AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 1464 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Le sauvage ouest américain aurait trouvé sa voix en celle de Pete Fromm depuis 1993.

L'histoire vraie (et c'est ça qui plait), archi connue (je m'adresse à celles et ceux qui étaient sur une autre planète), se déroule pendant l'hiver 1978 sous une tente rectangulaire à l'odeur de moisi, et a été vécue, puis relatée, par un étudiant américain en biologie. Son job a consisté à protéger deux millions et demi d'oeufs de saumons implantés dans un bras, au croisement de deux rivières la Selway et … Indian creek.

Job effectué chaque jour en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire au COeUR de la nature la plus sauvage qui soit !!!! Dans les Rocheuses hivernales. (A la fin, si vous êtes resté(e), vous saurez combien d'oeufs sont devenus poissons. Edifiant !)

Sous la tente, avec le jeune Pete F., il y avait Boone, chiot mi-berger mi-husky. de loin, le personnage le plus sympathique de l'aventure et du livre. Selon moi.

L'aspiration première de l'étudiant devenu écrivain à succès (grâce à  ce premier texte) était, je le cite, d'aspirer à « une vie de rêvasseries », « une vie idéale pour vivre en solitaire », « traînasser dans les bois, pendant sept mois ».

Les études devaient lui être bien pénibles à ce brave Pete, et les fêtes peut-être aussi (Monsieur lève facilement le coude) pour faire ce choix étonnant.

Ses connaissances géographiques comme expéditionnaires (car il s'agit bien d'une expédition) sont nullissimes, il ne s'en cache pas, ses erreurs, ses échecs, ses coups de mou… constituent une proportion importante de son texte. C'est un peu le sel de l'histoire.

Faut-il en rire ?

Le plaindre ?

S'en désoler ?

Je cherche encore…

Bref ! A coup d'épisodes mi - drôlissimes mi- affligeants, on mesure mieux de chapitre en chapitre son incompétence chronique. Ce semblant de pittoresque ajouté au récit rend plus rude encore son vécu.

C'est le but. le pauvre...

Va-t-il s'en sortir ?

Le suspense est de taille.

La carte postale au milieu de nulle part dans les montagnes de l'Idaho s'inscrirait dans le meilleur du NATURE WRITING (littéralement « écrire sur la nature »).

Mais la personnalité changeante du jeune homme, ses rencontres avec des fous furieux sur motoneiges, ses parties de chasses avec d'autres homo sapiens atroces(et ça se dit "modernes" !) , et ses chasses en solitaire par forcément utiles mais décrites avec d'infinis détails, ne m'ont pas plu.

Je n'ai pas l'âme d'une chasseuse. Certes ! Et je cherchais autre chose dans ce livre.

Il faut dire franchement, que pour un étudiant en biologie animale, Pete F. ne fait pas de cadeau aux bêbêtes en tous genres.

C'est donc l'histoire d'un mec mi étudiant mi poivrot mi glandouilleur qui pourrait être notre jeune cousin qui a décidé un jour de se prouver qu'il pouvait survivre sans se laver, en tuant, dépeçant et en vidant des animaux de toutes tailles. Au-delà du froid, de l'humidité et de la solitude. Quelle histoire !

Certes, sa plume est fort agréable (la suite de son parcours le prouvera et j'ai adoré « Mon désir le plus ardent » publié en 201 ), mais même si son texte est devenu culte, trop de détails, trop de chasses ont tué mon plaisir. Assez vite.

Monsieur Sylvain TESSON dans ses forêts de Sibérie savait allier style, contenu et poésie. C'était moins en altitude, sa cabane était solide, mais je m'y suis davantage projetée.

Pour respirer le grand air, quand j'en aurai envie, besoin, je me tournerai donc vers ce dernier. Assurément. J'aime mieux les rêveurs et les mélancoliques ivres de bouquins que les étudiants-chasseurs. Chacun son style.
Lien : http://justelire.fr/indian-c..
Commenter  J’apprécie          320
L'auteur nous raconte l'hiver qu'il a passé dans les Rocheuses en tant que jeune étudiant, novice. Pas besoin d'en dire plus car ce livre est assez plat. Seul point positif les paysages et l'atmosphère neigeuse, cette sensation d'isolement total sur certains chapitres où il est coupé de toute civilisation.
Le gros soucis que m'a posé ce livre si j'excepte le côté ultra répétitif des scènes c'est les rencontres animalières. Je m'explique à chaque fois que le type croisait une bête je me suis posée la question de savoir combien il restait de temps à vivre à cette pauvre créature. Oui parce que le gars se prend pour un trappeur et il a beau avoir plus de provisions qu'il ne lui en faut, il chasse. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ces scènes sont ultra détaillées et enthousiastes, je ne vois pas ce qu'il y a d'enthousiasmant à faire souffrir un animal, oui parce que la première "mise à mort" a décrédibilisé le monsieur pour le reste de son récit à mes yeux. Non écraser sous sa botte un raton laveur sur le point de s'échapper d'un piège, parce qu'on a lu dans un bouquin que cette technique préservait la fourrure n'excuse pas cette cruauté pour autant.
Bref, cette scène m'a tellement choquée que je n'avais qu'une envie, le voir se faire dévorer par une meute de coyotes, bon vu qu'il a écrit ce livre, on se doute que ça ne lui arrive pas. Et toutes les personnes qu'il croise sur son chemin, fusil au poing pour traquer lion des montagnes, lynx et ours...
Un livre qui m'a encore une fois de plus convaincue que l'homme est le plus grand prédateur que la Terre ait porté et non ce n'est pas un compliment.
En plus dans sa cabane, il s'emmerde à cent sous de l'heure et du coup ses journées sont quasiment toutes les mêmes, il n'y a que ses balades qui vaillent le coup d'être lues.
Si je peux trouver quelques avantages à ce livre, le style n'est pas désagréable bien que l'histoire soit monotone, les paysages décrits sont magnifiques, mais niveau "nature writing" j'aurai préféré un observateur béat, un photographe animalier ou un artiste, plutôt que ce novice du grand nord en mal de sensations fortes et de reconnaissance, bien que son côté pataud soit au départ assez touchant, j'ai vite déchanté.
Rendez-vous manqué à Indian Creek pour moi, dommage. Et au final, sa mission principale au départ : protéger les oeufs de saumon du gel et des prédateurs lors de leur développement en rivière ; fait plus office de routine quotidienne que de véritable but.
Commenter  J’apprécie          250
Pete Fromm alors étudiant, gavé de littérature aventureuse, flamboyante, d'épopées conquérantes et d'expéditions mythiques, accepta un travail au coeur de l'hiver des montagnes Rocheuses (surveiller des oeufs de saumon dans un bras de rivière) sous une tente, accompagné d'un chien. de mi-octobre à mi- juin, il allait devenir le gardien d'un monde végétal, minéral et animal. Inexpérimenté, maladroit et encore ébahi de sa propre hardiesse (pour lui de la pure bêtise), il devient l'hôte de cette prairie et de ces cimes.
C'est un bon livre, sans rien d'exceptionnel. On sourit des maladresses de Pete Fromm, on frémit de son inconscience plus que de sa témérité. le ton est juste, l'écriture solide et franche, pas bouleversante. Mais je ne m'attendais pas à autre chose. L'homme est sympathique. Il ne se met pas en scène, il décrit les situations telles quelles. Il a su restituer la grandeur de la nature qui l'entoure. Son hostilité aussi. Il ne devient pas autre mais presque. Pour un peu il resterai là, loin de la foule, de l'urbanité, du progrès. Est-ce qu'une forme de sagesse l'a envahi ? Pour moi Pete Fromm n'a pas de révélation, plutôt l'éclosion de ce qu'il avait en lui, en germe.
Ce livre écrit bien des années après cette expérience, est bien sûr passé au tamis de la mémoire et de la vie, mais on sent une empreinte indélébile, une restitution immédiate des émotions et des faits comme s'ils venaient d'êtres vécus.
Ce sont des souvenirs purs comme l'eau de la Selway River.
Commenter  J’apprécie          242
Pete Fromm est l'une des nouvelles plumes de L'Ouest américain. Indian Creek est le premier livre traduit en français, mais il est l'auteur d'autres romans et nouvelles.



Il a une vingtaine d'années quand, sur une brusque impulsion, il accepte une offre d'emploi originale : surveiller des oeufs de saumons implantés dans un bras de rivière, durant sept mois, quelque part dans les Montagnes Rocheuses, dans le parc naturel de la Selway-Bitterroot. Ce qui implique de vivre dans la nature, seul, et à la dure.

Ne connaissant rien à rien, Pete accepte avec enthousiasme, heureux à l'idée de passer quelques mois dans le wilderness qui fait tant rêver les jeunes américains. Et les lecteurs aussi.

Moi en tout cas, j'étais partante pour cette immersion dans une littérature que j'affectionne particulièrement, depuis la découverte de Thoreau. Mon enthousiasme s'est cependant émoussé au fil des pages, je dois bien le reconnaître.

Passons sur le fait qu'en quelques semaines (jours ?), le jeune homme apprend tout un tas de trucs inconnus jusqu'alors comme couper du bois, faire la cuisine, tanner des peaux de bêtes, conserver de la viande, etc. Grâce aux livres qu'il a emportés et dont il suit scrupuleusement les conseils, il devient même trappeur.

Notre Daniel Boone des temps modernes, qui n'avait jamais touché un fusil, devient non seulement un bon tireur, mais aussi un bon trappeur. Il capture des animaux sauvages qu'il tue pour les manger. Je précise pour que ce soit bien clair.

Le hic, outre le fait que je ne goûte guère les scènes de chasse et de mise à mort, c'est que Pete n'est pas seul au monde, perdu dans la jungle, mais seulement à une soixantaine de km de Missoula (Montana) qu'il dispose d'un camion, qu'il reçoit de temps en temps la visite des gardes du parc et surtout des chasseurs du coin. Disons que ce n'est pas une solitude complète. L'auteur nous ressort l'éternel cliché du type qui mesure sa virilité et sa capacité à survivre dans la nature à l'aune du nombre d'animaux trucidés et consommés. Et ça, c'est quelque chose qui m'agace particulièrement en littérature.

Heureusement, parfois il lui arrive des choses cocasses (en raison de son inexpérience), souvent il s'extasie sur les paysages (et du coup moi aussi) et enfin, le fait qu'il ait avec lui une petite chienne adoptée juste avant son départ, est le prétexte de scènes à la Jack London, de jolis moments d'amitié entre l'homme et le chien.

Pour le reste, son séjour dans les Rocheuses ressemble par moments à certains passages de Rambo (c'est qu'il est fortiche le gars, il se tire de toutes les situations, frôle la mort, évite les accidents, réchappe de peu à une intoxication, etc.) et au journal intime d'un jeune blanc-bec à qui ses copains et les fêtes manquent un peu quand même.

Je n'ai pas ressenti d'émotion particulière durant cette lecture, je n'ai pas décelé cette passion immodérée pour le monde sauvage ou tout simplement ce respect pour la nature que j'ai déjà rencontrés chez Ed Abbey, John Muir, Rick Bass, Norman McLean ou d'autres auteurs que j'aime. Ces sentiments nesont pas absents, mais c'est plus discret chez Pete Fromm, probablement parce que le récit est surtout centré autour de sa petite personne.

Je m'en veux un peu de terminer sur une note négative, aussi dois-je ajouter que l'écriture m'a plu, et que, globalement, j'ai apprécié ce récit (essentiellement si je fais abstraction des scènes de chasse) même s'il ne figurera pas dans mes préférés.


Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
Commenter  J’apprécie          50
Ce récit a été depuis longtemps accompagné de commentaires élogieux pour souligner sa fraîcheur, son naturel, son humour : roman d'initiation, oeuvre d'apprentissage, nature writing, récit d'aventure, il pourrait cocher toutes les cases d'un genre hybride qui a fait le succès du livre de Catherine Poulain, “Le grand marin”. Sa lecture m'a laissée dubitative malgré l'intérêt que je porte aux écrivains de l'Ouest américain. de quoi s'agit-il ? Un grand nigaud d'étudiant en biologie qui n'a qu'une idée livresque de la nature et de la vie des trappeurs postule auprès du Fish and Game Department de l'Idaho pour un petit boulot qui consiste à passer neuf mois dans les montagnes à surveiller un bassin qui contient des oeufs de saumon. Après moult beuveries pour fêter son départ de l'université, il s'installe dans un campement de fortune au confluent de la Selway et de l'Indian Creek, deux rivières de la chaîne des Bitterroot Mountains dans les Rocheuses. Là commence l'apprentissage d'un gamin de Milwaukie qui ignore même ce que signifie le terme de “corde de bois”. L'automne, puis l'hiver figent les paysages dans une beauté féérique quand il commence à prendre conscience de la solitude qui l'entoure et des défis qui l'attendent pour s'adapter à un environnement sauvage où les conditions extrêmes de la survie doivent être mobilisées à tout moment. Parfois la compagnie de chasseurs rompt momentanément son isolement, mais le plus souvent il doit affronter seul la dureté de son environnement.
Pourquoi ai-je été aussi peu sensible au récit de Pete Fromm ? Sans doute, au premier chef, parce que je ne lui ai pas trouvé de vraies qualités littéraires. Ensuite, parce que la naïveté du jeune homme confine parfois à de la niaiserie, il donne souvent l'impression d'être un pré-adolescent incapable de voir plus loin que le bout de son nez. Enfin, l'histoire est marquée d'une certaine monotonie (“les Travaux et les Jours”) et les rares rencontres de chasseurs, de guides de chasse ne donnent pas lieu à des portraits fouillés qui auraient peut-être apporté un peu de relief et de vivacité au récit.
Indian Creek, expérience marquante et inoubliable qui a creusé le destin d'un écrivain, demeure pour moi une gentille histoire assez fade.
Commenter  J’apprécie          43
Indian Creek - même titre en français, est un texte biographique. L'auteur, un ranger, se souvient de sa folie quand, étudiant naïf imprégné de récits d'aventures de style survie, il se rêvait en Davy Crockett et a sauté sur l'occasion le jour où un poste d'observation et protection d'oeufs de saumon dans une rivière dans un coin isolé du Montana se libère. Il devra vivre 7 mois, c'est à dire tout l'hiver, dans une tente en pleine nature, dans les Rocheuses, au Montana. Ca sonne bien. La réalité est tout autre. A commencé par le seul téléphone proche qui ne fonctionne pas, le bois à couper pour tenir l'hiver, les provisions, les dangers et surtout, la solitude.

Qui n'a pas rêvé de partir vivre seul dans la nature (plein de monde, j'en suis sûre, mais je généralise mon cas). Bien sûr, en ce qui me concerne, je ne choisirai pas l'hiver - en hiver le fantasme devient casanier. Mais le récit est alléchant et la 4e promet de l'humour, il y en a, je ne dis pas, ce jeune homme et si naïf et maladroit. Mais il y a aussi les nombreuses scènes de chasse. En fait, il n'y a pratiquement que cela. Et perso, si je peux comprendre le besoin, j'ai vraiment de la difficulté avec la culture chasse. Donc un élan pour survivre, ça passe, mais suivre des chasseurs qui traquent des cougars - j'ai laissé tomber. Ca fait beaucoup, ça m'énerve et ça ne m'intéresse pas du tout. En fait, j'ai eu très peu d'empathie pour ce jeune homme. Question d'affinités, je comprends que d'autres se régaleront.
Commenter  J’apprécie          30
Honnêtement, ça partait bien. Un naïf perdu dans les montagnes Rocheuses, qui doit lutter tous les jours pour survivre. Il l'a choisi, il en bave. Et il s'en sort plutôt bien. Sauf que la dernière partie sent un peu trop son Thoreau à la petite semaine et gâche le plaisir du récit.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (3017) Voir plus



Quiz Voir plus

Nature writing

Quel philosophe est considéré comme le fondateur du Nature writing?

Ralph Waldo Emerson
Henry David Thoreau
Benjamin Franklin

10 questions
100 lecteurs ont répondu
Thèmes : nature writing , écologie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}