Kililana Song, tome 2

Mais où est passé Naïm ? Comme d'habitude, son frère se fait du souci pour lui… S'il savait que Naïm et le vieux Ali sont sur un bateau volé et que la tempête menace ! … L'histoire laisse également une large place aux personnages découverts dans le premier tome qui vont vivre de sombres aventures !

Sur l'archipel de Lamu, au large du Kenya, les trafics de drogue, la pression immobilière, les enlèvements par des islamistes, la mise en chantier de projets pétroliers, agissent comme de véritables rouleaux compresseurs qui écrasent l'économie locale, la biodiversité et toute la poésie qui émane de ce petit coin de paradis. Une société coincée entre tradition et modernité, les vieux semblent passer le flambeau aux plus jeunes…

L'amour de Benjamin Flao pour l'archipel de Lamu transpire à chaque page, les illustrations sont de toute beauté. L'intrigue bien menée, réserve des surprises, le rythme est soutenu et les dialogues sont savoureux.
Benjamin Flao porte les souffrances d'un peuple et apporte un souffle d'espoir à travers des personnages très attachants.

Ne boudez pas votre plaisir, partez à la recherche de Naïm, vous ne le regretterez pas !

Pour échapper à l'école coranique où son cousin veut le traîner (voir tome 1), Naïm s'embarque un peu à l'aveuglette à bord d'un dhow en compagnie d'un petit trafiquant. Censé garder le bateau tiré à terre, il se réveille en plein océan en compagnie d'un sorcier et d'un mort... qui semble-t-il tient la barre.
Dans le premier tome on découvrait Lamu et on effleurait les intrigues qui s'y déroulent. Ce deuxième album nous emmène au coeur des choses : au coeur des trafics de drogue et des projets immobiliers, mais aussi au plus profond de l'histoire et des mythes qui, tout autant que la mangrove, constituent le patrimoine menacé du Kenya.
La narration est captivante, la beauté des images l'est encore plus.
Challenge Bande dessinée 2022

Kililana song (2013) est un roman graphique de Benjamin Flao. Dans l'archipel de Lamu, au large du Kenya, Nim un orphelin croise la route d'Ali, l'ultime descendant des gardiens de l'arbre sacré. Trafiquants, prostituées, shamans, djihadistes, promoteurs véreux se démènent dans ces eaux troubles. Une histoire complexe et prenante magnifiquement servie par des dessins somptueux.

Le petit Naïm est là, sur ce bateau volé en plein milieu de l'océan avec un vieux shaman et les os d'un géant. Un voyage initiatique pour ce petit kenyan qui voulait faire autre chose que d'aller à l'école. Nous suivons le sillage de sa voile à travers ces magninfiques aquarelles qui s'évadent de leur case comme nous nous évadons grace au crayonné de Benjamin Flao.
Les autres personnages auront tous leur importance. Et s'ils paraissent dépassés par les événements arriveront à mener leur barque à bon port eux aussi.
Il y a de la poésie, du voyage et des doux souvenirs dans cette bande dessinée. Mais on effleure aussi de nombreux autres thèmes qui se mélangent avec habilité et légéreté. L'écologie, le terrorisme, la religion, le poids de l'argent avant tout cela ...

Une belle bande dessinée pour s'évader tout en douceur et en aquarelle...
un carnet de voyage dans une afrique où la magie dort encore dans la terre ancestrale et la sève des arbres.
L'histoire d'un enfant qui grandit avec le monde...

Couleurs et dessins sont vraiment beaux. L'histoire est bien prenante, peuplée de croyances africaines. On suit l'aventure de ces trois enfants avec un réel plaisir. Une immersion dans la verdure et la mer.

L'histoire de ce village kényan se poursuit dans cette seconde partie. Corruption, projet immobilier, magouilles politico-financières, intégrisme, survie de la population locale, croyances... beaucoup de sujets abordés (et donc juste effleurés pour certains), peut-être un peu trop mais le tout est quand même fluide et se laisse lire. Et puis les dessins sont magnifiques.

La chronique de l'archipel de Lamu prend dans sa deuxième partie des proportions ubuesques, voire dantesques. Trafiquants de drogue, intégristes musulmans et spéculateurs immobiliers se pressent et se bousculent sur ce périmètre réduit. Une vie foisonnante que Benjamin Flao met en jeu à travers un graphisme toujours aussi réussi. Il s'offre des pleines pages, voire des doubles pages où sa recherche graphique peut s'épanouir. L'océan déborde en vagues gigantesques et déferle sur un rivage final qui ne manque pas d'humour.

Ce deuxième tome, à l'image du premier, est très beau et très fidèle à l'image que l'on se fait de l'Afrique, toutefois dans son côté plus sombre et plus violent. On y côtoie des entrepreneurs, constructeurs de ports et d'hôtels de luxe, avec tout ce que cela implique d'anéantissement de l'environnement et de la beauté naturelle locale, des habitants toujours plus pauvres et mécontents, et des étrangers toujours plus riches et insouciants. On y voit aussi des groupes armés religieux et politiques à la recherche de mystérieux émetteurs. Mais tout cela est sans compter sur Liongo Fumo qui veille sur les habitants de cette terre sacrée. Et la vie continue, marquée par l'inégalité et la fatalité, une vie différente envahie par une modernité destructrice. Jusqu'au dénouement final. Car Liongo Fumo veille.

Après avoir illustré deux scénarios de Christophe Dabitch ("La Ligne de fuite" et "Mauvais garçons"), Benjamin Flao livre la conclusion de son premier projet BD en solitaire. Pour ce premier voyage en solo, servi sous forme de diptyque, ce grand amateur de périples autour du monde invite les bédéphiles à l'accompagner en terre africaine, dans l'archipel kenyan de Lamu.

Si la vedette du premier volet était incontestablement le petit Naïm, c'est dorénavant la chanson de Kililana, accompagnée d'un vent de tempête, qui fait la pluie et le beau temps de cette suite. En suivant les pérégrinations de ce jeune orphelin de onze ans à travers les rues de la ville portuaire de Lamu, le lecteur avait fait la rencontre d'une galerie de personnages hauts en couleur. Les diverses rencontres du petit Naïm permettaient également au lecteur de découvrir les moeurs et le quotidien d'une région riche en traditions, dont l'identité s'apprête à être souillée par le capitalisme. Maintenant que la mise en place est terminée, Benjamin Flao continue d'entrelacer les destinées de Naïm, perdu en pleine mer avec le vieux Mzé et la dépouille sacrée du légendaire Liongo Fumo, du capitaine Günter, aux mains d'impitoyables ravisseurs Shebabs somaliens, d'Hassan, qui continue de s'inquiéter pour son frérot, de Jahid, le roi du trafic en tout genre, de cet ancien pêcheur devenu très philosophe au fil des ans ou des expatriés qui pullulent sur l'île. Tout en abordant les problématiques liées à la pauvreté, au trafic d'armes et de drogue, au colonialisme, aux magouilles, au capitalisme et à l'islamisme radical, l'auteur donne encore plus de profondeur à ses personnages et propose un récit débordant d'humanité et d'authenticité.

Si cet album appel au voyage, le graphisme somptueux de Benjamin Flao n'y est certainement pas étranger. Ce trait proche du crayonné, littéralement sublimé par une mise en couleur directe chaude et chatoyante, contribue à immerger le lecteur dans cette délicieuse ambiance africaine. En proposant des scènes maritimes époustouflantes, l'auteur étale tout son talent de dessinateur… et de narrateur. Alternant des scènes plus calmes dans les petites ruelles pittoresques de la ville à des passages plus dynamiques qui restituent toute la puissance de cette tempête venue balayer la bêtise des hommes, il maîtrise à merveille le rythme de ce récit chorale.

Même si quelques destinées méritaient d'être éclairées un peu plus longtemps, ce diptyque fait indéniablement partie des coups de coeur de cette année.

Retrouvez cet album dans mon Top de l'année !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..

Une magnifique Bd qui témoigne de la qualité et des éditions Futuropolis. Que ça soit au niveau du dessin ou de l'histoire et de sa construction. Benjamin Flao maitrise parfaitement son sujet et captive notre attention avec ses couleurs vives.
On retrouve toute la complexité de l'Afrique dans ce roman graphique: islamisation, drogues, traditions ancestrales, tourisme, pression immobilière terrosrisme, géopolitique, pillages des ressources et buisness à travers les yeux d'un petit garçon.