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René vit dans l'arrière-pays provençal près de Manosque. Il partage ses jours avec Isabelle, l'institutrice des petits, chez qui il s'est installé pour écrire. Son grand plaisir est d'aller marcher dans les collines, seul en pleine nature ou alors avec elle, quand elle sort de l'école.
Mais ce bonheur simple va être interrompu par un coup de fil et l'arrivée imprévu chez lui d'un ancien détenu qu'il a croisé lorsqu'il animait des ateliers d'écriture dans les prisons. Kader vient de s'évader de la prison des Baumettes et lui demande de l'aide pour se cacher, non seulement de la police, mais aussi d'anciens complices qui sont à sa recherche.
Pris au dépourvu, devant l'incongruité de la demande, le généreux René qui ne peut dire non quand on l'appelle à l'aide, le planque dans son ancien appartement. Il apprend que Kader, multirécidiviste a menacé des gardiens avec un faux révolver (en carton) pour réussir à s'enfuir, a volé une moto qu'il lui faut cacher rapidement.
René n'en dort plus car il va être aspiré dans une tourmente impossible à arrêter, les événements s'enchainent l'obligeant à en faire chaque jour davantage pour aider Kader, jusqu'à l'impensable, tellement opposé à sa vie habituelle et à sa vision du bien et du mal...

Ce roman est un roman noir qui mêle fiction et réalité. D'ailleurs le narrateur s'appelle carrément René Frégni. le livre est présenté comme un journal que le narrateur écrit jour après jour dans son cahier à la couverture rouge. Mais le lecteur oublie très vite cette forme narrative. Comme souvent avec René Frégni, le début se passe tout en douceur jusqu'à ce que le récit devienne noir et même dans ce roman-là, très noir !
L'alternance entre la sérénité de la nature, la cavale de Kader, et le stress lié aux évènements qui oblige René à prendre des décisions rapidement, est très intéressante dans ce roman et crée un rythme particulier qui tient le lecteur en haleine.
Les chapitres sont courts, le suspense bien présent et le lecteur est emporté dans l'action sans avoir le temps lui-même de se poser des questions. le roman est court, 188 p. à peine, et se lit quasiment d'une traite. C'est finalement très cinématographique. le lecteur ressent l'angoisse de René, qui va crescendo, voit sa vie se déliter et la solution ultime lui apparait comme inévitable.
Comme toujours les propos de l'auteur sont emplis d'humanité. le personnage de Kader, pourtant un dangereux malfaiteur, est présenté dans son côté le plus humain. le lecteur découvre ainsi l'amour qui le relie à son fils, sa sincérité en matière d'amitié et d'honneur familial, sa droiture quant à la parole donnée, qui bien entendu encore une fois n'excusent pas ses actes. le lecteur est invité à un peu d'humanité lorsqu'il découvre l'autre facette des détenus, ce qu'ils cachent de faiblesses, sous leur dureté.

Ce roman peut se lire même si vous n'êtes pas amateurs de romans policiers, car celui-ci est un polar social aussi sombre que lumineux, car très humain. J'ai aimé le découvrir car je ne l'avais jamais lu auparavant.
Il m'a donné envie de relire "La fiancée des corbeaux" que je vous présenterai donc très bientôt (j'entends certains dire, encore René Frégni !) car dans ce roman, Isabelle l'institutrice est celle qu'il surnomme ainsi.
Comme l'indique la quatrième de couverture : " Lorsque le douzième coup de midi tombe du clocher des Accoules, un peu plus bas, sur les quais du Vieux-Port, les poissonnières se mettent à crier : "Les vivants au prix des morts !" Et chaque touriste se demande s'il s'agit du poisson ou de tous ces hommes abattus sur un trottoir, sous l'aveuglante lumière De Marseille..."
A découvrir donc comme toute l'oeuvre de René Frégni...décidément mon auteur chouchou de l'année 2023 !
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Quel belle ballade ... endiablée !
Le démarrage se fait tout en douceur avec une observation de la nature très pointue qui donne des envies d'évasion et de ballades. Et puis ..... et puis les choses s'accélèrent, la situation s'envenime mais la poésie est toujours là, la nature aussi !
Très beau livre entre le bien et le mal et l'ombre et la lumière.
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LES VIVANTS AU PRIX DES MORTS de René Frégni
René mène une vie paisible et proche de la nature à Manosque aux côtés de sa compagne Isabelle, institutrice. Lorsque Kader, un détenu qu'il a rencontré en animant des ateliers d'écriture à la prison des Baumettes, l'appelle pour lui demander de l'aide, sa vie est bouleversée. Kader vient de s'évader. En cavale, il a besoin d'une planque pour échapper à la police mais aussi à d'anciens complices qui veulent lui faire la peau.
René se retrouve alors pris dans une spirale infernale...

Un roman court aux personnages attachants, à l'histoire au rythme soutenu qui laisse le lecteur en haleine tout au long de la lecture, voyageant entre le silence des mots et la violence de la rue et du milieu carcéral.
Comme dans un scénario de film, le lecteur découvre au fur et à mesure les engrenages de la pauvreté de pensée, la puissance de la sollicitude, les affres de l'isolement...
Un roman plein d'humanité où l'auteur se dévoile. Pour lui : " la justice regarde un homme et essaie de trouver le criminel dans l'homme; moi je vais voir les criminels et j'essaie de trouver l'homme dans le criminel".
Belle lecture d'un soir.
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"J'ai commencé à écrire comme on rencontre une femme, n'importe où, brusquement, sans réfléchir. On la prend dans ses mains et on lui fait l'amour. On la déshabille parce qu'elle a une magnifique robe rouge. On ouvre la robe et on voit toute la beauté de la vie. Chaque mot est une robe rouge palpitante de vie."

René Frégni est un poète, mais il ne l'a pas toujours été.
Il a connu un parcours de vie tumultueux et doit à sa rencontre avec la littérature et l'écriture de ne pas avoir sombré du côté obscur.

Les vivants au prix des morts est le premier livre que je lis de cet auteur que j'ai découvert grâce à Babelio et à quelques-uns de mes amis qui en sont fans.
D'entrée de jeu je comprends pourquoi : l'écriture est vivante, intense, vibrante, violente parfois, toujours remplie de chaleur, d'humanité et de poésie.
Une écriture envoûtante qui me happe et fait que je ne lâche plus ce texte dans lequel la vie palpite à chaque page.

Peu importe l'histoire, ce roman est beau, tout simplement.
Et, finalement, n'est-ce pas le plus important, le plus nécessaire, le plus indispensable dans notre monde si laid ?

C'est rugueux comme un beau tissu épais.
C'est puissant comme un plat bien épicé.
C'est âpre comme un bon vin corsé.
Ça regorge de vie et ça me donne envie de lire d'autres ouvrages de René Frégni.
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Après le Dernier arrêt avant l'automne et La fiancée des corbeaux, je poursuis mon exploration de l'univers de René Frégni, entre poésie et autofiction.

Les vivants au prix des morts est un roman atypique qui reprend la forme d'un journal d'écrivain, déjà exploitée dans La fiancée des corbeaux. Dans ce texte René Frégni introduit cependant un élément romanesque à la frontière du roman de genre puisque le déroulement paisible de la vie du narrateur bascule avec l'irruption d'un bandit en cavale...

René Frégni excelle à décrire les ambivalences de son personnage, entre loyauté, confiance, naïveté, angoisse... Introduisant une réflexion profonde sur l'enfermement carcéral, l'évasion, la fuite et la liberté.
Encore un très beau texte, humain, poétique et lyrique, qui donne à penser...
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Voilà, j'ai terminé hier "Minuit dans la ville des songes" du même auteur et viens de dévorer "les vivants au prix des morts".
L'écriture est addictive et le personnage tellement....tellement riche de sobriété, de fidélité, d'amour, de gratitude que forcément il illumine et attire telles les fleurs et les abeilles, où les papillons et la lumière. Sauf que là, celui qui se rappelle à son souvenir à un passé qui lui a fait passer quelques années "à l'ombre" et que son futur promet d'être mouvementé ! Alors l'histoire se déroule tel son journal.... René Frégni nous raconte et j'ai tourné les pages, avide de connaître la suite ; retenant ma respiration, essayant de ménager un peu de suspens... L'auteur ne se dépare pas de la poésie de son texte, de son besoin de nature, de son amour pour sa région, sa compagne et choisit, par nécessité, de tout quitter pour retrouver l'apaisement .
J'ai hâte de me plonger dans le prochain roman qui m'attend "dernier arrêt avant l'automne".
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Les premières page du roman m'ont ramenée à la lecture précédente de cet auteur "Je me souviens de tous vos rêves" , même ambiance, même poésie, même calme et puis il y a un déclic qui bascule le livre dans une autre histoire. Une histoire de voyou échappé de prison et qui vient demander aide à l'auteur qu'il a connu comme intervenant en prison.

L'intrigue me parait peu crédible et un peu simpliste mais ce n'est pas ça qui fait le charme et le goût de ce texte. Ce sont les réflexions du narrateur, l'écriture, les paysages, l'amour pour sa femme, mille toutes petites choses et ses états d'âme .

Je me suis laissée porter par ces mots, par leur musique et j'ai passé un très bon moment de lecture. Je reviendrai vers cet auteur car il m'offre des lectures douces, poétiques et apaisantes.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Il y a longtemps que je voulais lire cet auteur dont j'avais lu tant de belles critiques sur Babelio !
Et puis le temps passait, je me laissais tenter par des nouveautés mises en avant à l'entrée de ma médiathèque, pas toujours satisfaisantes au demeurant...
Il y a un moment où il faut se détourner, s'enfoncer dans les rayons et en ressortir avec des petites pépites que plus personne ne s'arrache.

C'est le cas avec ce magnifique roman qui m'a beaucoup plu, que ce soit sur le fond ou sur la forme.

René mène une vie paisible aux côtés d'Isabelle dans la région de Marseille. Il s'est éloigné de la ville et profite de la tranquillité des collines, du calme, d'une vie paisible faite de petits bonheurs simples.
L'écriture de René Fregni m'a téléportée au coeur de cette nature. Quelle poésie, quelle puissance d'évocation ! Je me suis sentie sereine en lisant ces mots, comme si j'y étais.

Il a cependant autrefois animé un atelier d'écriture au sein du milieu carcéral. Lorsque Kamel, qu'il a connu lors d'un atelier et qui vient de s'evader le contacte pour lui demander un service, René lui tend la main.
Il est loin de s'imaginer ce qui l'attend...

Un livre qui nous rappelle que tout peut basculer à tout moment, que le bonheur est fragile et que tout ne tient qu'à un fil...

Un roman court mais d'une grande intensité aux allures de thriller qui m'a donné envie de lire d'autres romans de cet auteur.
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Belle découverte et surprise avec le premier roman de cet auteur. Une écriture simple, fluide, avec une intrigue qui vous tient en haleine dans un petit coin de Provence. René Fregni nous partage sa passion de la littérature, des mots, de ses petits carnets qui lui tiennent compagnie chaque jour pour décrire cette Provence si belle et si chère à son coeur ! À découvrir sans tarder !
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C'est le roman saisissant d'un écrivain paisible et bucolique qui se retrouve obligé d'aider un criminel en fuite. René Frégni a besoin de confronter son écriture au mal. Dans ce roman il confronte la vie harmonieuse et douce d'un écrivain amoureux à celle grinçante, atroce et crue d'un voyou endurci. Sa prose est toujours autant sensible et croustillante comme du pain sortant d'un four à bois.
Ce livre bouscule les conceptions communes portant sur la criminalité. Doit-on aider un tueur ? Doit-on taire un crime par amitié ? Un homme se réduit-il uniquement à ses actes délinquants ? Un homme, même violent, n'est-il pas capable d'amour, de respect, de tendresse paternelle ..? René Frégni ne répond pas directement mais nous place au coeur d'une intrigue au rythme doux amer qui brasse le lecteur. Vraiment très fort.
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