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3,54

sur 285 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"La Promesse" se déroule en Afrique du Sud, à partir de la fin des années 1980s. Rachel, mourante, fait la promesse de léguer à sa domestique noire la maison dans laquelle celle-ci vit.
Intriguée par le Booker Prize (2021), et plutôt convaincue par le résumé, je n'ai pas accroché au récit, non pas sur le fond mais sur la forme : une écriture un peu confuse (on ne comprend pas bien quand les dialogues commencent et finissent, quand on est dans le rêve ou la réalité, on passe d'une chose à une autre de façon un peu abrupte), des personnages à la limite de la caricature (l'oncle et la tante, le frère, au secours !), des longueurs, des longueurs.
Tout cela vient parasiter cette histoire qui m'aurait sans doute plus accrochée si le contexte historique autour de l'Apartheid avait été plus approfondi. J'ai apprécié malgré tout le côté transgénérationnel de ce roman.
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La Promesse s'étend sur 40 ans. Quarante années sur lesquelles Damon Galgut nous offre 4 coups de projecteurs très ponctuels, à l'occasion du décès de 4 membres d'une même famille.
Sur cette trame assez simple, l'auteur bâtit le portrait d'une Afrique du Sud post-apartheid. Au fil du temps, il y a ce qui demeure et ce qui se délite. Pas grand chose ne se construit, hélas. le regard de Galgut, profondément sombre, laisse peu de place à l'espérance, que ce soit ici-bas ou au-delà. Il n'y pas de rage dans le récit, mais une obsession de la désillusion.
Le texte est assez beau, parfois difficile. On avance lentement, dans un roman relativement court, qui laisse un goût amer.
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La déliquescence de l'Afrique du Sud trouve ici une illustration au travers d'une famille qui peu à peu se désagrège pour diverses raisons. La mort de ses membres au fil du temps, la symbolique liée à leurs décès respectifs, maladie incurable, morsure de serpent, assassinat et suicide sont autant de photographies d'un territoire en proie à des contradictions, à des espoirs démesurés se noyant dans un gâchis au moins aussi abyssal que la montagne d'illusions qu'il a pu susciter. Les trahisons successives sont personnifiées par des individus représentant un ordre ancien, puis un ordre nouveau, tout aussi incapable, vil, lâche et cupide. La caricature, parfois humoristique et désabusé, frôle le réalisme le plus cru. L'actualité autour de ce pays aux immenses richesses est rappelé, permettant de dater l'action avec précision, le temps s'épluche jusqu'à l'os. Qu'en est-il vraiment de l'espoir un peu fou d'une nation une et indivisible ? L'ignominie de l'apartheid, sa durée a profondément creusé une tombe, détruit un inconscient collectif, le plongeant dans les abysses des pires turpitudes que l'homme peut se fabriquer. La manipulation des consciences, la déception engendrée ne peut que tuer toute espérance. En cela, la dernière scène du livre est effroyable de désespoir.
La promesse en elle-même est teinté de faux-semblant, par celle qui tente de l'honorer, comme par celle qui la reçoit. le temps est assassin, comme disait le poète. Il est ici sépulcral et enterre tout tout un pays.
Aujourd'hui, que reste-t-il de l'Afrique du Sud ? Un océan de violence, seule expression possible dans un pays où la violation des promesses tient lieu de politique.
A lire.
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Intéressant à certains égards et décevant à d'autres, telle est l'impression nuancée qui se dégage de ma lecture de "La promesse", le dernier livre de Damon Galgut.
Tout d'abord, l'histoire racontée quoique intelligemment construite est plutôt prévisible du fait de la structure cyclique du récit. Après le premier chapitre et en me référant au sommaire, j'ai vite imaginé sans trop me tromper le contenu général des autres parties du livre, ne restait et c'est dommage, qu'à découvrir le comment. L'histoire qui s'étend sur plusieurs décennies est racontée en quatre chapitres tous basés sur l'enterrement d'un membre de la famille et séparés par d'importantes ellipses temporelles. Chaque chapitre commence par les circonstances du décès, chacun présente les conflits religieux entre les membres de la famille, chacun présente une tentative de réaliser une promesse, chacun se déroule à une saison différente et coïncide avec un moment important de l'histoire récente sud-africaine. J'ai trouvé cette construction à la fois intelligente et artificielle, car il m'a semblé que les événements culturels et politiques de l'Afrique du Sud étaient plus superposés à l'intrigue que subtilement tissés à l'histoire. J'y ai vu la volonté de l'auteur de faire correspondre à tout prix son récit familial avec celui de la nation (décomposition, révélation, réconciliation), mais l'analogie m'a paru exagérée.
D'autre part, du fait des longues ellipses temporelles entre les chapitres, les personnages m'ont semblé manquer d'incarnation, de profondeur. On les fréquente pendant un chapitre, on se familiarise avec eux en découvrant leur personnalité, puis après les avoir délaissés pendant une dizaine d'années, on les retrouve forcément changés sans que l'on comprenne bien pourquoi. Ils se sont dilués dans le temps et je ne me suis guère senti proche d'eux émotionnellement. Aucun d'eux ne m'a particulièrement intéressé, aucun d'eux n'a reçu mon soutien, à l'exception peut-être d'Amor, mais je n'ai pas toujours bien compris ses motivations.
Damon Galgut examine la désintégration de cette famille sud-africaine blanche privilégiée, descendante des Voortrekkers et vivant dans une ferme autour de Pretoria. le coeur moral de l'histoire est le suivant : Amor entend sa mère mourante, Rachel, obtenir de son père la promesse de donner à Salomé, la domestique noire, la baraque dans laquelle elle vit. Mais ni Manie, le père, ni Anton, le fils troublé, ni Astrid, la soeur aînée d'Amor, ne parviennent à tenir cette promesse qui fait écho à celle de la naissance de la nation sud-africaine « arc-en-ciel » mise à mal par la cupidité, la corruption et la violence. Les voix des enfants représentent différents points de vue blancs sur la question, de l'opposition véhémente (Astrid) à l'acquiescement passif (Anton), en passant par la réparation et la clarification (Amor).
Ce que j'ai apprécié dans ce roman, c'est son style d'une fluidité impressionnante qui se faufile avec art entre les différentes perspectives, navigue rapidement entre différentes scènes et change fréquemment de point de vue. Au début, cela m'a un peu dérouté, car les changements de point de vue sont si rapides qu'il faut parfois être très attentif pour suivre le récit, mais cela est vite devenu stimulant. Galgut utilise un narrateur omniscient à la troisième personne qui passe d'un personnage à l'autre, nous donnant même parfois le point de vue d'animaux ou d'un cadavre. La voix narrative oscille également entre la première, la deuxième et la troisième personne du singulier, interpelant parfois le lecteur ou s'adressant aux autres personnages, soulignant le fait que cette histoire est fictive, signalant d'éventuelles incohérences ou se demandant si les événements se sont réellement déroulés comme ils sont décrits. La question de l'identité du narrateur devient de plus en plus prégnante. Il peut s'agir d'une âme errante, d'un fantôme, voire d'une figure divine. La religion est un thème sous-jacent important dans chaque chapitre, car les personnages se tournent vers différentes confessions ou croyances spirituelles. Ainsi, un rabbin, un pasteur, un prêtre et même un professeur de yoga « New Age » jouent des rôles cruciaux.
Cependant, l'apparente liberté de ce récit à vagabonder où bon lui semble est trompeuse. Au fur et à mesure que l'histoire progresse, apparaissent avec une régularité déconcertante la présumée supériorité et l'odieux racisme désinvolte des membres de la famille. Il est par exemple écrit à propos des domestiques noires qu'« il faut [se] débarrasser d'eux avant qu'ils conspirent. » Ainsi, nous parvenons à comprendre la véritable crise d'un pays où la ségrégation légale a peut-être pris fin, mais où le fossé tragique entre deux groupes de personnes demeure.
Je n'aurais probablement pas lu ce roman s'il n'avait pas reçu le prix Booker 2021. J'en avais entendu parler, mais pour être honnête, l'histoire ne m'a pas vraiment captivé et les personnages guère intéressés. Je dois admettre cependant que le livre est bien écrit avec une narration originale, j'ai appris des choses sur un pays instable qui a subi des changements radicaux en peu de temps, mais ce n'était pas la puissante saga familiale à laquelle je m'attendais.
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Cela m'a semblé être une chronique familiale sud-africaine à fort contenu Graham Greene : les personnages principaux sont tous aux prises avec des dilemmes moraux et des traumatismes parfois sans nom, un pasteur passe qui a renoncé à sa foi et un prêtre catholique qui révèle le secret de la confession . Mais je ne sais pas trop de quoi parle ce roman. La promesse? Oui, bien sûr, la promesse ! Dans ce roman, il lie l'infidélité au mot donné au racisme inhérent des fermiers blancs en Afrique du Sud, même après l'apartheid. La promesse non tenue est simplement l'illustration d'une famille (et, par extension, d'un pays ?) qui s'effondre à cause d'un déficit moral. Je ne sais pas, mais cette histoire ne m'a pas accroché. Peut-être est-ce le commentaire hautain de cet irritant narrateur sur le comportement des protagonistes. C'est peut-être aussi le fait que plusieurs éléments du narratif ne sont pas définis. Et sans aucun doute, c'est aussi dû au fait que Galgut dépeint à peine le personnage le plus intéressant, l'Amor silencieux mais inébranlable. Non, ce roman prometteur (jeu de mots) ne me convient pas. Ce n'est même pas proche de Graham Greene.
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Le roman s'ouvre sur l'enterrement de la mère de la famille (mal nommée) Swart, Afrikaners, dans une ferme étendue. le père et les 3 enfants se recueillent. La cadette de la famille a entendu sa mère faire promettre au père de léguer un des bâtiments de la ferme à leur fidèle domestique. On suit ainsi pendant 3 autres enterrements espacés de 10 ans chacun, le sort de cette promesse mais surtout en filigranne les évolutions sociales en Afrique du Sud et la manière dont chacun des enfants Swart absorbe les changements.
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une appréciation mitigée…j'ai apprécié le style, déroutant parfois, en changeant de situation d'une phrase à l'autre.Déroutant mais en même temps cela apporte de la fraîcheur et de la vivacité dans le récit.
Impressionné aussi par la situation en Afrique du Sud, même si nous en avons entendu parlé. Mais l'auteur parvient à retranscrire l'hyper-violence de la société sud-africaine, qu'elle soit au sein de la famille, dans les relations, dans la rue où l'on peut mourir pour la moindre futilité. Mais déçu globalement. Les grands sauts d'une période à l'autre sont perturbants et désincarnent les personnages principaux qui manquent d'épaisseur. je les ai même trouvés assez caricaturaux… bref, si la mention « booker prise »n'avait pas été affichée, je ne suis pas certain que j'y serait arrêté. Mais cela reste une lecture néanmoins agréable et intéressante… sans plus…
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