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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Terra Nostra est une incursion, une plongée dans un univers difficile à décrire, baroque, quelque part à mi-chemin entre le roman historique et l'expérimentation religieuse ou spirituelle, une réflexion sur le sort l'humanité, des erreurs du passé et de leurs conséquences sur le présent (et le futur). Bref, tout un défi. Ne s'y lance pas qui veut. D'autant plus que ça ne ressemble pas aux autres romans de l'auteur Carlos Fuentes. Bon, je n'ai pas lu toute son oeuvre mais une bonne dizaine de romans.

Dans Terra Nostra, il n'y a pas une intrigue à proprement parler. Plusieurs intrigues, plus ou moins précises, qui s'entremêlent et transportent les lecteurs dans une aventure surréelle et déroutante. Pour s'y retrouver (ou l'apprécier à sa juste valeur), il faut une bonne culture. Un voyage temporel. L'Espagne du début du XVIe siècle. Et, incidemment, dans son rayon d'action. Il est question des Pays-Bas et du Nouveau monde. Plusieurs personnages sont reconnaissables. La Reine Folle (Jeanne la Folle), le Seigneur (Philippe le Beau et Philippe II réunis) et plusieurs autres : le moine, l'alguazil, etc. Ils sont légions, les personnages qui entrent et qui sortent de cette histoire.

On y traite donc de la conquête du Nouveau Monde, des grandes découvertes, de l'inquisition, de l'exécution des sorcières, de l'expulsion des Maures et des Juifs, etc. Toutefois, il ne s'agit pas d'un roman historique, loin de là, d'autant plus que certains événements sont distorsionnés, la chronologie semble inventive et certains personnages plus ou moins fidèle aux sources. C'est peut-être plus une réécriture fantaisiste de l'histoire. Bref, la fidélité historique se trouve davantage dans l'esprit de l'oeuvre.

Aussi, le tout mêlé de considérations métaphysiques, morales, créant un futur possible. Donc, il faut un intérêt pour les échanges philosophiques, aimer discourir sur tout et rien. Il faut surtout une bonne concentration et une bonne patience pour suivre le fil des méandres labyrinthiques que prend cette histoire. À l'occasion, j'aime bien plonger dans ce type de bouquin qui fait travailler mon cerveau et mon imagination. Pendant ma lecture de Terra Nostra, je ne pouvais m'empêcher de faire des liens avec un autre bouquin semblable, le bréviaire de Saint-Orphée, écrit par Szuthkeny.
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1.Chronovore: le roman est chronovore (1200 pages) mais en roue libre, sur le temps long.
2.Une époque, la révolution copernicienne. Une histoire, los Reyes catolicos. Un temps, diffracté, celui de la modernité.
3.Héliocentrisme en rupture, ce qu'avait compris l'aztèque: non pas l'homme au centre, non plus la terre au centre, mais le soleil qui punit, le soleil qui dicte; l'Inquisition s'en souviendra, préférant brûler les femmes et les Indios. Quand les dieux ont faim, il devient nécessaire de mesurer le temps: décompte maya en triple horloge, une roue dentée non pas sur ou contre, mais à l'intérieur même d'une autre roue dentée, qui elle-même porte en son sein la dernière de ces roues: Tzolk'in, Haab, compte long: le temps des dieux, le temps des hommes, le temps du religare: le religieux, le rattachement, la liaison. le roman révèle ainsi son mécanisme interne, trois temps, trois mondes, trois religions.

3.Saint Augustin insiste sur le fait que c'est à partir du présent que nous envisageons le passé, le présent et le futur. Il écrit à ce propos « C'est donc une impropriété que de dire: il y a trois temps, le passé, le présent et le futur. Il serait sans doute plus juste de dire: il y a trois temps: le présent du passé, le présent du présent, le présent du futur. le présent du passé, c'est la mémoire; le présent du présent, c'est l'intuition; le présent de l'avenir c'est l'attente. »
2.Clepsydre ou sablier, solstice ou baktun, éphémérides et effondrement d'empire: non pas le temps mais l'histoire, non plus l'histoire mais les époques, non plus les époques mais le temps.
1.Chronovore: c'était Kronos dévorant ses enfants de Goya pour l'Ancien monde (Saturno devorando a un hijo); ce sera Hernán Cortés dévorant les dieux des Mexicas pour le Nouveau monde.
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entrer dans terra nostra c'est pénétrer dans un labyrinthe, dans un univers tourmenté et allégorique à la manière de Jérôme Bosch.

Il faut se laisser porter par ce déferlement de faits, d'anecdotes, de tableaux, de rappels historiques, de discutions religieuses, méthaphysiques ou esthétiques, de légendes, sans prétendre percer immédiatement le sens ou la portée.
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début de lecture prometeur... une femme de 80 ans passsé qui accouche... des flagellants en plein Paris dans un décors de fin du monde...
l'écriture me plait...
Tout de même un pavé de 830 pages... avec des caractères... petits ...

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toujours en cours de lecture... envie de faire le point sur certains des personnages...

Jeanne Ire, dite Jeanne la Folle

(Juana la Loca), fut reine de Castille (1504–1555), et reine d'Aragon (1516–1555), unissant définitivement sous un même sceptre toutes les Espagnes à partir du 25 janvier 1516. Issue de la dynastie de Trastamare, Jeanne était le 3e enfant des Rois catholiques, Ferdinand II d'Aragon (1452-1516) et Isabelle Ire de Castille (1451-1504).

Jeanne est née à Tolède le 6 novembre 1479. Infante d'Aragon et de Castille, les décès successifs de son frère Jean († 1497 ; avec un enfant posthume né et mort en 1498), de sa soeur Isabelle († 1498) et de son neveu l'infant Michel de Portugal (fils d'Isabelle ; † 1500) firent de Jeanne et de son mari Philippe de Habsbourg (Philippe le Beau ; 1478-1506), épousé en 1496, les héritiers présomptifs des trônes castillan et aragonais.

Jeanne la Folle est la mère du futur Charles Quint (1500-1558) et de Éléonore de Habsbourg (1498-1558).

La mort d'Isabelle la Catholique le 26 novembre 1504 amène Jeanne 1re et Philippe le Beau sur le trône de Castille, tandis que Ferdinand II continue à régner sur L Aragon.

À la mort de son père le 25 janvier 1516, Jeanne (veuve depuis 1506) devient reine d'Aragon tandis que le "gouvernement et l'administration générale du royaume" sont confiés à son fils Charles. Cependant, quelques mois après les obsèques, Charles décide de signer ses actes avec le titre de Roi, une décision ratifiée par les Cortes. Dans la documentation apparaît alors la titulation suivante:

Doña Juana (Jeanne) et Don Carlos (Charles), son fils, Reine et Roi de Castille, de Léon, d'Aragon [...]

Son second fils, Ferdinand Ier du Saint-Empire, sera empereur après l'abdication de son frère (Charles-Quint).

Jeanne meurt à Tordesillas le 11 avril 1555. Elle repose dans la Chapelle royale de Grenade (Andalousie), où se trouvent les mausolées des Rois Catholiques (parents de Jeanne) ainsi que celui de son époux.


sa folie :

La folie de Jeanne a suscité la curiosité des historiens, puis des romanciers et des cinéastes.

Durant sa jeunesse, elle apparaît comme une personne intelligente, éduquée et de grande sensibilité. Ce n'est qu'à partir de son mariage avec Philippe le Beau qu'apparaissent les premières allusions à un déséquilibre mental : très belle, mais délaissée par son mari, elle se montre d'une jalousie maladive, puis apparaissent de graves troubles de volonté qui incitent sa mère Isabelle, après une pétition des Cortès faite en 1502, à modifier son testament, instituant Ferdinand comme régent du royaume de Castille dans la cas où Jeanne ne pourrait pas assumer le trône. A la mort d'Isabelle, Jeanne est reconnue comme reine, mais la question de sa santé est évoquée, et une lutte s'engage entre Ferdinand et Philippe pour la régence. Tous deux ont intérêt à déclarer Jeanne comme folle. Celle ci gouverne, mais fait souvent preuve d'indécision et de manque de volonté. Philippe meurt peu après. Les historiens évoquent des faits montrant la folie de Jeanne à l'occasion de l'inhumation de Philippe, mais l'historien Michael Prawdin analyse ces faits en fonction du contexte et en présente une explication rationnelle. Ferdinand profite alors de la mort de son gendre et de la minorité de ses petit-fils pour prendre le pouvoir en Castille et enfermer sa fille à Tordesillas en 1509.

Somme toute il y aurait des signes de dérèglement mental, dont l'entourage aurait profité pour l'écarter du pouvoir. Mais il est aussi possible que ce soit un cas de schizophrénie, qui apparaît également chez Isabelle de Portugal, sa grand-mère maternelle. On dit aussi que son arrière-petit-fils, don Carlos d'Espagne, aurait été sujet à des troubles mentaux.




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retour de bibliothèque... en attente de lecture, ce gros pavé mexicain de 830 pages... et pas en gros caractères en plus...
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