser dans une peinture stéréotypée et fade, ce qui lui confère un certain réalisme.
Cette romance n'est par ailleurs qu'un volet du roman, puisqu'une grande partie est dédiée à la période passée dans le camp japonais, où l'on découvre les horreurs que je vous laisse imaginer, décrites sans complaisance, si bien que certains passages sont très durs à lire.
Le dénouement m'a paru magistral, en ce qu'il s'éloigne des dénouements classiques heureux, et donne à réfléchir.
Lien : http://viederomanthe.blogspo..
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Dans ce roman tout à la fois puissant, poétique, foisonnant, Richard Flanagan, s'inspirant de la propre histoire de son père, nous livre une réflexion sur la guerre et la cruauté des hommes. Nous voilà plongés en 1941 dans l'horreur d'un camp de prisonniers australiens soumis à la folie d'un commandant japonais. Dans cette fresque historique - une tragédie méconnue de la 2e guerre mondiale dont personnellement j'ignorais tout -, Richard Flanagan déploie l'histoire d'une passion amoureuse sur fond de guerre et de captivité, épisode marquant dans la vie de Dorrigo Evans, jeune médecin militaire fait prisonnier et affecté à la construction d'une ligne de chemin de fer reliant la Thaïlande à la Birmanie, devenu héros de guerre malgré lui. Acteur et témoin d'une véritable abomination (traités comme des esclaves, les hommes meurent dans des conditions épouvantables), Dorrigo Evans se raccroche au souvenir d'Amy dont il est tombé amoureux au début de la guerre. Entre d'un côté l'horreur de la vie du camp et de l'autre la douceur du souvenir de cet amour, Richard Flanagan nous offre un roman fleuve intense sur les thèmes de l'amour, de la perte, du bien et du mal, du sens du devoir, de la foi en l'humanité, mais aussi de la culpabilité d'être revenu de l'enfer quand d'autres y sont restés. Flanagan décrit avec une précision presque chirurgicale le calvaire de ces hommes. C'est violent, et rien ne nous est épargné (les maladies, punitions arbitraires, la folie destructrice…) mais l'espoir est là malgré tout, dans la résistance. J'ai beaucoup pensé au film « Furyo » en lisant ce roman, notamment dans la confrontation entre les cultures, d'où émerge un certain respect mutuel. Une lecture ardue de par le style parfois déroutant, il faut le reconnaître, mais passionnante.

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