⭐️AMBIVALENCE MATERNELLE⭐️
.
🦊 Ecrire sur la mère. Celle qui vous a donné vie. Parfois par inadvertance, parfois par bonheur. Écrire sur sa mère est toujours un exercice peu aisé et pourtant
Isabelle Flaten à la plume si soyeuse, au délicat phrasé teinté d'humour caché, apaiserait quiconque serait en proie au doute.
À travers une narratrice observatrice sans jamais pouvoir se révolter contre sa mère à l'éducation autoritaire et un père violent,
Isabelle Flaten nous dévoile sa vie sous forme romanesque. Jouant avec la réalité, elle tisse sa toile pour nous emmener là où elle le désire.
Si l'enquête sur l'identité et les origines est menée avec talent, c'est bien cette relation impossible -où la parole entre une mère et sa fille devient parasitaire- qui inonde notre sensibilité. Rien ne filtre, rien ne sort, tout s'ingère. Dans les coeurs, les rancoeurs et l'amertume. Et puis tout bascule après cette enfance peu évidente, la mère tombe.
Dans une folie qui ne se partage pas. Une folie qui se vit à travers l'autre sans jamais pouvoir décider du futur. Les tentatives de suicide ratées, la déliquescence et la folie qui grignotent le cerveau humain, il faut se barricader pour ne pas sombrer.
Ce roman est surtout celui d'un amour incompris, d'un amour maternel invisible et passé sous silence. Elles avaient en commun la littérature et peut-être uniquement cela, comme un ciment intangible, chacune a finalement écrit... la génitrice écrira un roman en pleine folie qui a failli être retranscrit après celui-ci.
Isabelle Flaten écrit avec délicatesse sur cette mère avant-gardiste dans les années 60 où le mot limite n'a aucune barrière•••
.
🦊 En lui adressant ce roman et en l'interpellant par la forme, la force du propos prend une tournure beaucoup plus intense.
Sans jamais accuser ou accabler elle comprend.
Elle comprendra.
Le dialogue est incompréhensible et ne peut plus exister. le décès du père laisse cette femme à l'abandon.
Avec une certaine poésie et des fulgurances narratives où l'humour tient toute sa place,
Isabelle Flaten enchante la noirceur. Et puis que dire de cette pudeur qui illumine de nombreux passages, où les trous restent parfois béants sans jamais se combler dans ce puzzle familial. Il suffit de d'échanger avec
Isabelle Flaten pour la comprendre. Avec une humilité sans commune mesure, elle, qui a commencé à être publiée tardivement savoure chaque moment qui la rapproche de ses lecteurs. La rencontre @vleel_ d'hier appuie davantage ce propos, elle, qui avec son affection a séduit nos coeurs. Merci Isabelle et
Benoit Virot, éditeur du Nouvel Attila ⭐️
.
Couverture de @juliettelemontey illustratrice qui travaille sur le trait irrémédiable et le cerne noir de la gravure sur zinc.
.
Lien :
https://www.instagram.com/p/..