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Critiques filtrées sur 1 étoiles  

Écrire un roman sur une période, un contexte socio-économico-sanitaire et une communauté que l'on n'a pas connu est certes une prouesse qui se doit d'être soulignée.
Mais écrire sur un tel sujet, à savoir la traversée des années Sida au sein de la communauté homosexuelle parisienne et ses ramifications politico-intellectuelles nécessite tout de même de se documenter un peu plus que sur la seule biographie des hommes sur lesquels on calque ses personnages…

Dans “La meilleure part des hommes”, Tristan Garcia nous parle donc des années 80-2000, de l”arrivée” du SIDA, de la communauté homosexuelle et des grands figures de l”époque.
Car on identifie facilement, sous les traits de Dominique Rossi, Didier Lestrade (fondateur d'Act Up), sous les traits de William Miller, Guillaume Dustan et sous les traits de Jean-Michel Leibowitz, Alain Finkielkraut.

Le problème est qu'il en parle sans arriver à nous faire ressentir quelque chose.
Je suis également née au tout début des années 80, comme l'auteur, je ne peux donc pas non plus me positionner en experte de cette période mais il me semble qu'elle a été suffisamment riche en codes, en concepts, en tendances, en découvertes, en idéologies, en personnages pour qu'elle “se ressente” quand on en parle.

Là, il n'en est rien.
Le contexte historique et social est grisâtre, en filigrane et les personnages ne réhaussent rien.
Qui pourrait vraiment croire que le narrateur est une femme, journaliste d'une trentaine d'années? Aucune empathie, aucun accent de vraisemblance, voire de vérité dans ce qu'elle est sensée vivre et surtout ce à quoi elle est sensée assister.

Le style est désordonné, on dirait une épreuve non corrigée, l'abus de langage parlé, cru, certainement voulu par l'auteur, finit par lasser, que cela soit l'oeil ou le cerveau.
Tristan Garcia a peut-être voulu faire du Bret Easton Ellis à la française, multipliant les codes sexe, drogue, salissures, sang, trash à souhait mais le problème est que, si le trash d'Ellis fait vendre, c'est parce qu'il y a un vrai talent d'écrivain derrière.

Cet ouvrage m'a donc ennuyé, je me suis forcée à le finir, ce qui m'arrive assez rarement pour être précisé et j'ai eu l'impression qu'on essayait de me faire passer des vessies pour des lanternes.
Non, en rajouter des tonnes sur l'aspect crade et tordus des personnages ne rattrapera pas leur manque de relief de base. Non.

Est-ce à dire qu'il y a tout à jeter ? N'allons pas jusque là, un premier roman reste toujours un premier roman, attendons la confirmation ou l'infirmation du deuxième voulez-vous?
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En premier lieu, je me dois d'ouvrir une petite parenthèse afin de remercier les Editions Gallimard et l'opération Masse Critique / Babélio qui m'ont permis de recevoir cet ouvrage gratuitement en échange d'un billet sur mon Blog ! Je suis ravie d'avoir pu participer à cette opération bien que je craigne après la publication de mon article, de figurer désormais sur une obscure liste noire des blogueuses littéraires bannies définitivement par les Maisons d'édition... pour délit de critique acerbe.




Car j'avoue : je n'ai pas aimé ce roman. du tout.




Entre critiques dithyrambiques et lecteurs affligés, je fais partie des seconds. Bien que reconnaissant de son auteur un jeune homme cultivé, les nombreuses références philosophico-politiques en sont la preuve, je regrette la lourdeur de son écriture qui tourne à l'exercice de style. Texte aux échanges bruts, saccadés, brouillons, c'est écrit comme on parle.




Un réalisme cru porté par un ton faussement décontracté, corrélé par les événements racontés : l'homosexualité, la montée du sida, les déchirements des protagonistes, le sordide de situation. Cette histoire de bohèmes parisiens m'ennuie alors qu'elle devrait me déchirer. le propos de l'auteur sur l'apparition du sida dans le Paris des années 80 et 90, fil conducteur du roman, peine à émouvoir et semble même prétexte à l'écriture de cette prose apprêtée. Un exemple, l'accumulation des surnoms donnés aux personnages, notamment celui de Dominique : Doum, Doumi, Doumé, Doum-Doum ou encore Dom. L'effet escompté est-il d'agacer le lecteur ? Si c'est le cas, je confirme que ça marche.




Comment peut-on mettre une telle distance entre ce sujet éminemment sensible et cette façon de le raconter ? Un parti pris orgueilleux qui à mon sens, fait sonner le glas de la crédibilité du récit.




Conclusion : Pensum rebutant, froid et sans saveur, je suis déçue voire consternée, convaincue que l'auteur s'est bien fichu de son lectorat avec son roman factice.

Lien : http://www.bouquineuse.com/p..
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de Tristan Garcia
Roman - 305 pages
Editions Gallimard - août 2008
Prix de Flore 2008

Des hommes c'est souvent la meilleure part que l'on retient, parce qu'ils nous l'ont présentée au cours de leur vie. Parfois, la meilleure part des hommes est celles qu'ils ont cachée, tue, enfouie, en dévoilant au contraire leur côté odieux à la face du monde. C'est le cas de William Miller, jeune homosexuel rebelle, provocant, dangereux aussi par son comportement irresponsable. C'est Elizabeth qui nous en parle, qui nous conte la vie de cet homme, et aussi de Dominique Rossi, activiste dans le milieu gay, et enfin de Leibowitz, son amant. Ces trois hommes de sa vie ont connu leur heure de gloire, leur réputation, leur influence dans les mondes culturel, politique ou militant. Mais leurs vies privées, déchirées par les ravages du Sida, des conflits interreligieux, furent le théâtre de passions et de trahisons déchirantes. Elizabeth en est témoin.

Un style parlé très contemporain, une déferlante de dialogues, d'anecdotes, de tranches de vies. de drames. J'arrive pas à dire que j'ai aimé ce livre, loin de m'avoir emballée, j'ai trouvé la lecture assez laborieuse.

Extrait :
"J'étais plutôt seule.
Doumé disait souvent à Will en lui caressant la nuque, lentement : "On est heureux, c'est con, hein, on n'en fout pas une rame."
Il continuait d'écrire des articles pour Libé, mais sa vie c'était Stand désormais. J'avais pris sa place pour le culturel, au journal. J'écrivais un peu sur tout, je travaillais beaucoup.
Je ne sais pas comment ils ont été heureux, c'est précisément le genre de choses privées qui ne sont plus ce qu'elles sont quand on les voit de dehors, quand on en parle et quand on les écrit."

Certains passages m'ont plus laissée admirative.

Extrait :
"Les hommes dont la meilleure part n'est pas le coeur, mais tout autour d'eux, leurs actes, leurs paroles, et tout ce qui s'ensuit, leurs parents, et leurs héritiers - ils se survivent, leur disparition n'est finalement qu'une péripétie de leur plus longue durée, à nos yeux.

Quant à la meilleure part des hommes qui la gardent dans leur coeur, faute de mieux, jusqu'à la dernière heure, elle vit mais aussi elle meurt avec eux."
William est un écrivain provocateur, prônant l'amour sans protection malgré la séropositivité d'un partenaire. Comme lui. Personnage choquant, égoïste en apparence, assumant sa maladie et ses souffrances, refusant tout conformisme, il impressionne. Il semble que seule la narratrice Elizabeth reste la seule compréhensive et indulgente quand tous ses amis et amants sont devenus ses ennemis.
Evidemment très ancré dans la similitude avec l'histoire réelle de la fin du siècle dernier, je l'ai lu sans réaliser à quelles personnes réelles les personnages faisant référence. Seul l'organisme Stand, mouvement de lutte et d'émancipation de l'homosexualité en France, m'a évoqué clairement Act Up. Mais mes connaissances limitées ne me permettaient pas de pousser plus loin les rapprochements.
Il s'avère donc que ce William Miller renverrait de manière implicite à Guillaume Dustan, Leibowitz à Alain Finkielkraut , Dominique Rossi à Didier Lestrade. J'aurai appris des choses.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Beaucoup aimé Faber, je me suis donc dirigée vers le premier livre de Tristan Garcia. Je n'ai pas aimé l'écriture. Non concernée par l'histoire de ces homosexuels bourgeois.
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La 4e de couverture présente ce livre comme un roman sociologique sur les années 90. Evidemment c'est très abusif, on peut quand même dire que cela s'approche de l'étude de moeurs, comme énormément d'autres romans.

L'histoire se déroule dans le milieu gay sur fond de progression du sida. Cela donne le contexte mais c'est juste un argument, l'intérêt du livre réside dans les relations entre les personnages. Il y a 4 personnages principaux, ce qui permet de croiser plusieurs histoires, mais l'essentiel réside dans la relation entre Dominique Rossi et William Miller, l'histoire de la narratrice et du philosophe Jean-Michel Leibowitz encombrant un peu le récit.

Dominique est un militant homosexuel, ancien gauchiste, très engagé dans la lutte contre le sida. Il a été l'amant et le mentor de William, jeune marginal qui va essayer de tout faire pour le détruire. L'opposition n'est pas que générationnelle, elle sera aussi autour d'une conception de la vie, avec ou sans risque et protection. Cela se passe dans un monde un peu articificel, assez jet-set, et ne parait pas toujours très crédible.

Ce n'est pas un très bon livre, assez mal écrit, avec un style qui se veut parlé, bourré de termes anglais pour faire branché. le personnage de William est intéressant, mais son côté excessif me paraît irréel et m'a fait décrocher.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Affligeant qu'un tel brouillon ait pu obtenir un prix!!
Très germanopratin bien sûr.
Pseudo intellectuel.
Ce livre m'a profondément agacée.
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A bon, il y a une bonne part ?
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