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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
LETTRE A MES TUEURS - René Frégni - Éditions Folio Policier - Roman - Lu en avril 2020 - 5ième semaine du confinement du au Covid-19 en Belgique (j'ajoute ce détail pour me souvenir plus tard).

Pour Marilou, Sophie, Nicole, Simone, Robert, Lucienne et Lili.

Me revoilà en symbiose avec René Frégni, auteur dont je suis fan.

Marseille. 2003. Sous le toit du petit appartement de Pierre Chopin , écrivain, la canicule.

Devant lui, la page blanche de son carnet d'écriture qui n'en finit plus de rester blanche, l'inspiration semble avoir pris la fuite de son cerveau.

Ce jour là, Pierre devait aller chercher sa petite Julie, le coeur de son coeur à l'école quand Charlie, un ami d'enfance qu'il n'a plus vu depuis longtemps et qui a pris le chemin du banditisme, déboule chez lui, blessé, fuyant la mort qui le poursuit Son grand coeur et les souvenirs de jeunesse et l'amitié le pousse à l'aider à fuir par le toit. Avant cela, Charlie lui confie une cassette dont le contenu reste un mystère et lui donne un numéro de téléphone à n'appeler qu'en cas d'urgence. le temps pour Pierre de la cacher que la police débarque. Arrestation, interrogatoire, perquisition,relâchement.
La police n'a pas retrouvé cette cassette qui n'intéresse pas que la police.

La vie paisible de Pierre Chopin s'arrête à ce moment là "Le serpent glacé se tordait dans mon ventre... Mon passé avait vingt-quatre heures. Vingt-quatre durant lesquelles je n'avais pas fermé l'oeil. Vingt-quatre qui avaient projeté sur ma vie plus d'événements que je n'en avais connus ces dix dernières années"-page 39.

La mafia marseillaise est au travail, les clans s'affrontent. D'un côté la bande féroce de Wolfo dit le Sanguinaire, de l'autre la bande de Sauveur et ses acolytes corses, la police et ses ripoux et Pierre mêlé à cette traque bien malgré lui.
Le temps de convaincre Anne, la maman de Julie dont il est divorcé de prendre la fuite et de ne pas revenir avant qu'il ne les prévienne d'un retour possible que voilà Pierre embarqué dans une terrifiante et incroyable affaire.
Il n'a qu'une idée en tête, protéger Julie à qui il n'arrête pas de penser. Dans ses rares moments de calme relatif, il lui écrit dans son carnet. Caché dans une planque "je crus entendre du bruit. Je me levai, collai mon front contre l'une des vitres. le spectacle me bouleversa : un couple de daims dansait sous la lune. Si Julie voyait ça... pensai-je. Comment dire tant de beauté, d'élégance, d'éternité. Raconter ces instants de grâce à Julie. Écrire pour elle maintenant me suffisait" - page 85-86.

"Que pouvait-on faire contre la plus redoutable bande de truands dirigée par le Sanguinaire ? - page 149.

Charlie est repris par la police, une spectaculaire évasion, une traque minutieusement préparée et enfin l'attaque de la bande du Sanguinaire.

Mais la paix ne revient pas dans le coeur de Pierre, Wolfo est-il mort ?
Qu'est devenue la mystérieuse cassette ? Que sont devenues Julie et Anne ?

Comme dans tous ses livres, René Frégni nous décrit sa Provence chérie, le monde carcéral, le milieu du grand banditisme, de Marseille, sa laideur et sa beauté.

Et bien sûr, de l'amour qu'il porte à sa fille et des souvenirs de sa maman, de son enfance.
Peu de femmes dans ce roman policier, un peu moins de poésie aussi que dans ses autres romans, sans doute le thème particulièrement dur ne s'y prête pas trop mais cela ne m'a pas empêché de le lire en trois soirées, je l'ai terminé cette nuit à 2h du matin !

Il me reste à lire "Maudit jour" et "Dernier arrêt avant l'automne", j'ai hâte que les librairies rouvrent leurs portes.

Prenez soin de vous.


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J'ai tout aimé dans ce roman. Mon premier Fregni, quel régal !
J'y ai trouvé une atmosphère à la Brassens. Oui, je sais ce n'est pas le même côté de la Méditerranée mais à vol d'oiseau, reconnaissez que Sète ce n'est pas bien loin. Oui, j'y ai trouvé un air des « copains d'abord ». D'abord avec Charlie, ce copain d'enfance, car c'est bien dans l'enfance que se scellent des amitiés inoubliables, oubliées parfois mais qui remontent à la surface sans provoquer un remous. Bon ici le terme n'est peut-être pas adéquat car des ondes de choc, il y en a eues ! Et puis, il y a Sauveur qui vient en aide au copain du copain. Une chaîne d'amitié bien plus sympa que celles que l'on croise sur Facebook et qui se termine en général par : si tu ne le fais pas cinq ou dix fois, il va t'arriver malheur... Bon encore une fausse joie puisqu'ici, il va arriver malheur...
Toujours dans le registre de l'amitié, j'ai adoré aussi l'hommage à Jean-Claude Izzo (dont j'avais beaucoup apprécié la trilogie marseillaise et son bouleversant Soleil des Mourants). Un autre écrivain né aussi à Marseille. Marseille, quelle ville ! Quand on lit Fregni, on est totalement immergé dans cette cité aux facettes multiples et opposées. On sent le soleil implacable pesé sur nos épaules, on entend la mer et le clapotis des vagues, on y croise la richesse comme la pauvreté... Marseille est bien ici aussi un personnage à part entière.

Dans ce roman, j'ai adoré aussi les liens vers d'auteurs auteurs, les descriptions poétiques, l'amour maternel, paternel et filial. L'humour aussi.
Mais ce qui m'a tenue en haleine c'est l'engrenage des événements, le rythme supersonique de cette course-poursuite. Un polar haletant où la violence côtoie la poésie.

Pierre Chopin est un écrivain en souffrance : syndrome de la page blanche et canicule l'épuisent. Mais subitement, Charlie Branco, un ami d'enfance perdu de vue et salement amoché, débarque. Charlie, nom connu et reconnu du grand banditisme marseillais, a juste le temps de lui remettre une mystérieuse cassette que Pierre s'empresse de cacher, avant de disparaître par les toits. Aussitôt après, les flics arrivent chez lui et les ennuis aussi...


Un grand merci à Babounette pour cette découverte littéraire :0))
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Lu d'une traite!
J'admire toujours la capacité de René Fregni à écrire de si beaux passages dans un roman plutôt violent. Et jubilatoire!
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