Comme pour ses autres romans de cette collection, l'autrice puise dans le réel son matériau (un véritable fait divers des années 80). Elle le modèle efficacement. On entre dans le récit avec empathie. L'écriture se fait répétitive, triviale et implacable comme les faits racontés qui sont durs et affreux. le thème des violences intra-familiales est abordé sans langue de bois. de nombreux thèmes sont évoqués sans ménagement mais sans approfondissement non plus: alcolisme, racisme, nazisme. le roman est court, se lit rapidement. Il suggère les points d'appui essentiels pour les enfants maltraités et met en évidence la solitude qui les accable.
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Récit tiré d'une histoire vraie par l'auteure (qui s'est déroulée il y a une vingtaine d'années), comme à son habitude.
Le fait de l'avoir intégré dans la collection « Doado noir » me semble un peu abusif, car il ne s'agit pas vraiment d'un thriller, la tension n'atteint pas ce niveau là à mon sens.
C'est un tout petit livre (une quarantaine de pages), mais vraiment coup de poing !
Le récit est fait par l'enfant « du milieu », la 3e sur 5, encore une fille, sans doute la plus grande déception pour son père. Il dit qu'il regrette de ne pas les avoir noyées au fond du puits, à défaut il les frappe, surtout la narratrice. La mère, qui du coup ne prend quasiment plus de coups s'abstient d'intervenir, elle fait semblant de ne rien voir en se plongeant dans la cuisine ou le tricot. le père est une sorte de caricature : il adore le Führer qu'il oblige ses filles à saluer chaque jour, est raciste, chasseur (ce qui a son importance) et alcoolique.
Le récit suit un rythme rapide, les phrases sont courtes, les mots acérés. Seules subsistent quelques parenthèses au coeur de la nature, comme des petites respirations, où seule Eva peut enfin jouir d'une part de liberté et se débarrasser de la peur. Les moments passés avec LeChien sont eux aussi précieux, il est son seul ami, enfin plus tout à fait depuis qu'une nouvelle est arrivée à l'école et l'a choisi pour amie. Tout le monde se tait, les évitent, les ignorent, Eva repousse les quelques mains tendues, n'ose pas dire. Elles sont toutes isolées, toute la famille en fait, même le père n'a qu'un seul ami, qui est comme lui. Elles vont à la messe tous les dimanches, à défaut de croire en Dieu, Eva croit en Marie à qui elle fait des offrandes et considère comme une deuxième mère. Car autant elle a peur du père même si elle l'aime et quête un peu d'amour de sa part, autant elle méprise sa mère qui les laisse vivre ça et excuse le père en permanence. Il y a une force de vie chez cette enfant, malgré ses envies suicidaires. le ton est très enfantin et à la fois il est très dur, peut être très adulte. On la sent tiraillée par différentes forces en elle. le livre n'explique rien, on voit le basculement, on observe son comportement, on partage ses pensées, mais il n'y a pas de psychologie pour expliquer comment on en arrive là. Vie uniquement conditionnée par cette violence, difficulté à en sortir autrement que par une solution radicale. Parti pris intéressant, mais à réserver aux plus grands du coup.
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Un livre très touchant et "dur" qui nous fait réfléchir et pleurer
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Eva et ses quatre soeurs vivent avec un père violent, fasciste, raciste, homophobe, alcoolique dans une maison retirée du village. Tout le monde autour fait semblant de ne rien voir. Eva résiste aux coups, aux insultes, aux humiliations grâce à ses grandes balades dans la forêt avec son chien. Et puis, un jour elle a grandi...Roman court et fort dans lequel l'auteur alterne subtilement les moments de violence extrême et les moments de grâce que connaît Eva dans la forêt ou dans l'église.
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Coup de coeur
Un roman coup de poing, admirablement écrit sur un fait divers des années 90.
Le récit est porté par la voix d'Eva qui dit la souffrance, la misère humaine, l'isolement de cette famille. Elle dit aussi la force de caractère d'une jeune fille qui trouve de l'apaisement dans ses balades dans la campagne, de l'espérance dans cette amitié naissante avec Patricia.
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