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La stratégie de base "Shuni" ne marche pas. le roman a la forme d'une longue lettre écrite à une jeune blanche qui veut être missionnaire auprès des innus qu'elle ne comprend pas. "Shuni" n'a pas d'intrigue et manque un grand thème directeur. Ce n'est qu'une litanie des reproches.
J'ai trouvé sont assez drôles ses commentaires de l'auteure sur ses participations aux congrès internationaux où elle participe en tant que porte-parole de la communauté innue mais dans l'ensemble "Shuni" m'a laissé sur ma faim.
Je continue par contre à recommander fortement "Manikanetish"qui est un des romans incontournables de la jeune littérature innue.
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Ce livre raconte la réalité sur la communauté innue et sans l'ombre d'un doute il remet en question sur le privilège d'être blanc.
On croit toujours tout savoir, mais on ne sait rien.
Il m'a ouvert les yeux & j'ai grandement apprécié comprendre un peuple minoritaire qui ne devrait être aussi dévaloriser.
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C'était très beau, et doux mais je suis restée sur ma faim. Une personne dans les commentaires a dit avoir eu l'impression de lire un essai, j'ai eu la même sensation.

Je dirais que c'est plutôt un recueil de réflexions tout à fait transparentes sur les Inuits et leur condition actuelle.
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L'auteur adresse une longue lettre à son amie Shuni. Elle lui explique des aspects importants de sa culture et dévoile des éléments de sa vie personnelle. Naomi Fontaine fait confiance au lecteur, car j'ai parfois eu l'impression de jeter un regard indiscret sur sa vie privée. Shuni fut pour moi une lecture très instructive et j'ai grandement apprécié l'humanisme de cette écrivaine.
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Force est d'admettre que les mots me manquent. Que ce texte m'a bouleversé et qu'il me sera toujours difficile d'en parler.
Il est comme un cri. Un cri qui vient de très loin et qui s'exprime avec tant de pudeur et de retenue qu'il résonne de manière très puissante.
Des mots qui percutent. Des mots déposés avec fermeté et qui forment pourtant une langue d'une grande douceur. Des mots qui semblent choisis avec grand soin, une écriture de poésie.
Shuni, c'est Julie : une canadienne blanche dont l'auteure est l'amie. Et à laquelle elle raconte la vie et les douleurs de son peuple amérindien. Elle s'adresse à elle, mais aussi à son fils, mais aussi au lecteur. Et transmet l'air de rien de grandes et belles leçons de vie.
J'ai lu deux fois ou presque tous les courts chapitres : leur construction nous y invite. À partir d'un élément du quotidien, d'un fait parfois anodin, l'auteure restitue en peu de mots une philosophie de vie.
Des propos d'une grande sagesse. Dignes malgré la douleur. Bienveillants aussi, et gracieux. Et pourtant ce n'en est pas moins un cri.
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L'autrice nous raconte son peuple les Innus, leur identité, leurs façons de vivre, leur douleur, leurs différences et l'impact de la colonisation. C'est écrit tout doucement, sans agressivité, sans animosité, tout en respect. Ses descriptions sont objectives, réalistes , incitent à la compréhension, à la compassion, à l'amitié. Très doux et très beau.

Superbe découverte, je recommande fortement cette lecture qui fait du bien à l'âme.

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J'ai adoré. Parmi les 3 romans de Naomi Fontaine (Kuessipan & Manikanetish & Shuni), celui-ci est mon préféré. Les autres sont excellents aussi, ceci dit.

Dans la lettre qu'elle adresse à son amie Julie (Shuni), la narratrice nous parle de la tradition innue sous toutes ses coutures. Elle compare souvent son peuple à la nation québécoise, celle de Julie. Au-delà de toutes les informations sur les Innus, ce qui fait réellement la richesse de ce livre, selon moi, c'est le style de l'auteur qui nous donne de magnifiques fragments très riches de sens qui nous font comprendre cette réalité étonnement plus complexe que l'on pourrait le croire. L'autrice en profite aussi pour déboulonner plusieurs mythes sur son peuple. Je recommande fortement!

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Mémoire D encrier est une maison d'édition absolument formidable qui publie des pépites, des merveilles, des livres forts et engagés comme Shuni de Naomi Fontaine.

Ayant lu et adoré les précédents livres de Naomi Fontaine j'avais vraiment hâte de me plonger dans ce livre qui s'annonçait tout aussi émouvant et percutant que les précédents.

Avec Shuni, Naomi Fontaine se livre à une amie, dépeint les difficultés de sa communauté, les injustices passées, présentes et sûrement à venir; elle met en lumière avec une grande justesse et sincérité tout ce qu'elle ressent. Elle témoigne pour sa génération mais aussi les précédentes, elle donne la parole aux Innus, prête sa voix à ce qui n'ont pas pu s'exprimer, ceux qui n'ont pas été écoutés et entendus, elle offre sa plume au service du plus grand nombre.

Au travers de ce texte on ressent toute la souffrance, tout le sacrifice des Innus; on ne peut qu'être en colère et on ne peut que vouloir que justice soit faite; que chacun, chaque gouvernement reconnaisse sa part de responsabilité dans le drame qu'a vécu et vit encore les Innus et les autochtones en général, que le voile soit levé sur le passé pour offrir un avenir plus lumineux.

L'écriture de Naomi Fontaine est vraiment sublime : il y a énormément de poésie, de beauté, de sincérité, de justesse, de philosophie, de sagesse dans cette plume. Beaucoup d'autres textes sont cités dans ce livre, je suis heureuse d'avoir eu la chance d'en lire la plupart : des textes incontournables, des classiques, des monuments à lire pour comprendre toute la puissance de la littérature autochtone.

Je souhaite remercier sincèrement Naomi Fontaine pour ce roman et je tiens à remercier Mémoire D encrier de publier ces magnifiques textes. Lisez Shuni, lisez Kuessipan et Manikanetish, lisez les livres/poèmes mentionnés dans Shuni, lisez ces voix si fortes, si nécessaires, si importantes.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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« Shuni : Ce que tu dois savoir, Julie » (2020, Mémoire d'Encrier, 160 p.) est une longue lettre que Naomi Fontaine écrit à son ancienne amie Julie qui a quitté la communauté pour aller à Québec. Pas du tout un roman épistolaire, puisqu'il n'y a pas de réponse de Julie (ou pas encore). Plutôt une longue plainte, de ce qui a été, ce qui a changé, ce qui attend Julie. Une longue mise au point de la réalité des peuples innus.
Shuni tout d'abord. C'est Julie prononcé en langue innue, où le N et le l'se confondent. En fait il n'y a pas de L, comme il n'y a pas de B ou de d'ou de F. La langue comporte 11 consonnes et 7 voyelles, en fait 4 seulement car il y a les voyelles longues et les courtes. Et pour dire bonjour on dit « Kueil », et Merci, c'est plus long « Tshinashkumitin ». Restent le oui et non : « Eshe » et « Mauat ». Vous voilà paré pour engager la conversation.
Julie maintenant. « le père de Julie était pasteur. Quelques années après le début de sa mission, il avait fait construire l'église baptiste sur le boulevard Montagnais, juste devant le Conseil de bande ». En québecois, on parle de bande plutôt que de tribu. IL fait dire que les innus étaient essentiellement nomades, et pour cause, ils suivaient le gibier. Donc le père était pasteur, évangélisation des sauvages, un peu moins brutale que les catholiques.
Il faut dire que les Montagnais (qui regroupent les Premières Nations du Québec) étaient plus francophiles qu'anglophiles. Pour ces derniers c'étaient les Iroquois. Lire à ce sujet « Fathers and Crows » de William T. Vollmann (1992, Viking Press, 1008 p.) non encore traduit, je crois, en français mais cela pourrait s'intituler « Pères et Corbeaux ». Pas besoin de traduire, c'est simple. le texte se termine par un chapitre intitulé « Black Wings », passant ainsi des Black Gowns (Les Robes Noires) aux Black Wings (Les Ailes Noires) qui va de 1611 à 1990 qui raconte l'évolution de la vie des habitants de ces premières nations durant la colonisation. Parmi ces textes, les comptes rendus des jésuites étaient annuellement envoyées et nous sont parvenus. Je pense aux relations du Père Jean de Brébeuf, « Relations des Jésuites » de 1635 et 1636, qui servaient aussi d'introduction pour les futurs missionnaires. Elles ont été numérisées par les canadiens comme partie intégrante de leur histoire (http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtxt/195694-2-(708-843).pdf ). Il déclare lui-même que c'est volontairement qu'il s'était jeté dans les mains des Iroquois : Il faut reconnaître que dans son « Avertissement d'importance », Jean de Brébeuf parlait principalement des conditions du voyage, de la brûlure du soleil, la « posture assez incommode » qu'on souffre en canoë, ainsi que sur le dégoût des « sagamités », fades bouillies de maïs, des « tahouac et puces en bon français, incomparablement plus importunes qu'en France », de la fumée des cabanes « si épaisse, si aigre et si opiniâtre » qu'elle altère la vision au point de ne pas « connaître quelque chose dans votre bréviaire ». Un véritable Guide du Routard avant l'heure. Par contre il ne parlait pas des tortures et autres scènes de cannibalisme, ne les ayant pas encore testées.
Retour aux protestants. « de l'extérieur, l'église ressemblait davantage à un centre communautaire qu'à un lieu de culte. Une quinzaine de croyants s'y rassemblaient le dimanche matin. Vêtus d'habits propres et accompagnés de leurs jeunes enfants. Jamais à l'heure. Parfois, certains y allaient pour la curiosité d'entrer dans une nouvelle construction. La religion protestante n'en était qu'à ses balbutiements chez les Innus de nature plutôt conservatrice et de confession catholique ». Mais cela peut servir d'être copine avec la fille du pasteur. « J'avais la certitude qu'elle me protégerait des ours parce qu'elle était la fille du pasteur et que ses prières seraient exaucées, contrairement aux miennes, moi fille de personne ».
Et on entre dans le vif du sujet « Permets-moi de te dire tout ce que tu dois savoir, Julie ».
« C'était avant les décrets canadiens. L'institution de la loi. Les dialogues sourds. La réserve comme une évidence. Qu'avaient-ils à perdre à délaisser leur vie dans la forêt pour s'installer là ? Ils y sont allés. Certains moins dociles que d'autres ». tot comme elle invoque ses grands-parents, elle invoque aussi surtout jeune fils « Petit Ours » « C'est lui, mon petit prince ».
Toute la culture transmise par ses grands-parents. « Et toi Julie, sais-tu reconnaître les pistes du lièvre ? Sais-tu lire le temps qu'il fera sur les feuilles des arbres ? Sais-tu entendre, au-delà de la souffrance qui est visible, le pouls d'un coeur qui s'accélère pour continuer à battre ? ».
« Ici, Shuni, le temps a la forme d'un cercle. Il évolue continuellement. Chacun suit le cercle du déroulement de sa vie. Comme les saisons se succèdent, se ressemblent. Dévoilant des parts cachées que nul ne soupçonnait ». « le cercle est différent d'un système linéaire de temps dans lequel la vie est une course du point A, la naissance, au point B, la mort. Entre les deux, les études, la carrière, le couple, la maison, la famille, la retraite. Dans cet ordre ».
On ira voir sur le site https://kwahiatonhk.com/ la vie et la culture des innues.
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La famille innue de l'auteur vit dans une réserve sur la côte Nord du Québec. Lorsque son amie Julie – Shuni selon la prononciation innue -, s'apprête à venir s'installer à proximité en tant que missionnaire, Naomi Fontaine lui écrit une longue lettre. Convoquant le passé au travers de sa mère et de sa grand-mère, mais aussi l'avenir par le biais de son fils Petit Ours, elle évoque la survivance de l'identité innue malgré les blessures laissées par le colonialisme et le suprémacisme blanc, et ses espoirs d'un futur plus fraternel, enfin égalitaire, bâti sur un véritable équilibre politique entre Québécois et Autochtones.


Plus qu'un roman, ce texte est un récit personnel et militant pour la cause amérindienne au Québec. Au travers de l'expérience des femmes de sa famille sur plusieurs générations et de ses propres confrontations aux préjugés, l'auteur raconte les souffrances d'un peuple qu'on s'est bel et bien efforcé d'anéantir au nom du progrès contre la « sauvagerie », ses propres regrets de s'être fait voler une part de son identité qu'il lui a fallu apprendre à se réapproprier, à assumer et à défendre, et sa révolte contre la dévalorisation d'une culture dont elle réclame la reconnaissance à part entière.


Pour toutes les Julie que nous sommes potentiellement, cette longue lettre illustre par maints exemples les différences culturelles qui, au lieu de nous opposer, devraient contribuer à notre enrichissement mutuel. Notion de liberté, perception du temps et donc de la vie, place des femmes et des enfants, importance des émotions et du relationnel… : autant de clés que nous remet l'auteur pour nous ouvrir l'esprit et pour plaider l'acceptation égalitaire de nos particularités.


Si l'on devine l'émotion et la douleur à fleur de mots, le discours de Naomi Fontaine est remarquable de dignité, d'espoir et d'élan constructif. Il fait d'elle une véritable ambassadrice de la cause innue au Québec, mais aussi de tous les peuples assujettis au cours de l'Histoire au nom d'une suprématie raciale imaginée, entre autres, à partir d'une certaine idée du progrès.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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