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J'ai lu ce court roman parce que le thème m'intriguait. le récit n'est pas forcément facile à suivre, la narration étant une adresse à la mère dans un monologue qui cherche dans les souvenirs à recomposer son histoire.
Sans doute parce qu'il y a eu peu de contacts réels et de communication entre la mère et la fille, la narratrice s'est construite, en quête d'identité, dans les livres et en cherchant à comprendre cette femme qui lui a donné le jour.
J'ai assez rapidement pensé à "Rien ne s'oppose à la nuit" où Delphine de Vigan raconte sa mère psychologiquement instable et son enfance dans une famille profondément dysfonctionnelle.
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Un livre que j'ai eu hâte de finir tant il est pesant et lassant. le premier tiers m'a amusé : le portrait au vitriol de la mère, professeure et soixante huitarde, est assez instructif. Sociologiquement ce bout de récit est intéressant. Les deux autres tiers, où la vie va de mal en pis pour cette femme perdue dans ses émotions (elle passe du chaud au froid en un rien de temps) et sa fille qui les subit sont pesants. L'écriture bien que facile (phrase courte, rythme vif etc) est fatigante. Ce livre n'aura pas suscité mon empathie. J'y ai plutôt vu un livre qui tente de réparer l'autrice ou le résultat d'une psychanalyse, sans beaucoup d'intérêt pour le lecteur. J'espère que le but escompté a été atteint, au moins cela.
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D'une enquête posthume sur une mère, conduite par sa fille, extraire une formidable chronique douce-amère, drôle jusque dans son tragique assumé, des secrets de famille qui ne sont pas toujours ceux que l'on croit.


Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/06/05/note-de-lecture-la-folie-de-ma-mere-isabelle-flaten/

Si ce « La folie de ma mère », publié en janvier 2021 au Nouvel Attila, se place d'abord sous les auspices du décryptage de la famille et du monde à hauteur intégrale d'enfant (comme un « Ce que savait Maisie » dont la protagoniste principale serait d'emblée équipée d'un monologue intérieur ravageur et d'un sens de la formule assassin et hilarant), l'adresse de la fille à la mère – en tutoiement accusateur, incrédule, désabusé ou même tendre – se déplace rapidement vers des terrains beaucoup plus minés, instables et incertains, où les secrets de famille et les reproches évidents sont parfois infiniment plus complexes que ce que le diagnostic maniaco-dépressif qui hante en apparence le récit pouvait lui-même laisser supposer.

Ma collègue et amie Marianne vous avait déjà dit sur ce même blog tout le bien qu'elle pensait de « Adelphe » (2019) et des recueils de nouvelles qui l'avaient précédé, tels « Se taire ou pas » (2015) ou « Chagrins d'argent » (2016). Ce onzième texte publié nous prouve à nouveau à quel point Isabelle Flaten maîtrise l'art délicat du traitement juste, acéré et pourtant drôle et tendre, des imperfections tragiques de la vie. Tissé de quêtes naturelles et moins naturelles à l'intérieur d'une vaste enquête partiellement posthume, tracé d'un chemin nécessitant parfois une machette dans le dense taillis des non-dits familiaux et des évidences qui ne l'étaient pas pour tout le monde, « La folie de ma mère » nous offre un de ces textes rares dans lesquels le dévoilement ne porte pas sur son objet apparent, la mère, mais bien plutôt ce qui constitue la détective-fille en tant que telle – avec une verve et un brio qui permettent de franchir les obstacles psychologiques et psychiatriques réels disséminés sur le parcours, comme en se jouant, finalement.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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⭐️AMBIVALENCE MATERNELLE⭐️
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🦊 Ecrire sur la mère. Celle qui vous a donné vie. Parfois par inadvertance, parfois par bonheur. Écrire sur sa mère est toujours un exercice peu aisé et pourtant Isabelle Flaten à la plume si soyeuse, au délicat phrasé teinté d'humour caché, apaiserait quiconque serait en proie au doute.
À travers une narratrice observatrice sans jamais pouvoir se révolter contre sa mère à l'éducation autoritaire et un père violent, Isabelle Flaten nous dévoile sa vie sous forme romanesque. Jouant avec la réalité, elle tisse sa toile pour nous emmener là où elle le désire.
Si l'enquête sur l'identité et les origines est menée avec talent, c'est bien cette relation impossible -où la parole entre une mère et sa fille devient parasitaire- qui inonde notre sensibilité. Rien ne filtre, rien ne sort, tout s'ingère. Dans les coeurs, les rancoeurs et l'amertume. Et puis tout bascule après cette enfance peu évidente, la mère tombe.

Dans une folie qui ne se partage pas. Une folie qui se vit à travers l'autre sans jamais pouvoir décider du futur. Les tentatives de suicide ratées, la déliquescence et la folie qui grignotent le cerveau humain, il faut se barricader pour ne pas sombrer.
Ce roman est surtout celui d'un amour incompris, d'un amour maternel invisible et passé sous silence. Elles avaient en commun la littérature et peut-être uniquement cela, comme un ciment intangible, chacune a finalement écrit... la génitrice écrira un roman en pleine folie qui a failli être retranscrit après celui-ci. Isabelle Flaten écrit avec délicatesse sur cette mère avant-gardiste dans les années 60 où le mot limite n'a aucune barrière•••
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🦊 En lui adressant ce roman et en l'interpellant par la forme, la force du propos prend une tournure beaucoup plus intense.
Sans jamais accuser ou accabler elle comprend.
Elle comprendra.
Le dialogue est incompréhensible et ne peut plus exister. le décès du père laisse cette femme à l'abandon.
Avec une certaine poésie et des fulgurances narratives où l'humour tient toute sa place, Isabelle Flaten enchante la noirceur. Et puis que dire de cette pudeur qui illumine de nombreux passages, où les trous restent parfois béants sans jamais se combler dans ce puzzle familial. Il suffit de d'échanger avec Isabelle Flaten pour la comprendre. Avec une humilité sans commune mesure, elle, qui a commencé à être publiée tardivement savoure chaque moment qui la rapproche de ses lecteurs. La rencontre @vleel_ d'hier appuie davantage ce propos, elle, qui avec son affection a séduit nos coeurs. Merci Isabelle et Benoit Virot, éditeur du Nouvel Attila ⭐️
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Couverture de @juliettelemontey illustratrice qui travaille sur le trait irrémédiable et le cerne noir de la gravure sur zinc.
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Chère Isabelle,

120 pages. Il ne vous aura fallu que 120 pages pour dépeindre la profondeur d'une relation mère-fille des plus atypiques. Et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de la vôtre.

120 pages. J'insiste sur le format parce qu'en si peu de mots vous nous racontez et faites passer tellement de choses !
D'abord vos jeunes années, rapidement privée d'un père, vous êtes seule avec cette mère et son amour maladroit, cette mère qui aime les excès, qui vit librement, qui exulte en mai 68.
Ensuite, vous êtes vous-même à peine adulte, à peine maman à votre tour, qu'il vous faut faire avec cette mère qui déraille, l'esprit bouffé par la paranoïa, par la dépression. Cette mère folle. Il n'existe pas d'autre mot et malheureusement il n'existe pas non plus de solution durable jusqu'à ce que ce soit elle qui se décide à y mettre un point final définitif.
Enfin, l'héritage. Comment vous construire et faire face aux sables mouvants que sont vos origines, quand, à la question la plus existentielle qui soit, votre mère a répondu par 1001 versions ?

La manière dont vous avez romancé et organisé vos souvenirs permet de dessiner finement cette relation unique que vous entreteniez. Éléments sous-jacents aux quelques anecdotes, c'est tout ce que vous ne dites pas par pudeur, par respect et indéniablement par amour qui font de votre texte un tel petit écrin. C'est un récit humble et très touchant et la rencontre @vleel_ à laquelle j'ai assisté avec ma maman (il n'y a pas de hasard !) l'était tout autant.
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Isabelle Flaten publie « La folie de ma mère », un roman pour raconter, non pas une, mais deux vies unies l'une à l'autre par un lien maternel d'une fragilité bouleversante et par une multitude de secrets dont le titre en laisse entrevoir un petit lambeau. On savait que toute vie était un roman – le nouveau livre de cette auteure si sensible à la condition féminine, à sa fragilité et à ses combats, nous rappelle que l'inverse est aussi possible, et que l'on peut par conséquent rendre à une vie le rang privilégié d'une oeuvre romanesque. S'agit-il simplement de deux vies qui se cherchent une dans le miroir de l'autre pour mieux se comprendre et s'accepter, dans une impossible mise en abyme ? Ce qui est sûr c'est que ce procédé auquel Isabelle Flaten fera appel dans son roman refusera d'être un simple exercice de style, et finira par s'imposer comme une tentative répétée d'une fragile réparation, devant l'inévitable accumulation de tant de non-dits et d'irrécupérables pertes de mémoire. Car une question restera sans cesse présente sur les lèvres de la fille-narratrice, celle de l'absence de l'amour maternel tant attendu.

« La folie de ma mère » est ce roman où l'amour et la vérité se disputent une place dans cette tentative de reconstruction de soi, d'une « fille sans issue », comme elle finira par se décrire et qui tente de construire avec dévouement son château dédié à celle qui lui a donné vie.
Lien : https://lettrescapitales.com..
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Récit haletant ! Une histoire racontée par une fille ayant vécu au rythme des humeurs de sa mère agitée par la bipolarité. Une relation teintée d'amour et de haine... La souffrance de cette mère est en filigrane de ce récit.
Une histoire de famille aussi, troublée par les secrets et les mensonges ou plutôt l'occultation de la vérité quant au géniteur de cette fille. Ce père mystérieux fait l'objet d'une enquête éprouvante de la narratrice qui se perd en conjectures...
Ce roman me touche au fond du coeur ayant grandi à l'ombre de la folie dans une famille touchée par la maladie mentale...
Ce roman écrit d'un seul souffle d'où jaillissent les émotions fulgurantes est un témoignage puissant!
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« Une dame me propose un yaourt. Elle a l'air gentille. Je plonge la petite cuillère dans le pot. La dame m'arrête : on dit merci maman. J'ai trois ans et découvre que j'ai une mère. » C'est ainsi que s'ouvre le roman d'Isabelle Flaten consacré à la relation mère-fille. Un livre aux forts accents autobiographiques où la narratrice s'adresse directement à sa génitrice. L'auteure nous propose trois moments de cette relation : l'enfance, la maladie de la mère et l'enquête sur les origines. La narratrice connaît une enfance chaotique, elle est élevée par une mère célibataire et libertaire. L'autorité est fluctuante, l'enfant n'a pas vraiment de cadre. Dès le départ, l'incompréhension, le dialogue impossible régissent leur histoire.

Cette difficulté ne fait que s'accentuer quand la bipolarité de la mère s'aggrave. Les mensonges, les délires parasitent totalement la communication. Les souvenirs de la mère sont sujets à caution, ils ne sont pas fiables ce qui pose problème à la narratrice qui cherche à en savoir plus sur son père. Elle a de vagues souvenirs d'un homme peu aimant mais était-ce vraiment son père ? le secret, enfoui dans les méandres de l'esprit de la mère, devient impossible à élucider pour la fille.

Malgré la maladie, la brutalité de certaines situations, le rejet, la paranoïa, la narratrice n'abandonne jamais sa mère, elle tente de la sauver d'elle-même. « La folie de ma mère » est un hommage magnifique et très touchant à cette mère, à leur relation tourmentée et complexe. Il faut souligner l'intensité de ce texte qui est rendue par une écriture épurée, à l'os, sans fioritures inutiles. Isabelle Flaten analyse avec beaucoup de lucidité et de pudeur cette vie aux côtés d'une mère excessive et malade. A noter que le grand point commun entre la mère et la fille est l'amour de la littérature, de la lecture : « J'ai un refuge depuis toute petite, une forteresse, j'habite dans les livres. Tu t'en réjouis et encourage ma passion sans restriction. »

J'ai découvert avec un grand plaisir la plume d'Isabelle Flaten avec « La folie de ma mère », un roman intense et saisissant.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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n roman bref, percutant, envahissant, envoûtant. La narratrice pourrait bien ressembler farouchement à une certaine FLATEN Isabelle. Elle voit resurgir ses souvenirs propres, depuis l'âge de 3 ans, brinquebalée entre Alsace, région parisienne et Lorraine. Sa mère est aussi au coeur de ce récit.



Mai 68 passe par là. La mère est engagée politiquement, libertaire de la vieille école. La narratrice grandit au milieu des slogans, des revendications, de la lutte des femmes. Elle se métamorphose en baba-cool, découvre les joints à fumer, les fêtes entre amis jusqu'à pas d'heure.



La mère toujours. Militante obstinée dans ses convictions (« Quand Odette, la gentille voisine, t'apporte des belles soles qu'elle a achetées au marché en pensant à tes enfants, tu lui claques la porte au nez : ‘hors de question d'accepter des soles gaullistes !' »), elle va s'occuper de femmes en détresse, battues, violentées, abandonnées. D'un côté les femmes, de l'autre les hommes. Mais là c'est une autre histoire…



Peu à peu la mère perd pied. Tout est en place pour un mauvais film d'épouvante. Jusqu'où va-t-elle sombrer ?



Dans cette galerie de portraits tantôt effrayants tantôt touchants voire tout simplement beaux, la figure de la mère écrase tout, celle de la fille survit, derrière, dans l'ombre. C'est le Je (de la fille) et Tu (de la mère). Se mutant parfois en Je hais Tu. le récit est direct mais pudique, pas d'envolées du trauma profond, mais plutôt la volonté de comprendre. Un roman tendu, dur, dans lequel il est difficile de reprendre sa respiration tant les scènes, pourtant sans trémolos ni hémoglobine, sont violentes, cette violence sourde, sous-jacente, qui pète au visage tout en touchant au coeur.



Et puis il y a un roman dans le roman, dont je ne vous dévoilerai rien, mais qui pourrait bien être la clé de voûte de cette folie, pointant des secrets de famille, ancrés mais tus sinon abattus dès qu'ils pointent leur nez. le talent d'Isabelle FLATEN consiste à faire passer tout cela de manière détachée mais pourtant très présente, en sortant avec recul la carte joker de l'humour. Et là, pourtant bouleversés, tour à tour nous rions, nous mourons, nous décompressons. Un roman qui tape fort, qui se parcourt en apnée, qui résonne jusqu'à en être entêtant et obsédant. À lire d'une traite. Sorti tout récemment chez Le Nouvel Attila. Précipitez-vous.

https://deslivresrances.blogspot.com

Lien : https://deslivresrances.blog..
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Chez Flaten, la figure de la mère se veut monstrueuse. La mère frôle la folie et se trouve en proie aux idées noires. La mort est omniprésente, du suicide à venir à l'avortement manqué en passant par les deuils familiaux traditionnels et ceux plus symboliques destinés aux proches disparus on ne sait où.

Le père de Flaten est un fugitif inconnu dont l'absence physique et la présence génétique consume la vie de la mère et de la fille à petits feux. La frontière entre littérature et psychanalyse est poreuse dans ces deux ouvrages. Les auteurs privilégient l'information brute aux tournures stylistiques. Point de chaleur à travers les lignes. La plume se fige dans une démarche mécanique toutefois ponctuée de tentatives d'humour afin d'alléger la lourdeur du propos. Mais ces traits d'humour n'en sont que plus cyniques et peinent à décrocher un sourire au lecteur. En prenant le parti pris de s'adresser à sa mère à la deuxième personne du singulier tout au long du roman, Isabelle Flaten circonscrit le récit à une narration close et redondante.
Lien : https://zone-critique.com/20..
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