Ce jour-là, Matthieu a prévu de retrouver deux de ses oncles à la maison de sa grand-mère. Ils déménagent ce qui reste encore dans la propriété familiale car la maison sera vendue sous peu.
La journée est pluvieuse. Matthieu sait que c'est la dernière fois qu'il vient ici. Il est nostalgique d'autant que chaque recoins de la bâtisse le ramène une vingtaine d'années en arrière. le salon et ses veillées de Noël, le jardin et les apéritifs en famille, le vieux platane et son trésor…
Il n'avait que 10 ans lorsqu'une après-midi d'été, il déterre une bouteille en faisant des « fouilles » dans le jardin. Matthieu et Thomas, son frère cadet, sont surexcités en découvrant le vieux parchemin qu'elle contient. Matthieu lit à voix haute le message qu'il contient : « J'ai pris soin d'enterrer la clé de l'antichambre au pied d'un jeune platane ». Dès le lendemain, les deux enfants se mettent à la recherche du platane, puis de la clé. Une fois en leur possession, il s'agit pour les jeunes frères de mener l'enquête qui les mènera, ils en sont sûrs, à un fabuleux trésor…
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La clé du château rose est un récit autobiographique. Qui plus est, c'est le premier album en solo de
Matthieu Forichon. Avant cela, l'auteur a participé au Collectif Projet Bermuda. Il travaille en tant qu'illustrateur.
Avec cet album, il nous fait cadeau de quelques-uns de ses souvenirs d'enfance et, en prime, nous gratifie d'une réflexion sur l'enfance et son importance dans notre vie d'adulte. le scénario se construit autour de deux périodes dans lesquelles l'auteur puise son inspiration.
L'enfance et ses souvenirs intarissables nous accueillent dès les premières planches avec ses couleurs chaudes et vives. Un sentiment de bien-être et de bonheur se dégagent. C'est le temps de l'insouciance, des jeux que l'on invente sans modération. On court, on se cache, on s'invente des rêves que l'on vit tout éveillé. Par bribes, ces émotions submergent l'auteur-narrateur ; elles reviendront régulièrement dans le récit ce qui donne à ce dernier un côté pétillant très agréable. Et même si ces souvenirs-là ne sont pas les nôtres, on apprécie toute l'énergie qu'ils diffusent et on construit nos propres passerelles vers nos souvenirs les plus chers. J'avais déjà ressenti cela dans Un air de paradis d'
Arnaud Quéré.
En parallèle, le présent et sa grisaille contrastent avec l'insouciance initiale. La grisaille est d'autant plus renforcée par le fait que l'épisode décrit a lieu au cours d'une journée pluvieuse. Avec ce fait plus récent de la vie de
Matthieu Forichon, on perçoit l'adulte qui pose un regard mature sur les événements. La gravité de l'instant présent (vente de la maison familiale) rend l'auteur nostalgique pourtant, il ne semble pas s'être fait violence pour venir en ce lieu. Ses propos évitent totalement l'écueil du pathos, comme s'il vivait une sorte de rite de passage nécessaire. Il y a une forme d'optimisme dans les propos qu'il tient. Il se saisit des lieux pour nourrir une réflexion sur l'enfance, la famille, les souvenirs, la mémoire familiale. La vie est constituée de différentes étapes. Celle qu'il vit actuellement est une pierre supplémentaire qu'il rajoute à sa vie… dans quelques temps, ce moment deviendra un souvenir important
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