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Comment, c'est déjà fini ? C'était trop court ! Mais qu'est-ce que c'était bien !
Mortepeau c'est un conte. Noir. Où l'on croise des ogres et des femmes enfermées dans des pièces sans lumière. Des ecclésiastiques qui brûlent des livres et des corps monstrueux, acromégaliques (l'un des mots préférés de l'autrice apparemment), qui pourrissent et purulent.
Mortepeau, c'est donc une histoire très sombre, et pourtant traversée par des éclairs de lumière, d'amour et d'espoir magnifiques. Parce qu'il y a aussi des corps aimants, des servantes dévouées, un gentil professeur et des cousines pleines de malice. Et surtout, Mademoiselle Nancy.
Mortepeau c'est sans doute une parabole, un livre sur la violence et la stupidité des pères et des époux.
Et Mortepeau c'est peut-être aussi une ode aux fleurs et aux insectes, aux jardins et aux forêts d'Équateur.
Mais Mortepeau c'est aussi une écriture, d'une beauté incroyable. Dès les premières lignes, j'ai été complètement emporté, porté par ces phrases qui coulent, inéluctablement, comme les notes du piano jouées par Eloy et qui semblent priver les gens qui l'écoutent de tout sens critique. Ce livre on le lit pareillement, comme sous hypnose, sans toujours se rendre compte de ce qu'il se passe, et où l'autrice nous mène. Et quand on se réveille, à la fin, on est ébloui. Tout simplement émerveillé.
Bref, je vais suivre de près ce que Natalia García Freire écrira ensuite !
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Mortepeau fait partie de ces romans que j'ai beaucoup apprécié sans arriver précisément à savoir pourquoi.

C'est un livre sombre, à l'atmosphère étrange, qui nous raconte une histoire familiale mêlant folie humaine et décrépitude, le tout servi par une magnifique écriture à la puissance évocatrice étonnante.

Beaucoup de questions que l'on se pose en tant que lecteur à propos des personnages du livre ne sont jamais répondues mais je n'ai bizarrement jamais trouvé ça gênant.

C'était une lecture vraiment unique.
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J'ai été sensible au style et aux images de ce roman et j'en ai apprécié l'aspect onirique, mais je suis globalement quand même passée à côté. Il y avait pourtant un tas d'ingrédients pour me plaire : l'ambiance gothique, un personnage féminin qui sombre dans la folie par la faute clairement affichée d'un homme, l'esthétique du pourrissement qui rend compte de l'état d'esprit des personnages... Mais pour moi le tout reste trop peu construit, comme si on nous donnait une suite d'images intéressantes mais sans chercher à créer de lien ou de signification autour d'elles. J'aime bien tâtonner dans mes lectures mais là j'ai eu du mal à comprendre où voulait en venir l'autrice et ça m'a empêchée d'apprécier ce récit à sa juste valeur. En lisant des critiques, je suis tombée sur une analyse qui évoquait la colonisation et l'évangélisation, avec la dépossession qu'elles impliquent à plusieurs niveaux (contrôle des corps et confiscation de savoirs ici). Ca m'a semblé faire sens et j'étais contente que cette analyse apporte une lumière sur ma lecture, mais je reste sur ma faim. Pour la version anglaise, le titre a été traduit par "This world does not belong to us" - qui est certes moins poétique que Mortepeau, mais qui a le mérite de donner d'emblée une clef de lecture.
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Entre roman et long poème. Un peu conte aussi, ce récit qui ne s'est pas postionné, ou n'a pas souhaité le faire, m'a désarçonné. Un peu trop même, jusqu'à la limite de me perdre. le personnage principal est attachant, mais il y a trop d'allers et retour pour moi, trop de sujets sur lesquels on saute rapidement comme un jeu.
Bref, mitigé, j'ai du passer à côté...
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Dans ce court roman, Lucas s'adresse à son père décédé dans le jardin familial qui était autrefois luxuriant. Il raconte la chute de sa famille, le bouleversement de l'équilibre de la maison suite à l'arrivée de deux hommes mystérieux. Si ces derniers sont invités à rester quelques jours pour se reposer, ils finissent par s'incruster, par empoisonner les murs de la maison et ses habitants.

Ce roman me laisse un sentiment étrange, incapable de dire si j'ai apprécié ma lecture ou non. Commençons par l'ambiance, gothique, macabre, étrange, qui hypnotise dès les premières pages. Les scènes décrites jouent avec nos sensations, la vue, le toucher, l'odorat et nous transportent dans cette histoire troublante.

L'histoire ensuite, contée par le narrateur Lucas, qui nous décrit ce qu'il voit, ce qu'il ressent, avec beaucoup d'incohérence parfois, et pourtant avec une grande lucidité. Les époques s'alternent entre l'enfance de Lucas, témoin de l'effondrement de sa famille, et le présent (sans toutefois connaitre son âge). Lucas s'indigne contre le monde, contre le traitement subi par sa mère, contre la religion, contre son père mais surtout contre ces deux hommes qui apportent le mal avec eux. Dès leur arrivée, l'atmosphère devient étouffante, ils tissent leur emprise telles les araignées qui fascinent tant le jeune garçon.

La plume enfin qui, bien que dérangeante, est particulièrement belle, et emprunte à la poésie.

Cet avis est à l'image du sentiment que me laisse ce roman sombre et envoûtant. L'histoire n'est que prétexte au développement de cette atmosphère si particulière. Je pense qu'il faut s'abandonner à sa lecture, sans chercher à comprendre, à analyser, et se laisser envahir par les images dessinées par l'auteure.
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Et il ne restera que poussière.

Une poudre immonde baignant l'atmosphère d'une sale lumière, teintant l'espace d'une tonalité de l'abandon, recouvrant les mots, tus dans un silence de mort. Ici, tout est enseveli sous la crasse, pétrifié par la saleté, momifié dans les souillures.
La vie n'est plus, la mort espère; dans ce purgatoire obscène ; elle qui vide les êtres de leur substance, ainsi nourrie d'une sève gangrenée. L'immonde peur pulluler, la puanteur se répandre ; la vie pourra enfin renaître de la décomposition.
La terre a recouvert ceux condamnés à errer dans l'ancien monde, mère nourricière d'un paradis de la pourriture, la résurrection par la chair, grouillante d'une énergie née de la purulence.
La mort donne vie aux gardiens d'un nouveau culte. La métamorphose est son miracle, la chrysalide est son martyr, symbolique peau morte de la résurrection ; prodige sacré en ce royaume sépulcral.
Il en sera le prince, ange d'un Enfer duquel il a réchappé, invoquant les divins insectes devant leur autel infesté, en un chant des cigales annonciateur d'un nouvel ordre.
L'âme habitée de la douloureuse mémoire d'une époque révolue, il offrira son corps à ses maîtres dans l'espoir d'en transcender le souvenir. de métamorphoser une funeste colère en un souffle d'une vie ardente.
De sublimer la pourriture en une esthétique du sublime nauséabond.

Il est Lucas.
Narrateur de ce conte noir de toute la poussière recouvrant les murs de sa maison abandonnée, assombrissant ses souvenirs d'une époque heureuse, envahissant le cadavre de son père enterré dans le jardin.
De la mort naîtront les mots en une métamorphose du silence établi, tissant la toile du sublime symbolique. Lyriques, poétiques, hypnotiques, ils grouilleront en un monologue habité du souvenir de ses proches avant que tout ne bascule, animé d'une colère contre ce père auquel il s'adresse.
Ce sont les mots de la terre, miroir de la vie qui renaît dans le reflet de la mort.
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