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"Dans la vie, il faut être un peu fêlé,
ça laisse passer la lumière.", a dit Michel Audiard. D'après l'excellent portrait de Simon Bolivar que trace Gabriel Garcia Marquez dans ce livre, ce grand homme semble être tellement intelligent, ...mais un peu fêlé !
Le Libertador, le général Bolivar, Venezuelien d'aristocratie créole né en 1783 sous la colonisation espagnole, a fait tellement de choses !
Il a perdu ses parents jeune ;
il a été plusieurs fois en Europe ;
il a admiré la Révolution ;
il a admiré Napoléon et vu son sacre en 1804 ;
il a participé à la libération du Venezuela ;
il a libéré la Nouvelle Grenade, qu'il a appelé Colombie en l'honneur de Christophe Colomb ;
il a libéré l'Equateur, le Pérou et le Haut-Pérou : on a appelé celui-ci la Bolivie, en son honneur ;
il a séduit 35 femmes ou plus, et pour chacune, il l'aimait "plus que tout au monde", dont Manuela Saenz, qui fumait le cigare et l'a sauvé de l'attentat du 25 septembre ;
il a convaincu des généraux, et quand il n'y arrivait pas, il en a fait exécuter, mais préférait les exiler ;
il a fait des kilomètres à cheval, il lisait même sur le cheval ;
il a lu des quantités de livres, et il fut obligé d'en abandonner au gré de ses déménagements ;
il a décrété la peine de mort pour toute malversation, car il haïssait la corruption plus que les Espagnols, disait-il ;
comme Bonaparte, il avait des réparties cinglantes ;
il a écrit et dicté plus de 10.000 lettres ;
fier d'avoir créé sa Grande Colombie, il rêvait créer le plus grand état du monde, du Mexique à la Terre de Feu ;
maintes fois, il a refusé les honneurs ou les cadeaux ;
il donnait tout sa solde aux veuves ou aux invalides de guerre...
Il était Simón José Antonio de la Santísima Trinidad Bolívar y Palacios.
.
Gabriel Garcia Marquez a écrit un livre où les trains volent, m'a dit une de mes filles, prof d'Espagnol...
Mais cette biographie a l'air tout ce qu'il y a de plus réel. L'auteur nous focalise sur la dernière remontée du grand Rio Magdalena par le grand homme, car déçu après l'attentat du 25 septembre 1829, il offre encore une fois sa démission dans sa capitale de la Grande Colombie, Santa Fe, proche de Bogota, et navigue avec quelques uns de ses généraux partisans, sur ce fleuve afin de prendre le bateau à Carthagène pour l'exil en Europe.
L'auteur retrace cette dernière année de la vie de Bolivar, lui, qui, à 46 ans, malade, épuisé, ayant tout donné pour l'amour de son peuple, veut se faire oublier, mais angoissé de que deviendra son "bébé" sans lui, réagit violemment à chaque mauvaise nouvelle :
"Putain de pays !"
.
Evidemment, pour faire une biographie sur une seule année, Garcia Marquez a noyé le livre dans d'innombrables flash back. Mais la partie romancée, qui, je pense, consiste à remplir les vides historiques par de l'humain, les sentiments, la colère, l'amertume, mais aussi les joies de cet être à la volonté farouche, est tellement touchante que l'on est pris par la lecture, on a envie d'être avec lui, aller en Colombie, en 1830 !
Lui, trompe la mort, malade à tel point qu'arrivé sur la côte, une délégation vient à son enterrement alors qu'il est toujours là, jouant aux cartes et pestant contre le caractère mièvre du nouveau président, quand il n'a pas de fièvre.
Comme Franco mourant qui se lève et vient saluer la foule sur son balcon, Bolivar réalise une extraordinaire course contre la montre et contre la mort pour savoir ce que devient son pays.
.
Livre marquant, inoubliable, ... humain, trop humain : )
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Dans cet ouvrage, Gabriel Garcia Marquez nous livre sa vision, très personnelle, d'une figure emblématique de l'histoire sud-américaine moderne : Simon Bolivar, « El Libertador ». Héraut et héros des indépendances, fervent défenseur de l'unité latino-américaine, Simon Bolivar est une légende, dont le Prix Nobel de littérature se propose, da façon quelque peu irrévérencieuse, de faire le récit des derniers jours, sur le ton de « grandeur et décadence ».

El General en su laberinto, c'est donc le récit du dernier voyage, celui de la fuite, alors que Bolivar a démissionné et que les différents anciens vice-royaumes d'Espagne, au lieu de s'unir comme le souhaiterait le Libertador, s'entredéchirent. Affaibli par tant d'années de guerres, de voyages et d'intrigues de palais, Bolivar est mourant, à 47 ans seulement. Gabriel Garcia Marquez nous le dépeint comme un vieillard qui radote et oscille, deci-delà comme un pendule entre le souvenir des gloires passées et l'amertume de se sentir mourir sans avoir réalisé l'unité latino-américaine. Ce récit, historique et romancé, constitue donc une tentative d'humanisation d'une icône adorée et sans doute méconnue en tant qu'homme, avec ses illusions et désillusions, ses faiblesses, ses sautes d'humeur.

Sous la plume de Garcia Marquez, Bolivar devient un vieillard un peu pathétique et pourtant très attachant. Cette lecture est aussi une prise de conscience de notre rapport à l'histoire et aux « grands hommes », dont ont connaît tous quelque chose sans savoir réellement qui ils étaient. Au-delà du récit historique, cette réflexion à laquelle nous invite subtilement l'auteur est centrale pour apprécier le roman.

Après avoir lu deux autres ouvrages de Garcia Marquez en espagnol (Cien años de soledad et Cronica de una muerte anunciada), El General en su laberinto m'a paru plus difficile à appréhender à cause du vocabulaire militaire et historique. Mieux vaut donc se munir d'un bon dictionnaire si on veut le lire en espagnol. Mais ces petites difficultés n'enlèvent rien à la saveur à la fois sarcastique et poétique du récit !
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Le roman a été écrit en 1989. Gabriel García Márquez nous conte les derniers jours de Simón Bolívar, "El libertador". le célèbre général a quarante-sept ans mais en paraît bien plus. Nous sommes en mai 1830, Bolívar vient de démissionner de son poste de président de la République de Colombie et se voit refuser un permis pour rejoindre son pays natal, le Vénézuéla. Il va remettre le pouvoir à Domingo Caycedo et le 8 mai, il entreprend son dernier voyage qui fait l'objet de ce livre.
Un voyage bien amer car lui reviennent les souvenirs de ses différents avec les généraux qui se sont battus à ses côtés, et le souvenir des trahisons, comme celles du général Santander. de même en juin, il apprend la mort par assassinat de son fidèle et vaillant ami le général Sucre, fondateur de la République de Bolivie.
Des derniers jours au parfum d'amertume, de nostalgie et de regrets, dont le plus important est de ne pas avoir réussi à unifier cette gigantesque zone d'Amérique du sud.
Un magnifique portrait en finesse et subtilité de ce personnage historique, très humain dans ses faiblesses et ses états d'âme..
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Bon, j'avoue, j'étais un peu fâchée avec Garcia Marquez depuis la lecture de Mémoire de mes putains tristes, dont j'avais trouvé la lecture plutôt malsaine et malaisante ! J'y avais vu un hommage a la pédophilie et je ne cautionnais pas du tout, mais alors, la, pas du tout ! Mais bon, je suis une entêtée, et je me suis laissé prendre au piège quand j'ai vu ce bouquin et que je pouvais me le procurer pour même pas 2 dollars. Et puis, l'idée de lire sur Bolivar, personnage que je connais que de nom, m'a séduite. Un destin particulier que nous raconte Marquez, mêlant fiction et histoire. Une cavale dans tout l'Amérique du Sud, avec l'idée de Bolivar d'unifier tous ces pays. Mais évidemment, on sait que le projet a échoué, pour cause de rivalités, hommeries, trahisons, et tutti quanti. J'ai trouvé cette lecture très intéressante, et lire sur les jours de Bolivar, avec en prime des souvenirs de ces combats, ses victoires, ses défaites, raconté par une plume agréable a été un très bon moment de lecture !
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A l'instar de "El naranjo" de Carlos Fuentes, "Le général dans son labyrinthe" de Gabriel Garcia Marquez est un roman de fiction d'où émergent des faits historiques. Personnellement, l'exercice me laisse dubitatif dans la mesure où s'il est justifié pour un personnage historique dont on ne sait presque rien (cf l'excellent "Le scandaleux Héliogabale" d'Emma Locatelli), il me semble plus pertinent d'ouvrir un livre d'histoire qui traite du personnage ciblé par ces romans de fiction ou un ouvrage d'un journaliste écrivain pour un personnage contemporain où les faits se mêlent aux témoignages (cf "Kadhafi" de Vincent Hugueux)
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Como todas las obras de Gabriel García Márquez, este libro no hace una excepción.

Este libro mezcla la realidad con el mágico donde aquí estamos en la cabeza loca del famoso general Simón Bolívar. Por la locura del general y además de sus recuerdos, el lector está perturbado y se perdió en muchas veces en diferentes eventos y años. Así el lector perdió también su propia noción del tiempo.

Es una obra loca que nos hace estar locos con nos mismos. Terminé este libro y me siento aún perdida y confusa, pero muy feliz y orgullosa.
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L’angoissant labyrinthe de la vie n’a qu’une sortie… Le titre est bon, signé GGM, je m’apprêtais à un grand conte métaphorique racontant la fin de Bolivar, le Napoléon américain qui a connu tous les pouvoirs et toutes les gloires. Je m’attendais à une grande fresque hallucinée…
Au rythme d’un lent crépuscule chatoyant de souvenirs d’aventures et de conquêtes, on voit comment la mort lamine le général et vient à bout de son incroyable pouvoir de phénix, cela évoque le triomphe de la mort de Bruegel avec sa joie malsaine d’arriver à bout de toutes volontés humaines.
Bien sûr, il y a le style de GGM et son général est vraiment puissamment campé, il y a les morceaux de bravoure, les femmes, les amours, les aphorismes, le tragique des dernières évocations avant la fin… Il y a le fleuve de le Vie qui mène à l’océan de la Mort…
Malheureusement, je ne peux me cacher que j’ai éprouvé le même sentiment que dans les vrais labyrinthes que j’évite absolument : ennui et impatience de sortir me rendent à moitié fou.
Je ne retrouve pas l’extraordinaire architecture musicale de «Cent Ans» avec sa chute géniale prenant à témoin le Temps et l’Éternité.
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Autant j'ai apprécié "100 ans de solitude", autant celui-ci me semblait terne... Difficile à avancer, à se repérer...

L'idée est intéressante, celle de romancer la "déchéance" d'un personnage tel que Bolivar, ces dernières mois de vie, mais je reconnais avoir eu de la peine à arriver au bout...
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Avec Marquez, c'est une ambiance qui est plantée. ici c'est l'histoire de Bolivar qui se retire de Bogota. On l'accompagne sur le fleuve Magdalena, l'auteur retrace certains de ses triomphes, mais aussi de ses échecs. L'originalité est ici de ne pas présenter le personnage en pleine gloire, mais en son lendemain. Il a l'air plus humain sans paillettes.
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Dans ce roman Garcia Marquez se propose de raconter le dernier voyage du grand Libertador, Simon Bolivar, sur le fleuve Magdalena.

Ces 14 derniers jours seront l'occasion de retracer le parcours de cette figure mythique de l'Histoire sud-américaine mais aussi de s'attarder sur l'homme et son entourage.

J'ai lu ce roman une première fois il y a une dizaine d'années et j'avais déjà été touchée par son humanité. On y découvre un homme animé jusqu'à la fin par son projet politique, attaché à sa terre mais pas exempt de défauts toutefois. On y voit la décrépitude d'un grand homme entouré d'amis fidèles et loyaux. Ces personnages aussi sont touchants. Mention spéciale pour Manuela Saenz et son opiniâtreté.

Ce roman s'est aussi la fin d'une possibilité d'Amérique latine unie. Quel aurait été son avenir si la ténacité de Bolivar avait porté ses fruits ?

Comme souvent Garcia Marquez nous offre un roman d'ambiance, au rythme plutôt lent mais sans longueurs, qui s'attarde davantage sur les personnages et leur histoire que sur les événements. L'aspect historique est bien présent car ce roman est très bien documenté sur les guerres d'indépendance en Amérique du Sud mais nécessite de connaître un minimum le contexte au préalable.
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