En lisant les premières pages, je me suis inquiétée de savoir si j'allais parvenir à entrer dans ce roman aux accents jeunesses peut-être trop prononcés pour moi. Il y avait une simplicité dans l'écriture comme dans les personnages qui ne m'emballait pas tout à fait. Et ce fut une belle surprise que d'être détrompée !
Si elle est simple, l'écriture n'a finalement rien de simpliste (on confond trop souvent les deux), et propose de belles réflexions sur la relation entre livres et lecteurs. le pouvoir de Mo paraît à la fois triste et enchanteur, et je me demande si chaque lecteur n'a pas un peu ce même pouvoir, en une moindre mesure, lorsqu'il est plongé dans un bon livre. Quand la lecture est bonne, les mots ont tendance à se confondre en images dans nos têtes. Dans la mienne en tout cas...
Ce roman est un très bel hommage aux livres et à ceux qui les lisent. Comme l'écrit lui-même
Jasper Fforde dans sa série Thurday Next : « Au fond la lecture est un processus bien plus imaginatif et créatif que l'écriture : quand le lecteur invoque l'émotion, ou les couleurs du ciel au soleil couchant, le parfum de la brise d'été sur son visage, il mérite autant de considération que l'écrivain...voire plus. »
Même s'ils ne sont pas toujours attachants (Meggie m'a souvent cassé les pieds), les personnages, antagonistes comme protagonistes, se révèlent vite plus complexes qu'il n'y paraît, voire en jolies nuances de gris pour certains (comme Doigt de Poussière).
J'ai trouvé en revanche que l'intrigue était un peu faible et répétitive, ce que occasionnait beaucoup de longueurs.