AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 122 notes
5
7 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Paris, 1962. La France oublie la guerre et se repaît du boum économique des Trente Glorieuses. le pays produit et construit, résolument tourné vers l'avenir et sa jeunesse se cherche. Comme Christine Lewenthal qui traîne son ennui dans les rues désertes du 15 août. La fille chérie de Camille Galay et Simon Lewenthal a presque oublié son père mort dans un camp d'extermination et n'est pas proche d'une mère brisée par la perte de son mari. de sa famille, de la guerre, elle ne sait rien. Héritière des entreprises B&G, arrière-petite-fille de Madame Mathilde, la jeune Christine n'a même jamais mis les pieds au Mesnil, dans la demeure familiale dont il ne reste que des ruines. Mais là-bas, on se souvient encore très bien des Bertin-Galay. Aux Armand, les Donné continuent d'exploiter la ferme qui désormais leur appartient. Seul Antoine a quitté la campagne, pour se mêler de cinéma à Nanterre. Il déteste la maison de maître dont les restes calcinés le narguent à chacun de ses passages. Il est d'ailleurs circonspect quand il croise un étranger dans le jardin abandonné de la demeure. Que cherche Alex ? Il dit avoir mis la main sur des films odieux prouvant que Pierre Galay, le médecin de la famille, aurait commis des exactions en Birmanie au début du siècle. Ce jeune chercheur est bien décidé à remonter la piste et à creuser l'histoire de la riche famille. A mille lieues de ces considérations, le député Guillemot, de la branche ennemie de la famille, marie sa fille Viviane. L'homme nage dans le bonheur, il revit dans les bras de sa jeune maîtresse et attend un poste de ministre à brève échéance. Pourtant, aussi profond qu'on enterre le passé, arrive un jour où il revient frapper sur l'épaule de celui qui a voulu tout oublié. Actes héroïques ou mauvaises actions, l'heure des comptes a sonné.

Suite et fin de la fresque familiale d'Anne-Marie Garat. On retrouve dans ce troisième et dernier volet les Bertin-Galay, champions de l'agro-alimentaire et, les Guillemot, issus de la branche cousine, qui tâtent de la politique et les Donné qui ont longtemps servi les Bertin-Galay, avant que Madame Mathilde ne leur offre leur lopin de terre. Christine, Viviane et Antoine incarnent ces trois familles et sont le fruit des alliances, des secrets, des crimes même de leurs aînés. Mais les silences de leurs parents les ont privé d'un passé dont ils ne connaissent rien. Secoués par l'arrivée dans le groupe de Leni, une jeune allemande engagée, ils découvrent véritablement la guerre et ses horreurs, la collaboration et la résistance. Mais eux dans tout cela, qu'ont-ils à prouver, à défendre ? Dans un monde où tout va de plus en plus vite mais où plane l'ombre de la guerre froide, la jeune génération peine à se trouver un idéal. La France tend vers la prospérité, les paysans deviennent des agriculteurs et voient leurs terres menacées par l'expansion des villes. En banlieue, les barres d'immeuble poussent comme des champignons. le pays est en pleine mutation. Mais la guerre n'est pas loin et certains secrets ne demandent qu'à être révélés. Les résistants de la dernière heure, et collabos de la première, s'en sont sortis impunis, blanchis, vierges. L'épée de Damoclès de la justice et de la vengeance planent au-dessus de leurs têtes...
Anne-Marie Garat clôt son roman-fleuve comme elle l'a commencé, toujours avec la même élégance, le souci du détail, le subtil mélange d'histoires intimes et de grande Histoire. Roman populaire, feuilletonesque qui va puiser ses influences chez Zola, Maupassant ou Hugo, cette saga se dévore malgré sa longueur. Il est d'ailleurs conseillé de les lire à la suite pour ne pas se perdre dans les méandres de ces histoires qui s'entrecroisent. Cette conclusion apporte des réponses mais aussi des questions sur la mémoire, l'hérédité, la transmission et le Mal. Les hommes sont-ils maîtres de leur destin ou se trouvent-ils dans la main du diable ? Un diable qui se rit de l'Humanité et la laisse vivre juste parce qu'il aime la voir mourir lentement...
Commenter  J’apprécie          440
Troisième tome de cette saga familiale commencée avec le personnage de Gabrielle, puis continuée avec sa fille Camille. Ce troisième tome suit la petite-fille: Christine. Nous sommes en 1963. La pauvre Camille vit dans le deuil et sa fille Christine ne connaît rien de son passé.

Les personnages sont nouveaux, héritiers des personnages déjà croisés, croisant justement les anciens.

Avec sa plume très belle, l'auteur continue de ciseler chaque personnage, chaque description et de nous servir un magnifique roman.

Celui-ci restera finalement mon préféré. J'y ai trouvé plus de rythme. Et pourtant peut-être plus tiré par les cheveux.

Qu'à cela ne tienne j'ai vraiment beaucoup aimé cette grande trilogie qui parcourt le XXème siècle et nous mêle à cette deuxième guerre que nous n'avons pas connue.
Une belle mais exigeante lecture.
Commenter  J’apprécie          140
Troisième volet d'une oeuvre ambitieuse qui embrasse un siècle et plusieurs générations (dans le premier tome, l'éclatante réussite d'une famille de biscuitiers à la veille de la guerre de 1914, dans le second, la lutte d'une femme contre la montée du nazisme, dans le dernier, les dessous obscurs des glorieuses années 60 - collabos non poursuivis, guerre d'Algérie mal cicatrisée...), Pense à demain nous entraîne sur les pas de Christine, la fille de Camille et Simon Lewenthal.
Même si chacun des trois volets peuvent être lus séparément, je pense que le lecteur les appréciera beaucoup plus en commençant par le premier, Dans la main du diable.
Dans cette fabuleuse trilogie, Anne-Marie Garat explore le 20ème siècle et ses grandes questions, en s'appuyant sur un énorme travail de documentation et un foisonnement de personnages, qui grâce à la magie de sa plume, gagnent en consistance et en épaisseur au fil des pages.
Peu de dialogues mais beaucoup de descriptions très denses pour nous faire ressentir tous les tourments de ce siècle, ses gloires, ses misères, ses horreurs.
La dernière période, celle de Pense à demain, c'est celle des Trente glorieuses, de l'essor économique et de la consommation, le début du règne de l'image, mais aussi d'un monde soumis aux ravages de la chimie, précipitant entre autres la disparition de la société paysanne.
C'est en tentant d'éclaircir le passé et de résoudre les énigmes du présent, que les personnages, plongés dans le suspense, finissent par accepter le fait que nous sommes tous "dans la main du diable".
MAGISTRAL !
Commenter  J’apprécie          90
Ce dernier volet de la saga de la famille Bertin Galay est une belle conclusion.
Riche en surprises et en rebondissements, il permet de montrer l'accomplissement des destinées de chaque personnage.
En outre, les différents protagonistes sont montrés dans toute leur complexité, sans qu'il n'y ait aucun manichéisme.
Cependant, on aurait aimé qu'une place plus importante soit accordée à Gabrielle, l'héroïne du premier volet. de plus, certains passages paraissent un peu longs et superflus, car ils n'apportent rien à l'histoire.
Cependant, il s'agit d'une belle conclusion, où la succession des générations représente la fin d'une époque et le début d'une autre.
Commenter  J’apprécie          60
Dans ma critique du 1er tome, je disais combien j'avais hâte de plonger dans le suivant.
Après m'être régalée de la lecture du tome 2, je confirme avec le tome 3 ! Celui-ci couvre la période allant de 1963 à 2010. Même talent, même écriture fouillée, même personnages attachants, beaux, vrais, et une intrigue toujours aussi haletante, et bien inscrite dans le contexte historique. Passionnant. Foncez.
Commenter  J’apprécie          50
Suite et fin de la saga de la famille Galay, avec une autre génération et les années 60... Mais le passé est toujours là, des secrets restent à déterrer, des hommes restent à réhabiliter. Ce troisième opus est beaucoup plus noir que les précédents, plus pessimiste, peut-être parce qu'il couvre une période plus récente, jusqu'en 2010 et qu'il interroge l'influence de l'histoire sur le présent.
Il y a tout dans cette trilogie, l'histoire, la passion, l'aventure, des personnages fabuleux autant qu'attachants et une réflexion sur la persistance du mal.
De quoi se nourrir autant que prendre du plaisir.
Lien : http://motspourmots.over-blo..
Commenter  J’apprécie          50
Le titre de ce dernier livre de la trilogie d' Anne Marie Garat est tout le pouvoir de son écriture, que ce soit romanesque ou essayiste sur la photographie, comme dans Portraits de famille.
Commenter  J’apprécie          30
troisième et dernier tome de cette merveilleuse histoire commencée au début du siècle dernier et qui retrace les chemins croisés de famille, avec un dénouement surprenant au bout de 690 pages magnifiquement écrites dans la vraie langue de Molière. A lire pour la richesse des tournures de phrase et du vocabulaire riche et surprenant. On a l'impression d'être présent, proche des personnages, comme au cinéma.
Commenter  J’apprécie          30
15 août 1963. À Paris, Christine Lewenthal, la fille de Camille et de Simon, profite de sa solitude en ce jour férié, dans le petit appartement de la rue Buffon que lui a donné sa mère.

Au Mesnil, à la ferme des Armand, Antoine Donné assiste au repas familial traditionnel pour lequel il a abrégé ses vacances. Il n'aspire qu'à rejoindre son appartement dans les cités de Nanterre, il ne se sent plus à sa place parmi les siens. Sur le chemin du retour, le passage est obstrué par un véhicule inconnu, stationné près de l'ancienne maison des maîtres, la demeure des Bertin-Galay, abandonnée depuis longtemps.

Il fait ainsi la connaissance d'Alex Jamais, jeune historien à la recherche d'information sur la famille Galay, et sur Pierre Galay en particulier. En vidant l'appartement de son grand-père, Maximilien Jamais, Alex a trouvé des documents et de très vieux films, très fragiles. le peu qu'il a réussi à en voir lui a montré des scènes d'horreur et donné la certitude qu'il détient une preuve importante d'un massacre dû à des substances chimiques. Antoine, qui n'a aucun contact avec les Galay suggère à Alex de venir le samedi suivant au village car Valentine Guillemot, la benjamine d'une branche connexe de la famille Galay, se marie. Antoine, qui est projectionniste, propose aussi à Alex de lui faire rencontrer une spécialiste de la Cinémathèque pour tenter d'exploiter les films qu'il détient.

Le jour de la cérémonie, les deux jeunes gens se mêlent aux invités sur le parvis de l'église, grâce au talent de socialisation d'Alex et aux relations d'enfance d'Antoine avec un des convives, celui qu'on appelait Petit et qui est devenu un grand acteur de théâtre, Louis Personne. Ils font aussi la connaissance de Christine et de William, son cousin, jeune pianiste virtuose. Un drame survient au cours de la soirée et l'expérience vécue en commun, même si elle ne les concerne pas, commence à souder les relations entre les jeunes gens. Valentine, vite échappée de son mariage malheureux, et Leni, une jeune allemande débarquée à Paris, vont rapidement s'intégrer au nouveau groupe d'amis.


Dans ce troisième et dernier tome, c'est une nouvelle génération qui tient la vedette : Christine Lewenthal et son cousin William Galay, Antoine Donné, Alex Jamais, Leni Zeisser et Valentine Guillemot. Des jeunes gens bien de leur temps, aux prises avec les difficultés de leur époque. Mais le hasard des trouvailles et des rencontres va leur faire découvrir des évènements auxquels ont été mêlés leurs grands-parents et leurs parents, des morceaux d'histoire qu'on leur a cachés et qui étaient restés des énigmes pour le lecteur des précédents tomes.


J'ai beaucoup aimé ce roman, plus encore que le précédent. Peut-être parce qu'il se déroule à une époque que j'ai vécue, bien qu'étant encore enfant. le quotidien des héros me parle, les lieux où ils vivent aussi. Sans doute, Anne-Marie Garat a-t-elle aussi fréquenté ces endroits et vécu partiellement ces évènements. J'ai senti dans son écriture une implication personnelle plus forte, parfois même une jubilation à raconter les expériences de ses personnages.

Comme toujours, elle utilise ses héros pour aborder des thèmes variés : La vie politique des débuts de la Vème république grâce à Martin Guillemot qui est le méchant de service dans ce tome ; le cinéma, autant comme divertissement que comme témoignage d'une époque, avec toutes les interrogations qu'il peut soulever. Ainsi, pour Alex, il est très important de savoir qui est celui qui tourne la manivelle de la caméra qui filme des horreurs et quelle y est sa part de responsabilités, son but en filmant.

Il est aussi question, au travers des jeunes femmes mais pas seulement, de la condition féminine qui évolue fortement dans ces années pré-68, la contraception, l'avortement, l'indépendance financière, l'envie de ne plus se conformer à des modèles traditionnels et la difficulté de ces choix, quel que soit le milieu dont on vient.

J'ai été très surprise d'apprendre qu'en 1963, il y avait déjà des troubles à l'université de la Sorbonne, des manifestations, des occupations d'amphi, une surpopulation d'étudiants, des problèmes d'affectation dans les filières, des listes d'attente !

Antoine, qui vit à Nanterre et qui a connu la prison en tant qu'objecteur de conscience, vit pleinement les conséquences de la guerre d'Algérie, l'entassement des rapatriés dans les bidonvilles et dans les nouvelles cités HLM, les ratonnades pratiquées par des groupes armés issus des mouvances extrêmes.

On prend conscience également des bouleversements qui touchent le monde agricole, des difficultés pour garder les terres face aux projets d'urbanisation, des changements des modes de production, de la scission qui s'installe au sein des familles entre les enfants qui restent à la ferme et ceux qui s'échappent à la ville.

Quelques figures secondaires de l'épisode précédent, comme Étienne Louvain, devenu Melville, et Élise, la libraire, prennent une place plus centrale et agissent comme des passeurs auprès des jeunes héros, les aident à éclaircir les secrets de famille et les épisodes restés dans l'ombre de l'Histoire, brefs ils les accompagnent vers le monde des adultes.

Une énigme parcourt le roman, quelle est cette malédiction qui frappe la famille Guillemot, ciblant successivement ses différentes générations ? La résolution est inattendue mais fait le lien avec le titre du premier roman de la série, Dans la Main du diable

Je suis enchantée de ces longs mois passés au côté d'Anne-Marie Garat, grâce à son écriture foisonnante, à son habileté à construire une fresque familiale qu'elle poursuit dans un long épilogue jusqu'en 2010, rapprochant en quelque sorte tous ces personnages de notre histoire personnelle.
Commencée juste après le premier confinement, cette trilogie a mobilisé mon esprit de manière favorable, m'a aidé à m'échapper d'un quotidien bien banal et restera certainement un moment fort et agréable de 2020.
Lien : https://ruedesiam.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          20
Dernier tome de cette fresque familiale à travers le vingtième siècle. Nous sommes dans les années soixante et la petite fille de Gabrielle va nous permettre de démêler les noeuds et de donner du sens et de la compréhension de plusieurs questions laissées en suspens. J'avais hâte de connaître le mot de la fin et j'avoue que j'ai été très déçue par ce dénouement que j'ai trouvé tiré par les cheveux. Par ailleurs j'ai trouvé que le style et la narration était laborieux. Un dernier tome facile. J'étais même tellement fâchée que je suis restée pendant longtemps sans lire cet auteur.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (277) Voir plus



Quiz Voir plus

Anne Marie Garat (1946-2022)

Apprenez à me connaitre, née par une nuit sans lune, je suis l'enfant des ...?..., celle qui voit dans le noir... tombée "dans ce qui ne la regarde pas, pour que cela la regarde.... "

ténèbres
lumières

10 questions
19 lecteurs ont répondu
Thème : Anne-Marie GaratCréer un quiz sur ce livre

{* *}