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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Agréable découverte de cette rentrée littéraire, ce roman dont je n'avais pas entendu parler m'a accrochée grâce à sa quatrième de couverture. Elle suffit amplement à planter le décors et donner envie d'en savoir plus. Et je n'ai pas été déçue. Bien écrit, le suspense est maintenu, et le sujet donne à réfléchir.
Un auteur à suivre...
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Livre lu dans le cadre d'un Comité de Lecture
Le livre retrace la parcours de Sébastien Armant, violoniste alto à l'Opéra de Paris, à partir du moment ou, dans un geste de révolte, il va se lever et tourner le dos au chef d'orchestre, Louis Craon qui vient de faire le salut nazi. Son geste va très vite lui apporter une notoriété qu'il ne cherchait pas. D'abord auprès de l'Opéra qui va s'en servir pour promouvoir ses spectacles, puis de la presse voire la presse à scandales, auprès des médias pour ensuite s'attirer la haine de groupuscules politiques et retomber dans l'oubli.
Très intéressante histoire qui montre, dans notre monde actuel, comment on fabrique une vedette, comment sa vie ne lui appartient plus. Qui est-on vraiment dans un moment de médiatisation, qui sont nos amis, nos vrais amis.
Mais on se rend vite compte que sa vie ne lui appartient plus, il n'est qu'un objet que l'on jettera aussi vite qu'il a été pris, une fois que le monde aura trouvé un autre centre d'intérêt. Tout n'est qu'éphémère et puéril.
J'ai beaucoup aimé ce récit. L'écriture est très agréable, fluide et nous fait bien ressentir les sentiments du personnage principal, ses doutes, ses questionnements, ses observations et même s'il perd parfois pieds sa lucidité aussi.
La fin est un peu décevante car sans réelle réponse mais a-t-on besoin de réponse car le geste de l'un, l'attitude de l'autre ne sont que les alibis pour nous retracer les conséquences d'un geste réflexe d'humanité et la docilité du héros face à ses manipulateurs.....
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Lors d'une représentation retransmise à la télévision, le chef d'orchestre fait le salut Nazi. Un altise se lève et lui tourne le dos dans un réflexe indigné.

De ces premiers instants télévisés, le livre suit la lente descente du musicien, enivré par sa soudaine renommée, apeuré par des menaces néo-nazies, déstabilisé par des pressions professionnelles, abandonné par le reste de l'orchestre et dépassé par les sur-interprétations de son geste, ne trouvant du réconfort qu'au sein de sa famille. A cet instant, sa vie avait basculé.

Un style magnifiquement maîtrisé dans une construction chronologique qui suit la chute et le désarroi d'un homme emporté dans l'élan de son effroi.
Lien : http://noid.ch/leffroi/
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Sébastien Armant est altiste à l'Orchestre de Paris. Un soir de première, il doit jouer « Cosi fan tutte » sous la direction de l'immense Louis Craon qui, à la stupéfaction générale, lance un « Heil Hitler » tonitruant tout en faisant le salut nazi.
Sans réfléchir, Sébastien se lève et lui tourne dos. Ses collègues le suivent dans son geste de défi mais c'est lui qui devient un héros.
D'abord désavoué par son supérieur hiérarchique, le geste courageux est encensé en raison de la notoriété positive qu'il peut apporter à une institution qui ne se distingue pas par ses prises de position audacieuses.
Quant au concertiste, il est entraîné dans une course effrénée à la médiatisation qui ne sera qu'éphémère.
D'abord encensé, le musicien, à la fois flatté et décontenancé par cette soudaine célébrité, va en effet rapidement tomber dans l'oubli.
Dénonciation d'un système médiatique superficiel et hypocrite qui encense de soi-disant surhommes pour mieux les délaisser, « L'effroi » est le portrait caustique d'un homme banal cahoté par des événements qu'il ne maîtrise pas.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Je ne sais pas si vous êtes amateur de propos sur la musique. Mais, même si ce n'est pas le cas, vous apprécierez l'écrin dans lequel l'auteur a placé son alto ... (son alter ego ?). D'entrée, vous êtes pris au milieu de l'orchestre, simple altiste du rang dans la fosse, placé sous la férule d'un chef réputé et implacable. Tout au long de ce roman épatant, vous suivrez le musicien et son orchestre, puis, de loin en loin, son trio et son élève. Voilà pour le cadre.

Alors que vous pensiez passer un agréable soirée à l'opéra, l'interrogation principale ―enveloppée par la suite dans une intrigue quasi policière―, va surgir brutalement dès les premières pages et ne vous lâchera plus. Vous aller assister, au milieu d'une description acérée du monde de la communication , de la politique et du business, au délitement d'une vie professionnelle.

Mais le principal n'est pas là. le personnage central réfute instinctivement une agression outrancière qui ne lui était pourtant pas spécifiquement destinée. Qu'aurions-nous fait, nous lecteurs ? L'enchaînement dramatique (et un peu exorbitant) de réactions sur lesquelles le héros n'aura pas prise, nous conduit à rechercher avec lui la signification de tout cela.

L'orgueil face à la modestie, l'anonymat face aux vedettes, la machinerie médiatique contre la discrétion et, finalement, le mépris qui l'emporte sur la haine : un bon moment de lecture.
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Le héros est musicien, un soir de première il se dresse contre le geste du chef d'orchestres qui fait le salut nazi et crie heil Hitler en plein théâtre. Traité comme un héros dans un premier temps, il devient la cible des médias et devient très vite un paria. Dans ce roman L'auteur démonte les mécanismes de notre société qui peut porter quelqu'un aux nues avant de le détruire pour la même raison.
Un roman glaçant.
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Tout part, pour Sébastien Armand, d'un geste d'opposition face à l'hommage que son chef d'orchestre aurait voulu rendre à la barbarie nazie. Un geste courageux, certes (mais moins qu'en 1940...) mais bien naturel, somme toute, comme Sébastien tentera de l'expliquer aux journalistes qui voudront faire de lui leur nouveau sujet de prédilection, le transformant en archétype d'homme du peuple révolté contre la figure du chef, en héros. Ce roman parle de la faculté à réagir face à l'innaceptable mais surtout de l'emballement médiatique qui peut changer la vie d'une personne contre son gré, de la course au buzz et de l'instrumentalisation désolante de tragédies pour faire de l'audimat. de quoi faire réfléchir...
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Une très belle réflexion sur la vanité de la notoriété dans la vie moderne, sur la mise en scène médiatique et médiocre de l'héroïsme et aussi ce qui a de si beau dans la résistance naturelle, la résistance par réflexe, la résistance sans arrière pensée, laquelle malheureusement, dans le monde moderne, en tout cas, n'est guère récompensée et est même salie par les sunlights auxquels se brûlent les papillons même s'ils n'avaient naturellement aucune inclinaison à s'en approcher. Quel bel ouvrage !
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Un mardi 20 Avril, la première de "Cosi fan tutte", jouée à l'Opéra de Paris sera retransmise simultanément à la télévision. La fébrilité est à son comble : la direction de l'orchestre sera assurée par Louis Craon, l'un des rares Maestros français renommé dans le monde entier pour ses magistrales interprétations de Mozart. Tandis que dans le public on s'autorise les derniers toussotements, dans la fosse les musiciens se préparent, s'accordent, puis le silence tombe avant l'arrivée du chef d'orchestre.
Sébastien Armant, archet levé attend le signal. C'est alors que le Maître se figeant dans un impeccable garde à vous, lève lentement le bras droit et s'exclame avec force et solennité : "Heil Hitler".
Tout le monde l'a distinctement entendu. Sébastien aussi. Passés les premiers instants d'effroi, il se lève dans un silence de plomb, se saisit de son instrument qu'il place sous son bras, et déterminé à manifester son opposition, tourne le dos au maestro, suivi après quelques secondes d'hésitation par les autres musiciens, et pour finir par les spectateurs eux-mêmes.
Tout cela sous l' oeil des caméras qui n'ont cessé de filmer.
Très vite, Sébastien devient un héros malgré lui. Mais dans ce lieu feutré qu'est l'opéra avec ses codes et ses conventions, sa rébellion spontanée met à jour et bouscule les rivalités et le carriérisme des uns et des autres (directeur, ministre de la culture, chargée de communication....), où chacun joue sa partition sans trop se préoccuper de celle des autres. Si tout ce petit monde se presse et se télescope autour de Sébastien tant que son aura bénéficie à "l'entreprise Opéra", ce sera pour mieux se détourner de lui dès que son éphémère célébrité sera passée ou devenue trop encombrante.
Sébastien Armant (avec un T qui aura toute son importance), instrumentiste sans histoire n'écoutant que sa conscience, subira douloureusement cette notoriété aussi soudaine qu'imprévue. Quand sa surexposition médiatique mettra en danger non seulement sa vie professionnelle mais également sa vie familiale on ne lui pardonnera pas d'avoir occupé un court laps de temps une place qui n'était pas la sienne : le devant de la scène, et non celle dévolue aux musiciens d'orchestre : la fosse, terme ici, ô combien chargé de sens.
L'originalité du roman, au style enlevé, tient surtout au fait qu'il se déroule dans le milieu mystérieux et prestigieux de l'Opéra. François Garde nous montre l'envers d'un décor dont le spectateur ne voit que la mise en scène : les choristes, solistes, et émergeant de la fosse d'orchestre, le Maestro, mais cette fois-ci, c'est des invisibles de la fosse que viendra "la sédition", mais à quel prix pour l'initiateur audacieux. Ce livre se lit d'une traite, jouant sur des registres drôles, dramatiques, caustiques, voire absurdes. Bref tout l'art de François Garde dont j'apprécie les récits.
J'ai également bien aimé celui-ci, bien qu'ayant trouvé certaines situations un peu convenues, mais je lui préfère les atmosphères plus singulières de ses autres romans notamment "Ce qu'il advint du sauvage blanc" et "Pour trois couronnes".
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