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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Effi Briest est une jolie jeune fille sans histoire qui mène une vie tranquille et choyée avec ses parents, dans la grande maison bourgeoise de Hohen-Cremmen, petit village situé en Prusse. Lorsque le baron Geert von Innstetten demande la main d'Effi, au tout début du roman, la famille entière est enthousiaste.

La jeune Effi découvre peu à peu son époux, un homme cultivé bien plus âgé qu'elle, tandis qu'elle s'efforce de se complaire dans sa nouvelle vie à Kessin. La maison n'est pas telle qu'elle l'espérait, et la noblesse locale que le couple fréquente est quelque peu ennuyeuse et peu accommodante, mais la jeune femme insouciante et fantasque parvient à trouver un fragile équilibre.

La naissance d'une petite fille ne permet pas de gommer les grandes différences qui planent au-dessus du couple, et la jeune Effi finit par tomber dans les bras d'un séduisant militaire, Crampas, avec qui elle entretient une brève liaison. Effi et Innstetten finissent par s'établir à Berlin, où la jeune femme espère bien oublier cette folle aventure. Ce ne sera pas le cas, évidemment et elle devra payer un prix bien élevé pour son adultère...

C'est le troisième roman réaliste que je devais lire pour l'un de mes cours de Licence, après Nana de Zola et Tess d'Urberville de Thomas Hardy. Une liaison coupable examinée et relatée d'une manière fort différente de l'écrivain français et de l'anglais, plus mélancolique. Détail amusant, Effie lit Nana, à une période où elle fréquente une femme de moeurs un peu plus libres que le reste de son entourage.

Dans ce roman, Fontane insiste particulièrement sur le poids des conventions sociales, le fardeau imposé à une jeune épouse. Effie est très jeune lorsqu'elle épouse le Baron, 17 ans ! Comment reprocher un manque de maturité à une jeune fille de cet âge, à peine sortie de l'enfance (sentiment très bien retranscrit au début du roman, lorsqu'Effi s'amuse avec ses jeunes camarades). Sa liaison n'est peut-être pas excusable pour autant, mais Fontane sait si bien décrire les petites incompréhensions, les déceptions, l'ennui et les angoisses que je serai bien en peine de juger cette pauvre Effie, surtout face à un mari aimant certes, mais souvent distant, inattentif, un peu trop accaparé par sa fonction et un brin paternaliste, toutes choses qui peuvent rebuter une jeune fille.

En fait, le baron se dévoile plus tard, après la disgrâce d'Effi. On s'aperçoit que son bonheur et celui d'Effie comptent moins que les apparences et l'opinion de la société. de plus, sa manière tout à fait méprisable de modeler leur petite fille Annie, qu'Effie ne reverra que très brièvement, rend Innstetten encore plus détestable. Mais il n'est rien d'autre que le reflet de cette noblesse Prussienne, de cette société hypocrite et étouffante que dénonce Fontane.

Cette lecture m'a permis de découvrir cet écrivain Allemand qui m'était, mais alors, complètement inconnu je dois l'avouer. Effi Briest a été écrit en 1894 et a fait l'objet de plusieurs adaptations ciné et tv.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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C'est l'histoire d'une femme adultère. Oui et non.
En réalité, c'est toute la Prusse étriquée dans ses principes qui se dévoile à travers le destin tragique de cette gamine mariée à peine sortie de l'adolescente.
Grand classique de la littérature allemande, c'est un grand livre. le début, notamment toute la partie sur l'acclimatation de la jeune fille dans sa nouvelle demeure/vie, est un peu long, mais la suite est très prenante.
Lien : https://tomtomlatomate.wordp..
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Toujours dans un but d'écoulement de ma "pile à lire" et de ma collection des romans éternels, je découvre Theodor Fontane avec ce livre éponyme : Effi Briest.

Effi Briest est une jolie jeune fille qui mène une vie paisible à la fin du XVIIIème siècle à Hohen-Cremmen, dans un petit canton en Prusse. le baron Geert von Innstetten, un peu ennuyant mais ayant une bonne situation, et surtout, beaucoup plus âgé qu'elle, va lui demander sa main. Ses parents sont enthousiastes, Effi plutôt réaliste et résignée. Elle va alors accepter et le suivre à Kessin.

Petit à petit, l'ennui et le manque de passion avec son mari seront un parfait mélange pour l'amener à commettre un adultère.
[Masquer] Cet adultère, qu'elle va commettre avec un officier de son village, s'arrêtera rapidement. Avec son enfant et le temps qui s'écoule, tout aurait pu s'arrêter là si son mari n'avait pas découvert leur correspondance, des années plus tard. Ce dernier cherchera alors à couvrir son déshonneur. Ses parents vont alors la renier pendant plusieurs années de sa vie et elle aura interdiction de revoir sa fille. Elle se retrouvera alors presque seule et quasi désargentée. [/masquer].

Theodor Fontane est considéré comme l'un des piliers de la littérature réaliste, à l'instar de Flaubert avec Madame Bovary où il est également question d'une femme adultère. Effi Briest est son dernier roman, et est également considéré comme étant le plus abouti.

J'avoue avoir eu du mal avec l'histoire et l'écriture, c'était bien parti et je me suis finalement plutôt ennuyée. Cependant, j'aime beaucoup découvrir ce type de roman réaliste qui date d'une époque révolue, pour comparer avec notre société actuelle. Les moeurs ont énormément évolué et la place de la femme dans la société également.
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J'ai lu ce roman car ma collègue d'allemand le comparait à Madame Bovary, du coup j'ai découvert cet auteur.
Effi se marie à un diplomate, Innstetten, ex prétendant de sa mère, alors qu'elle est toute jeune fille et encore enfantine. La vie conjugale va se révéler bien décevante pour elle: loin de ses parents, dans une maison sinistre( son mari a plaisir a lui faire croire qu'elle est hantée par un Chinois!), elle réalise que son mari est certes ambitieux mais peu attentionné et affectueux. Une petite fille nait très vite et Effi a le soutien de sa domestique mais elle tombe sous le charme d'un collègue de son mari, marié lui aussi. Cette intrigue est racontée avec beaucoup de pudeur, tout est suggéré; aucune scène intime n'est relatée, on comprend qu'Effi va rejoindre son amant car elle s'absente chaque après-midi. Ensuite a lieu le déménagement à Berlin, bienvenu pour qu'EFfi reprenne ses esprits, mais elle n'arrivera pas à oublier son amant. 7 ans plus tard, son mari tombe par hasard sur des lettres. Il va défier en duel, puis tuer, l'amant. Effi ne pourra plus rentrer chez elle, plus revoir sa fille. Mêle ses parents refuseront de l'accueuillir, tout en l'aidant financièrement. Il lui restera sa seule amie, sa domestique Roswitha. Alors qu'elle décline déjà, Effi pourra reprendre contact avec sa fille, mais elle s'apercevra qu'Annie, à 10 ans, est aussi froide que son père et qu'elle a subi une sorte de dressage. Effi finira ses jours auprès de ses parents, dans la maison où elle a grandi et été heureuse, avec le chien Rollo et Roswitha. Que restera-t-il d'elle à sa mort? Pas grand chose, puisque même ses parents ne remettront pas en question l'éducation qu'ils lui ont donnée et ce mariage très prématuré et mal assorti. Un personnage de roman touchant, une enfant pleine de vie obligée de devenir trop vite une femme rangée; un être plein de remords qui mourra de ne pas être construite comme son mari: une mécanique froide.
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J'ai longtemps laissé ce roman sur mon étagère ‘à lire' car je pensais que c'était un roman naturaliste déprimant, typique de la fin du 19e siècle. Vous savez, avec des personnages définis par leurs origines, sous une immense pression sociale et sans gloire perdus dans leur destin prédéterminé. Mais quand je suis finalement entré dedans, cela ressemblait à un roman de société léger, à la Jane Austen, y compris le père et la mère du personnage principal qui se chamaillaient. Bien sûr, cela s'est avéré également incorrect : ce roman est en effet l'histoire d'une chute, se concentrant sur la jeune femme Effi, descendante d'une famille de la noblesse inférieure de la Prusse de Bismarck (cette dernière a également une certaine pertinence pour ce livre). Et la pression sociale est bel et bien là, en particulier dans l'expérience du mari d'Effi, Geert von Instetten, qui l'exprime avec justesse après le tournant central et dramatique de l'histoire : « Partout où les hommes vivent ensemble, quelque chose a été établi qui est juste là, et c'est un code à qui nous nous sommes habitués à tout juger par nous-mêmes ainsi que par les autres. Et s'y opposer est inacceptable ; la société vous méprise pour cela, et à la fin vous vous méprisez, vous n'en pouvez plus et vous pointez un pistolet sur la tempe. » Fontane a pimenté son histoire d'éléments gothiques (l'homme de Chine qui fait office de croque-mitaine, la forêt sombre, etc.). Et le drame d'Effi rappelle forcément Emma Bovary et Anna Karénine. Seulement, avec cette comparaison, il me reste un sentiment un peu ambigu : le personnage Effi colle un peu trop à la surface pour moi ; Fontane semble suggérer que son adultère est purement causé par l'ennui, confirmant ainsi l'image d'une fille gâtée qui est tombée parce qu'elle s'est mariée trop jeune, purement par convention et non par amour. En revanche, son mari, le "parfait" mais ennuyeux von Instetten, semble être un peu plus nuancé. Ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman, ce sont les conversations entre le père et la mère d'Effi. Chacun à leur manière, ils savent parfaitement mettre le doigt sur la plaie. Mais à la fin, ils doivent aussi avouer leur impuissance, car les vicissitudes de la vie leur semblent « un sujet trop vaste ».
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Vous connaissez depuis votre jeunesse votre meilleur ami et savez pertinemment qu'il est devenu un homme à femmes. Vous savez aussi que la force mentale n'est pas la principale qualité de votre jeune et charmante épouse. Dans ces conditions, encourageriez-vous votre conjointe et cet ami faire de grandes randonnées à cheval des après-midis entiers, ou, simplement, laisseriez-vous cette habitude s'installer ?
Ou alors êtes vous davantage motivé, voire aveuglé, par votre carrière professionnelle qu'épris de votre épouse dont vous aviez pourtant pris l'initiative de demander la main ?
Le roman Effi Briest de Theodor Fontane comporte ainsi quelques invraisemblances.
On y voit par ailleurs les principaux personnages adhérer sans ciller aux codes sociaux très rigides de la société prussienne, sans le moindre recul, même lorsqu'à la fin ils s'en trouvent victimes : jugulaire, jugulaire ! Cela étonne le lecteur du XXIème siècle, mais peut-être était-ce normal aux yeux des lecteurs de l'époque (fin du XIXème siècle).
Ceci dit Theodor Fontane nous conte cette histoire avec beaucoup de talent : prose très agréable et finesse psychologique.
Il installe une ambiance générale plutôt grise, à l'instar des paysages des bords de la mer Baltique, qui vire au gris foncé vers la fin de l'ouvrage : ici la vie ne ménage ni pardon ni pitié pour les fautifs !
Traduction très agréable de Pierre Villain malgré un appareil de notes imposant (mais nécessaire).
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