Harcelé au téléphone par un jeune homme qui veut absolument le rencontrer, le commissaire Espinosa finit par accepter et se retrouve en face de Gabriel qui lui raconte une bien étrange histoire. Il y a prèsqu'un an de cela, alors qu'il fêtait ses 28 ans avec quelques collègues de bureau, un devin s'est approché de sa table pour lui prédire qu'il tuerait quelqu'un avant son prochain anniversaire. Or, l'échéance est proche et Gabriel a peur de commettre un meurtre. Pour le commissaire de Rio, une enquête semble superflue puisqu'il n'y a pas eu crime. Cependant, touché par la détresse de Gabriel, il charge tout de même son adjoint de quelques recherches au sujet du voyant et accepte de rencontrer Olga, une amie et collègue du jeune homme pour qu'elle témoigne de sa bonne santé mentale. Le jour dit, celle-ci vient, accompagnée de sa meilleure amie Irène qui ne laisse pas Espinosa indifférent, pour le plus grand dépit de Gabriel qui craint que le policier soit distrait dans son travail. L'affaire pourrait en rester là, après tout il ne s'agit que d'une prédiction aussi ridicule que peu fiable. Mais, très vite, les morts s'enchaînent et les victimes ont toutes un lien avec Gabriel. Est-il le meurtrier ? Espinosa n'y croit guère, et avec lui, la mère très pieuse et un zeste possessive de Gabriel qui pense que son fils est l'innocente victime des forces du Mal. Les choses se corsent pour Espinosa qui enquête officieusement, tout en entamant une liaison avec la belle Irène.
Rio et Espinosa, deux ingrédients qui suffisent au bonheur des lecteurs de GARCIA-ROZA. Cela et une approche des plus originales puisqu'au commencement de l'enquête, aucun crime n'a été commis. Rio, exotique comme toujours, est, en ce début d'hiver, balayée par les vents qui peuvent rendre fou. Mais si Espinosa est grisé, ce n'est pas par les forces d'Éole mais par les formes d'Irène et les demis qu'il engloutit en sa compagnie. Ce qui ne l'empêche pas de penser à son enquête lors de longues promenades propices à la réflexion dans les rues de la ville. Et l'enquête justement ? Elle est tortueuse, met en scène un personnage influençable, soumis à une mère abusive, qui peu à peu bascule dans la folie. A cause des prédictions d'un voyant de pacotille ? Pas si sûr.... Le malaise remonte à l'enfance et à une mort déjà suspecte. Mais l'assassin de cette histoire n'est pas évident à découvrir. Espinosa a plusieurs théories et laisse aux lecteurs le choix du coupable. Une fin ouverte qui correspond très bien à l'ambiance de doute du roman.
Un polar hors-norme, dépaysant, intrigant, au tempo lent et qui se déguste sur le même rythme. On aura plaisir à retrouver Espinosa dans la suite de ses enquêtes, au bras d'une épouse comme il en rêve de plus en plus souvent, ou plus probablement avec un compagnon à quatre pattes comme le lui suggère sa jeune voisine. A suivre.
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L'intrigue est digne des novelas brésiliennes avec un rythme plutôt lent, riche en dialogues et très riche en répétitions.
Le scénario est intéressant et le commissaire Espinosa aurait pu gagner en profondeur à défaut d'une trame un peu bancale.
L'auteur tient un véritable angle d'attaque dans cette fresque familiale noire en misant sur l'aspect psychologique des personnages, des êtres fragiles et dangereux.
Bonheur et malheur sont liés, à la vie à la mort !
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Un polar brésilien original où l'enquête commence avant qu'il n'y ait de victime.
En effet, le Gabriel du titre, c'est un jeune homme troublé qui rencontre le commissaire pour lui raconter qu'il va tuer quelqu'un, du moins c'est ce que lui a prédit une voyante.
Et ce n'est qu'un des personnages à la limite du bizarre.
Il y a la mère qui ne vit que pour son fils, prie pour lui et surveille ses moindres déplacements.
Et Espinosa, le commissaire carioca qui s'adonne facilement à la rêverie et contre toute attente, accepte de voir Gabriel à plusieurs reprises.
Il y aura aussi des amies, Olga, au destin funeste, ainsi qu'Irène, charmée par Espinosa.
Et aussi un couple de montreurs de marionnettes.
Finalement, il y aura des morts, mais le roman laisse en suspens le destin des survivants.
Au final, d'abord intrigué par le côté inusité, ça se lit bien, mais ça ne nourrit pas beaucoup…
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La lenteur dans le récit est-elle le reflet de l'âme carioca qui se hâte lentement ?
Gabriel est obsédé ! Par l'alcool ? Par le tabac ? Par la nourriture ? Par le sexe ? Non ! Rien de tout cela ! Gabriel est un jeune homme tranquille vivant avec sa maman et qui travaille dans une boîte avec des gens sympas, surtout Olga. Mais alors, qu'est-ce qui obsède à ce point Gabriel ? Une prédiction ! Un mystérieux voyant, alors qu'il fêtait son anniversaire précédent est intervenu dans la fiesta pour lui déclarer qu'avant son prochain anniversaire, il commettrait un meurtre ! Ce mystérieux voyant, ni Gabriel ni ses amis ne le connaissent ! Tous en rient... Tous sauf Gabriel ! Il prend cette prédiction tellement au sérieux qu'il devient nerveux, instable, et décide de s'armer...
Mais Gabriel n'hésite pas à prendre contact de façon informelle avec le célèbre commissaire Espinosa. Il va narrer le forfait qu'il s'apprête à commettre, mais il ignore lequel et sur qui, au commissaire de police qui le prend au sérieux sans toutefois pouvoir mener une enquête puisqu'il n'y a pas encore de délit...
Le démarrage de l'histoire est bien trop lent pour mon goût et à aucun moment je n'ai ressenti le besoin de lire ce livre d'un traite contrairement à d'autres romans policiers que je venais de terminer. l'absence d'humour n'arrange rien.
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Rio, années 2000. le commissaire Espinosa, célibataire, reçoit dans son bureau un jeune trentenaire, Gabriel Alzira. Gabriel annonce au Commissaire que dans les prochaines semaines un meurtre va être commis. Quand ? Aucune idée. Quelle victime ? Aucune idée. Par qui ? Par lui-même !
C'est que, il y a bientôt un an, lors de sa soirée d'anniversaire, une sorte de voyant (« L'Argentin ») lui a prédit qu'il allait assassiner quelqu'un d'ici son prochain anniversaire. L'échéance arrivant bientôt, Gabriel souhaite donc prendre les devants et prévenir de son prochain acte. Il souhaite que le commissaire l'empêche de tuer qui que ce soit, en retrouvant le voyant et en le forçant à retirer sa malédiction. Car Gabriel est foncièrement convaincu de la véracité de cette prédiction.
Le commissaire Espinosa prend cette « affaire » avec sérieux, même s'il a bien conscience que cela n'a aucun sens. Mais Gabriel semble tellement sûr de lui qu'Espinosa, afin de le rassurer, lui assure qu'il va faire son possible pour que rien ne se passe d'ici le prochain anniversaire de Gabriel.
L'histoire prend son temps à s'installer. Pas de grande action. Pas de scène-choc. L'auteur préfère avancer doucement, établir les relations entre les protagonistes, passer doucement d'une prophétie fantaisiste à une tragédie inexorable.
Le cadre géographique est intéressant (rues et plages de Rio), un poil exotique, nous montre un peu le Brésil actuel, très occidentalisé.
La fin du roman se termine de façon étonnante et assez déconcertante. Au final, on suspecte vraiment la mère de Gabriel d'avoir tué Olga, Hidalgo et sa femme, afin de libérer son fils de son obsession et que leur relation fusionnelle retrouve toute sa force. Elle a eu l'opportunité de perpétrer ces meurtres (on la voit quitter de plus en plus longtemps son domicile, on sait qu'elle possède une arme, on la soupçonne fortement d'avoir assassiné son mari il y a plusieurs années, et surtout, on sent qu'elle a développé une relation malsaine avec son fils). Mais aucune preuve, et surtout, Gabriel lui aussi a eu l'opportunité de tuer. Au final, l'auteur laisse le lecteur choisir sa version des faits. Aucune conviction, aucune preuve. Final vraiment déconcertant, dérangeant, mais qui finalement sied bien à cette histoire.
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