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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Est-ce vraiment une bonne idée pour régler des problèmes de couple que de partir en mer sur un voilier pendant plusieurs mois avec femme et enfants ?
Michael est prêt à tout pour faire ce voyage dont il rêve, même à emprunter de l'argent sans en parler à sa femme. Juliet a du mal à accepter l'aventure. Déjà le couple bat de l'aile depuis la naissance de leur premier enfant. Puis Michael et Juliet s'affrontent sur leurs idées qui deviennent diamétralement opposées avec le temps. Michael est fasciné par le survivalisme. Après moult disputes et discussions, Juliet finit par lâcher le morceau et accepte de s'embarquer pour un an avec les enfants et de voguer vers les Antilles et la cote carribéenne du Panama et de la Colombie. Pendant un moment on a presque cru que c'était gagné. Les enfants s'habituent très vite à leur nouvelle vie et Juliet progresse dans son rôle de second. C'est un roman à deux voix, Juliet raconte sa version et le journal de bord de Michael est l'autre voix , les deux alternent et se complètent.
Donc c'était presque gagné jusqu'à ce que l'histoire bascule dans le drame et l'ambiance devient tendue. le roman d'aventure vire au cauchemar
Amity Gaige a appris à faire de la voile pour écrire son roman et nous délivre de belles descriptions de paysages et des détails plus techniques sur la pratique de la voile qui rendent son roman crédible et tres intéressant.
J'avoue qu'après la lecture de ce roman j'aurais quelques appréhensions à partir en couple sur un voilier en pleine mer.
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Quand Michael propose à sa femme Juliet de passer une année à naviguer sur le bateau qu'il a acheté sur un coup de tête, l'enthousiasme n'est pas immédiat. Juliet se débat dans une vie monotone dans le Connecticut, empêtrée dans une dépression postpartum qui a réduit à néant ses espoirs de finir sa thèse sur la littérature confessionnelle. Mais les envies d'évasion de Michael, alliée à la volonté à tous deux de sauver leur couple d'une fin qui se profile à grands noeuds, finit par la convaincre. Ce mélange de bonnes, et de plus mauvaises, raisons fera-t-il bon effet sur l'eau ?

Amity Gaige, au contraire de ses personnages, mais en tant qu'autrice, elle a une position plus surplombante, se fait moins d'illusions en plaçant dès les premières lignes ces mots dans la bouche de Juliet : « Mon erreur commence-t-elle avec le bateau ? Ou avec mon mariage ? Sans doute ni l'un ni l'autre. » On comprend que l'aventure s'est finie, pas tellement bien, et que c'est Juliet qui la racontera, en alternance avec la voix de Michael, différenciée par une graphie et une graisse différentes. Que s'est-il passé ? L'analyse de couple et le récit de voyage se teintent ainsi dès le départ d'une angoisse, celle de Juliet, et d'une tension car Amity Gaige laisse le lecteur dans l'ignorance, libre donc de s'imaginer ce qu'il veut (procédé habile mais périlleux, car la vérité peut être en dessous de ses suppositions les plus folles et donc le décevoir quelque peu. Ça a été mon cas d'ailleurs).
J'ai abordé ce roman avec un peu de méfiance, car tout ce qui a trait à la navigation est très éloigné de mes goûts, ou même de mes bons souvenirs, ayant assez mal apprécié ma classe de mer de CM2 (le dessalement en optimist était ma spécialité…). Mais au final, même si la navigation est forcément très présente, avec son vocabulaire spécifique (et qui aurait mérité quelques explications en notes ou dans un glossaire), on assiste surtout aux efforts désespérés d'un couple pour éviter un délitement causé non pas par une absence d'amour mais par l'évolution parallèle de ses membres avec le temps (Michael ayant viré pro-Trump face à une Juliet toujours démocrate, entre autres), en même temps qu'on suit le parcours de Juliet pour se remettre de la tragédie survenue pendant le voyage. Un délitement évident tant les voix de Juliet et de Michael sont discordantes, et que les paragraphes qui leur sont dédiés ne se rejoignent jamais, ni dans les sujets évoqués, ni dans la manière de se voir l'un l'autre (« On est incapables de s'aimer de la même manière en même temps »).

Mais ce qui aurait pu être une histoire banale de désamour et de deuil trouve son originalité dans ce cadre de voyage maritime assez rafraîchissant (la petite famille ayant porté son choix sur un trajet le long des côtes d'Amérique du Sud), l'occasion d'évoquer les Guna, ce peuple autochtone possédant un territoire autonome situé entre le Panama et le nord de la Colombie, mais aussi la vie quotidienne qui est le lot de ceux qui ont décidé de vivre en mer. J'admire les gens qui font ce choix, d'autant plus quand ils ont des enfants, car le roman souligne parfaitement bien le sentiment de solitude qui peut étreindre les navigateurs quand on se trouve au milieu de rien, que l'on se rend compte que la mer est infinie, et que, quand un grain se profile, il n'y a pas d'autre solution que de devoir le gérer, au risque de couler son bateau et/ou d'y perdre la vie (quelle angoisse !).

J'ai également beaucoup apprécié le personnage de Juliet, cette femme si fragile et si peu consciente de sa force, elle qui réussit à trouver un nouveau souffle dans les rebondissements de ce voyage, qui se bat constamment contre ses traumatismes et sa dépression, les difficultés conjugales, la vie peut-être. « Sous nos pieds l'océan » nous raconte ainsi un voyage, au sens propre comme figuré, celui d'une femme qui malgré les souffrances et les difficultés, réussit à (re)trouver sa voie.
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Partir, tout lâcher, réaliser – enfin – ses rêves. Et qui sait, au passage, recoller ce qui est en train de se casser.

Ce rêve d'évasion ultime, Michaël et Juliet l'ont depuis longtemps, enfin surtout Michaël… Acheter un bateau, quitter le Connecticut et partir plusieurs mois naviguer dans les Caraïbes, sans contraintes. Enfin sans contraintes… S'endettant de manière douteuse, Michaël arme le « Juliet », se forme a minima et embarque femmes et enfants en plein océan.

Pour lui mais encore davantage pour Juliet, c'est surtout l'ultime espoir de sauver un couple qui ne fonctionne plus. Depuis longtemps. Depuis le début ? Quand tout cela a t-il basculé ? Et la promiscuité d'un bateau est-elle vraiment propice aux rapprochements ? Passées les joies de la découverte du début, la croisière ne va rapidement plus s'amuser !

Dans un récit choral mêlant les souvenirs de Juliet et le journal de bord tenu par Michaël, Amity Gaige – traduite par Juliane Nivelt – mélange subtilement la douceur d'une navigation idyllique et les détails du drame qui s'y est joué. On le sait dès le début, mais on le découvre ensuite par petites bribes, sans prévenir, au détour d'une phrase, dans une tension qui va crescendo.

Sous nos pieds l'océan est un livre hybride, à la fois roman à l'histoire tendue, précis de navigation accessible à tous et joli portrait d'une femme choquée en pleine introspection sur ses choix passés et à venir. Trois angles parfois confus même s'ils se rejoignent. Mais un style plaisant qui réussit à alterner poésie et tension dans un rythme qui rend le livre difficile à lâcher.
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Ce roman est une véritable introspection d'un couple au bord de la rupture. Michael et Juliet se connaissent depuis la fac. Ils sont mariés depuis des années et ont deux enfants, pourtant ils ne se comprennent plus. Tout les oppose, de leurs caractères à leurs opinions politiques, en passant pas leurs désirs. Ils s'accrochent pourtant à leur famille et décident de se donner une dernière chance en partant naviguer tous ensemble une année entière dans les Caraïbes. Pour Michael, qui en rêvait, c'est le signe du renouveau et de la liberté. Pour Juliet par contre, c'est une source d'angoisse.

On suit leurs points de vue successivement, Juliet en tant que narratrice et Michael via son journal de bord. On remonte dans leurs passés, on en apprend plus sur leur rencontre, sur leur quotidien avant de partir et on comprend pourquoi ils en sont là aujourd'hui. On devine leurs blessures et on s'attache à ce couple auquel on s'identifie. Amoureux fous au début, le quotidien et les discordes les ont éloignés jusqu'au point de non retour.

Beaucoup de sujets sont abordés avec intelligence comme la dépression, les traumatismes survenus pendant l'enfance mais aussi la politique aux Etats-Unis. On comprend également rapidement que cette année de navigation ne s'est pas passée comme prévue et qu'un drame est survenu. Même si on s'en doute, on est curieux d'en connaître les tenants et les aboutissants.

J'ai aimé les parallèles entre la vie de couple et la vie sur l'eau. un peu comme un effet miroir subtilement amené. En effet, comme une relation, l'océan peut être calme pendant un temps mais devenir dangereux et imprévisible en un instant. Je vous le conseille si son résumé vous a intrigué, il saura vous surprendre à coup sûr.
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Michaël et Juliet embarquent sur un voilier avec leurs enfants pour une année à naviguer le long des côtes caribéennes. Son rêve à lui, un énorme effort pour elle. Leur couple est à bout de souffle, cela va peut-être ranimer la flamme. Mais ce qui devait être un rêve éveillé tourne au cauchemar.

Récit croisé entre les pensées de Juliet à bord et son ressenti « post aventure » et le journal de bord de Michaël.
Le récit de voyage est la toile de fond du roman, le véritable sujet est l'introspection du couple qui se connait depuis l'université mais qui n'a pas grand chose en commun.
C'est aussi le portrait d'une femme ultra sensible, qui ne vit pas spécialement bien sa maternité et qui a un sentiment d'échec permanent.
J'ai vraiment beaucoup aimé l'analyse des deux personnages principaux que j'ai trouvé très attachants dans leurs rêves inaboutis, leurs blessures et leurs failles.

La tension monte doucement tout au long du roman quand petit à petit, dans certains détails, au détour d'une phrase, on comprend le drame qui s'est joué.

Un livre que j'avais du mal à poser et j'ai déjà acheté le précédent roman de l'auteure « Schröder » tant j'ai aimé la plume.

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Juliet et Mickael, c'est un tout, une entité, un amour passionnel jusqu'à l'arrivée de leurs deux enfants, l'installation dans une petite ville tranquille, l'abandon progressif de la thèse de Juliet. Un enfermement physique et moral qui tend à s'accentuer lorsque Mickael embarque sa famille pour une année complète sur le Juliet, un bateau qu'il a retapé. Un rêve de gosse. Tout semble glisser sur Mickael comme le bateau sur les flots alors que Juliet s'enfonce de plus en plus dans sa dépression.
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Dans ce roman à deux voix, Juliet qui narre le présent et ses souvenirs, et Mickael à travers son journal de bord, c'est la fatalité du couple, le déni du soi autant que le nihilisme de l'individu qui sont mis en abime.
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Un peu à la manière du dernier David Vann, Komodo, Amity Gaige utilise le bateau comme métaphore du mariage, de la prison domestique. Mais contrairement à Vann, l'ambiance y est moins lourde, plus résiliente et pétique.
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Un roman à lire.
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