Citations sur Olivier (42)
"Nous nous sommes aimés d'avoir été aimés ensemble"
"La colère tue, rentrée, étouffée, rend plus solitaire encore et plus irascible"
"On écrit pour exprimer ce dont on ne peut parler, ce qui en nous était empêché, claquemuré, prisonnier d'une véritable geôle"
"Tu l'as vécu avec moi" (le destin dont la vie l'a privé)
L'impression étrange d'être sans âge ne m'a jamais quitté. C'est le grand avantage d'avoir été vieux très jeune, on a l'illusion de rajeunir en vieillissant
Cette sensibilité exacerbée aux textes des vivants précaires et aux témoignages des survivants figés dans la douleur ne m'a jamais quitté. On ne lit bien que pour se retrouver. (p.48)
On ne lit bien que pour se retrouver. On ne veut pas être étonné, on veut être conforté dans ses idées noires et dans ses frayeurs.
J'ai pleuré ce matin-là sur l'ami disparu mais aussi sur ma propre jeunesse, sur l'époque si lointaine où, déçu par le monde réel, je demandais asile au royaume du papier et me réfugiais dans les livres. Ils ont été mes meilleurs alliés, mes compagnons de route, mes directeurs de conscience. Aujourd'hui encore, j'éprouve à leur égard une gratitude qui n'a pas de prix.
Que l'on ne s'étonne pas de trouver quelques taches sur ce document.Ecrire son testament n'est pas une oeuvre de joie,ce sont des larmes que j'ai versées sur ma future mort.
ce tout petit tombeau de papier, encore plus léger que toi, que sans doute je ne relirai jamais, que j'ai sans doute écrit afin que ton prénom soit un jour imprimé, en capitales rouges , sur une couverture blanche; et un vide en moi, où tout résonne, dont je ne parviens à mesurer ni la profondeur ni la largeur, mais qui semble grandir avec le temps, inéluctablement.
une main invisible avait mis toutes les tares de mon côté. C'est pourquoi je n'ai jamais connu la désinvolture, la frivolité, l'imprévoyance, la déraison et encore moins la grâce ; je préfère la solitude à la fête, je ne supporte pas l'iniquité, je ne sais pas perdre mon temps, je mesure trop combien il est parcimonieux et compté
en t'éclipsant, en me chargeant désormais de te représenter, tu m'as forcé à grandir plus vite
Ma souffrance est très vieille, elle a des rides sur le front et des poches sous les yeux. Je me suis endurci. Avec le temps, j'ai appris à faire de ton absence une présence sournoise et tranquille qui ressemble à la caresse du vent d'été, aux nuages effilochés, ces passants du sans-souci, et au bruissement mélodieux des feuilles ovales, vert clair argenté de l'olivier, cet arbre au tronc noueux, à l'écorce crevassée, qui vient de si loin et vit si vieux.