Il y a une nette différence entre le fait d’avoir conscience de la mort et le fait de (presque) la vivre. Ceux qui ont frôlé la mort connaissent souvent ce sentiment. Ils reviennent à la vie, transfigurés. Rescapés de cette proximité avec le définitif, ils deviennent bien plus forts d’avoir été ainsi fragiles. La plupart du temps, ils réapparaissent avec une sensibilité plus grande. De nombreux artistes sont ainsi des survivants. Éric ressentirait cela. Non seulement, il aurait envie de vivre, enfin, mais il aurait dorénavant besoin d’aller vers la beauté.
Eric essaya d'expliquer ce qu'il venait de vivre, mais il n'y parvint pas. Comme cela se produit à l'occasion de certains traumatismes, il lui faudrait une longue digestion pour être en mesure de verbaliser ses émotions.
Mais vient un temps où l’on doit renoncer à sauver l’autre pour se sauver soi.
Parler d’un roman alors qu’on l’écrit, c’est comme ouvrir la fenêtre ; on prend le risque que les idées s’échappent.
Nous voulons tous, à un moment de notre existence, être un autre. Il y a un si grand désir de mourir et de renaître.
Il respirait doucement, se concentrant uniquement sur son souffle. Le néant s'emparait de lui avec douceur, dans ce voyage statique vers l'essentiel.
Certaines rencontres déterminantes ne sont donc que fugitives.
Il nota cette phrase : "L'homme heureux est celui qui aime ce qu'il a".
Nous voulons tous, à un moment de notre existence, être un autre. Il y a un grand désir de mourir et de renaître.
De plus en plus, Amélie avait l'impression d'être un pays occupé. Ben s'infiltrait entre chacune de ses pensées, arpentant de sa présence les moindres recoins laissés libres.