L'intrigue est digne des novelas brésiliennes avec un rythme plutôt lent, riche en dialogues et très riche en répétitions.
Le scénario est intéressant et le commissaire Espinosa aurait pu gagner en profondeur à défaut d'une trame un peu bancale.
L'auteur tient un véritable angle d'attaque dans cette fresque familiale noire en misant sur l'aspect psychologique des personnages, des êtres fragiles et dangereux.
Bonheur et malheur sont liés, à la vie à la mort !
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Rio, années 2000. le commissaire Espinosa, célibataire, reçoit dans son bureau un jeune trentenaire, Gabriel Alzira. Gabriel annonce au Commissaire que dans les prochaines semaines un meurtre va être commis. Quand ? Aucune idée. Quelle victime ? Aucune idée. Par qui ? Par lui-même !
C'est que, il y a bientôt un an, lors de sa soirée d'anniversaire, une sorte de voyant (« L'Argentin ») lui a prédit qu'il allait assassiner quelqu'un d'ici son prochain anniversaire. L'échéance arrivant bientôt, Gabriel souhaite donc prendre les devants et prévenir de son prochain acte. Il souhaite que le commissaire l'empêche de tuer qui que ce soit, en retrouvant le voyant et en le forçant à retirer sa malédiction. Car Gabriel est foncièrement convaincu de la véracité de cette prédiction.
Le commissaire Espinosa prend cette « affaire » avec sérieux, même s'il a bien conscience que cela n'a aucun sens. Mais Gabriel semble tellement sûr de lui qu'Espinosa, afin de le rassurer, lui assure qu'il va faire son possible pour que rien ne se passe d'ici le prochain anniversaire de Gabriel.
L'histoire prend son temps à s'installer. Pas de grande action. Pas de scène-choc. L'auteur préfère avancer doucement, établir les relations entre les protagonistes, passer doucement d'une prophétie fantaisiste à une tragédie inexorable.
Le cadre géographique est intéressant (rues et plages de Rio), un poil exotique, nous montre un peu le Brésil actuel, très occidentalisé.
La fin du roman se termine de façon étonnante et assez déconcertante. Au final, on suspecte vraiment la mère de Gabriel d'avoir tué Olga, Hidalgo et sa femme, afin de libérer son fils de son obsession et que leur relation fusionnelle retrouve toute sa force. Elle a eu l'opportunité de perpétrer ces meurtres (on la voit quitter de plus en plus longtemps son domicile, on sait qu'elle possède une arme, on la soupçonne fortement d'avoir assassiné son mari il y a plusieurs années, et surtout, on sent qu'elle a développé une relation malsaine avec son fils). Mais aucune preuve, et surtout, Gabriel lui aussi a eu l'opportunité de tuer. Au final, l'auteur laisse le lecteur choisir sa version des faits. Aucune conviction, aucune preuve. Final vraiment déconcertant, dérangeant, mais qui finalement sied bien à cette histoire.
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