Nous avions réussi. Lutter, construire, corriger, combattre, regretter. Perdre, haïr, gagner, pleurer. Dans le désordre, la frénésie, l'acharnement et la détermination. Mais nous avions réussi. Et jamais, jusqu'à cet instant, mes parents ne m'avaient autant manqué. Jusqu'à ce moment où mes doigts se refermèrent sur mon collier et où j'aurais juré que je les sentais à mes cotés dans ce lieu humide et froid.
Et je compris alors qu'à leur place, j'aurais fait la même chose. J'aurais retourné ciel et terre pour sauver mon enfant. Renoncé à mon boulot, à mon identité, à mes amis et même à ma vie. Ca en aurait aussi valu la peine à mes yeux. C'était justement cela, être parent.
- Vous croyez qu'il était fou ?
- Vous croyez que les gens équilibrés déracinent leur famille tous les ans pour lui donner une nouvelle identité ?
Parfois, je négocie avec Dieu : je Lui donnerai tous mes souvenirs heureux si seulement Il accepte de gommer les souvenirs douloureux. Évidemment, ça ne marche pas comme ça.
"L'âge ne compte pas, à moins d'être un fromage." [ Billie Burke ]
je me sentais en sécurité, je me sentais protégée, parce que ma mère était à mes côtés et parce que, quand on a douze ans, on croit que les parents peuvent nous sauver de tout.
même un gros compte en banque ne peut conjurer la vieillesse
Devenir une victime est un voyage sans retour,
Mais non, mais non. Nous avons toujours le temps pour les vieux amis.
Il faut encore se lever tous les matins et enfiler son pantalon une jambe après l’autre, comme tout le monde .Et il y a les bons jours, et les mauvais, et puis il y a tous ces autres jours qui ne sont ni franchement bons ni franchement mauvais. Juste la vie.
Le problème, c’est qu’il n’y a pas de bande-son dans la vraie vie. Au cinéma, on sait quand un malheur va arriver parce que les grosses basses vous préviennent. Il n’y a pas une personne au monde dont le cœur ne s’affole en entendant la musique des ‘Dents de la mer’ et, franchement, c’est réconfortant. On aime avoir des repères. Ca donne un certain ordre au monde. Un malheur peut arriver, mais seulement quand on commence à entendre en fond sonore ’da-dah, da-dah' (…).
La réalité n’est pas comme ça.