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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Petter, le héros et narrateur de ce roman, a une imagination dont la source est intarissable. Et cette source se mue en ruisseau, rivière, fleuve, mer, océan. En effet, son gagne-pain consiste à vendre les fruits de son imagination sous la forme de synopsis à toutes sortes d'écrivains.
Ce roman est donc bien un nouvel opuscule à rajouter à la rangée roman du roman de votre bibliothèque, à côté de Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino ou encore Paludes et Les faux-monnayeurs de Gide.
Gaarder, connu et reconnu essentiellement pour son Monde de Sophie, ne surprend pas vraiment dans ce roman où il allie toujours narration romanesque et explications didactiques. Cette fois, il se penche sur la mise en abime du roman du roman. La lecture reste fluide et on parvient sans peine à assimiler les considérations philosophiques qui jalonnent notre lecture.
Mais il me semble qu'il relève la gageure avec moins de brio et d'étincelle que dans son oeuvre phare. Peut-être est-ce dû à la comparaison à son livre-sémaphore et qui ne pourra par la suite que nuire au reste de son oeuvre : comment réitérer l'agréable surprise et le bonheur de lire un livre comme le Monde de Sophie ? Toute lecture d'un nouveau roman de Gaarder n'est-elle pas irrémédiablement destinée à la déception ? A contrario, cette ancienne lecture m'avait tant apporté que je suis enclin à un peu de commisération.
Si maintenant on compare La fille du directeur de cirque au livre de Calvino, la lecture de Gaarder semble bien falote : le thème développé tout le long du roman correspond au plus à un petit chapitre chez Calvino. Et Calvino pousse sa réflexion et le paradoxe bien plus loin.
Si le thème développé ici est plus restreint et moins dense que chez Calvino, il a au moins une étoffe romanesque indiscutable qui le rend agréable à lire. Au difficile jeu d'équilibre entre considérations philosophiques et narration romanesque, Gaarder a très nettement penché d'un côté. A trop vouloir simplifier, ne serait-ce pas devenu simpliste ? Je n'ai pas encore statué … N'est-on pas parfois trop exigeant pour ce qu'on aime ?
Malgré tout, je reste sur une impression finale plutôt positive et recommande cette lecture sans restriction.
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Petter nous livre ses mémoires dans un journal personnel des plus intéressants. Enfant asocial, il préfère s'inventer des réalités. D'ailleurs, il possède une imagination débordante. Ainsi, devenu adulte, il devient riche, connu et respecté du monde littéraire. Extrèmement méthodique, il organise autant ses amours que ses affaires. Comme une araignée, il tisse des liens avec de nombreux auteurs en leur vendant des idées, des synopsis, des aphorismes. le temps et la taille de la toile deviendront lentement un piège se refermant sur Petter.

La fille du directeur de cirque nous offre le portrait haut en couleur de cet écrivain si curieux. Roman émaillé de multiples histoires, il vous embarquera dans le monde imaginé d'un homme. Lentement vous sentirez le piège se refermer, le destin réaliser son oeuvre. Il faudra alors suivre le bon fil pour ne pas se perdre… L'univers de Gaarder est captivant. Les personnages sont particuliers, souvent proches de la réalité, mais placés dans des situations qui poussent à la réflexion.

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Une fois de plus, Jostein Gaarder ne m'a pas déçue. L'histoire commence de façon très mystérieuse : le héros est en danger. Loin d'être un roman à suspense, La fille du directeur de cirque nous embarque dans la vie du jeune Petter, ce garçon très intelligent à l'imagination débordante dont le cerveau déverse des torrents d'histoires étonnamment bien ficelées pour un enfant de son âge. Peu à peu, Petter nous entraîne dans son monde et nous fait vivre chaque étape de sa vie. Au gré de ses contes, il vit ses premiers émois d'adolescents volage, jusqu'à la rencontre de Maria, celle qui va changer sa vie à tout jamais. Petter devient un écrivain très prolifique mais, ne souhaitant pas publier ses oeuvres, il décide d'en faire un business. Tout porte à croire que c'est ce qui va causer sa perte, mais la fin du roman comporte un rebondissement inattendu, ce que j'ai beaucoup apprécié. J'ai aimé la métaphore de l'Araignée, qui est on ne peut plus représentative du personnage de Petter qui, tout au long de sa vie, s'est appliqué à tisser une gigantesque toile dans laquelle il se retrouve finalement piégé.

Le roman est construit comme des poupées russes : à l'intérieur du récit de Petter s'imbriquent les récits qu'il invente et qu'il raconte autour de lui. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces petits entractes présentés sous forme de fables. Chacune comporte une petite morale et nous fait réfléchir sur de nombreux aspects de l'être humain. le conte de Panina Manina, la fille du directeur de cirque, revient à quelques reprises, dans des versions différentes, et on comprend vite à quel point c'est l'histoire la plus importante du roman. le style de l'auteur est fluide, tantôt divertissant, tantôt plus sérieux, tendant à interpeller le lecteur. Les personnages sont réalistes et attachants, et la psychologie du héros, quoique parfois subtile, est très bien détaillée. Jostein Gaarder est ici fidèle à lui-même. Bien que ce roman ne soit pas exactement de la même trempe que le monde de Sophie et le mystère de la patience, il nécessite tout de même une lecture à tête reposée et un état d'esprit particulier. En somme, même s'il ne fait pas partie de mes coups de coeur, j'ai aimé La fille du directeur de cirque et je vous le recommande sans hésiter !
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Je garde un très bon souvenir du Monde de Sophie et du Mystère de la patience pour leur côté "Alice au pays des merveilles", contes un peu fantastiques à la découverte d'un autre monde avec une touche de fantaisie imaginative...

Je n'ai pas retrouvé çà avec La Fille du directeur de cirque.
Gaarder y déploit tout son talent de conteur, et il excelle véritablement ! Au final même si sa trame principale est plus réaliste (pas de petites touches fantastiques cette fois), le grand nombre de récits qui s'y entremêlent donne une vraie valeur à l'ensemble, un très bel exercice, presque une prouesse.

J'ai admiré ce talent du narrateur à sans cesse improviser (et celui de l'auteur pour son imagination incroyable) sans pour autant m'attacher au personnage. de même quelques accrocs (répétitions, moments de flous ou scènes inutiles) et la fin ont quelque peu nui à ma lecture... Une très belle mécanique mais qui manquent un peu d'huile sur certains rouages !

C'est donc une très bonne lecture et je vous la conseille, mais sans aller jusqu'au coup de coeur !
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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Les lecteurs de Jostein Gaarder connaissent déjà bien la recette : un jeune enfant, souvent surdoué ou doté d'une imagination sans limites, des apparitions surréalistes, une réflexion philosophique sur le monde, des parents abîmés par la vie voire carrément manquants, une initiation, une référence à un jeu populaire, la recherche de quelque chose, ou au contraire, la fuite, et une écriture typiquement nordique... Voilà la base qui fonde chacun de ses livres (en tout cas, tous ses premiers romans).

Voici donc une grande réflexion sur ce qu'est l'écriture, sur son fonctionnement, sa naissance, ses obstacles, ses maîtres et ses honteux, sur ceux qui écrivent à la place de ceux qui ne récoltent que les lauriers, sur les risques que ça engendre d'être celui qui est à la base de toutes les bonnes productions.

Et puis il y a le reste : les femmes, les muses, les histoires qui en cachent d'autres, les voyages, les vides émotionnels, ou les trop plein... Si ce n'est pas son meilleur livre, c'est en tout cas celui qui parlera le plus à ceux qui travaillent (ou essayent de) dans le milieu de l'écriture.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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