La Plage

Il y a quelques années, j'avais découvert le film La Plage et j'en garde le souvenir d'un film que j'avais beaucoup apprécié.
Alors, j'ai voulu lire le livre, et là, déception. J'avoue ne pas avoir le même sentiment au final.
Il me semble que l'histoire est un peu différente (mais c'est couvent le cas entre les romans et les films). L'ambiance m'a paru aussi autre. Dans le livre, je n'ai pas ressenti le côté paradisiaque, ni le côté angoissant qui vient ensuite. J'ai ressenti un côté plus années 70, plus hippie, qui balance entre la guerre du Vietnam et le fumage de marijuana, sans oublier les hallucinations…
Bref, je n'ai pas été touchée par ce roman et je préfère de loin le film, ce qui n'est pas dans mes habitudes…
D'ailleurs, j'ai juste envie de revoir le film !

Chaque année, je consacre une partie de l'été à tenter de faire diminuer ma PAL amassée depuis pas mal d'années. le hasard ou une envie non avouée de soleil a mis entre mes doigts "La plage", premier roman d'Alex Garland, paru en 1996, dont a été tiré le film éponyme avec pour vedette principal Leonardo di Caprio. N'ayant pas visionné ce dernier, je ne ferai donc pas de comparaison entre les 2.

Pour résumer mon avis, et puisqu'il est souvent question de drogue dans l'histoire, je dirai qu'avec cette lecture, j'ai plutôt fait un "bad trip". Pourtant, dès les premiers chapitres, malgré un style déroutant, je dois admettre que l'auteur a su me donner l'envie d'en savoir plus sur ce mystérieux Eden. La preuve, c'est que, malgré une certaine lenteur du scénario, je suis allée au bout du voyage. J'ai passé outre les fréquentes références à la guerre du Vietnam qui m'échappaient (question d'époque, je pense). Je me suis demandé maintes fois si c'était le cannabis ou la folie (ou les deux) qui expliquaient les visions de Richard à propos de feu Monsieur Duck. Mais j'étais loin d'envisager une fin aussi dantesque. Après l'épisode de l'intoxication alimentaire, tout est parti en live et ce ne fut plus qu'une escalade dans l'horreur. L'éden a viré à l'enfer pour moi aussi et ma lecture s'achève par un 8/20.

Une plongée stupéfiante dans les rêves déchus de jeunes adultes en quêtes de nirvana ! On respire les effluves de l'île paradisiaque du sud de la Thaïlande, on ressent les émotions contrastées de Richard et sa bande au milieu de cette tribu de paumés issue de cet occident désormais lointain, croyant avoir trouvé un idéal qu'ils souhaitent voir durer à tout jamais...

La tentation est trop grande pour ne pas souhaiter rejoindre ce bout du monde où rien ne se déroule tel que nous l'imaginons, et où l'expression "vivre intensément l'instant présent" ne pouvait mieux trouver son sens qu'au fond du coeur de ces routards déboussolés ! Avis aux aventuriers...

Richard, jeune homme qui en a marre de la vie normale s'en va en Thaïlande pour goûter la bonne vie. Et il trouve son paradis sur une île peu connue où un groupe de jeunes gens vivent déjà comme les premiers hommes.
Richard jouit de la vie, de la plage magnifique, de la mer, du soleil, des belles filles et de la drogue.
Mais bientôt le paradis change en enfer.

Un roman fascinant et un film, avec la belle Virginie Ledoyen, qui a été un grand succès.

La Plage, c'est une invitation au voyage. C'est l'invitation à rejoindre des personnages complexes et tous plus intrigants les uns que les autres dans leur quête incroyable du paradis sur terre.

Bien loin de la grande machine hollywoodienne et si mal exploitée de Danny Boyle, à l'époque où di Caprio était plus là pour régaler les minettes après Titanic, que pour être l'acteur majeur qu'il a pu être par la suite.

Lire La Plage, c'est s'engouffrer dans le refus de nos sociétés étranges et aliénantes, c'est chercher à retrouver une nature plus première. C'est suivre le personnage, sur fond de référence cinématographique à la apocalypse now et de volutes de fumée blanche. C'est surtout s'enfoncer avec lui, dans une perte de repères des plus agréables !

Attention : Si vous n'avez rien pas d'emploi du temps prévu pour les deux prochains jours, vous risquez de lire La Plage d'une seule traite ! Pensez à manger !

Richard est un routard d'aujourd'hui, en quête de solitude et de sensations fortes, fasciné par l'Asie.
A Bangkok, dans une 'guesthouse' minable, il entend parler d'une île interdite aux touristes, bordée par une plage paradisiaque, où l'on peut vivre de riz, d'amour et d'eau claire de poisson et de marijuana.
Parvenu en ce lieux mystérieux en compagnie d'un couple de jeunes Français, il s'assimile aisément à la petite communauté 'baba cool' qui mène une existence rêveuse, souvent pieds nus au soleil.
Ce monde si merveilleux sera toutefois pour eux de courte durée.

Mais pourquoi en as-tu fait un navet, Danny Boyle, reléguant tous les aficionados de ce livre génial en fans hystériques de Leo di Caprio dans sa période minet post-Titanic ? La Plage est avant tout un superbe premier roman, à la croisée de Flash ou le Grand Voyage et de Huis Clos, signé de la plume d'Alex Garland qui a su par la suite confirmer son talent avec le non moins génial Tesseract. Pour l'histoire, c'est comme si tous les personnages de Charles Duchaussois s'étaient retrouvés 25 ans plus tard sur une plage cachée d'une Thaïlande gangrenée par le tourisme de masse. Cela, afin d'y créer une sorte de communauté idéale post hippie, qui s'avère finalement être aussi hiérarchisée et violente que la société qu'ils tentent de fuir.

Quel choc.
Mais je m'y attendais.

Avant de parler du livre je dois préciser que le film, adapté par Boyle en 2000, m'avais retourné, impressionné et chamboulé. Malgré toutes les mauvaises critiques qui l'avait accueilli à sa sortie (pas toujours fondées selon moi), il m'avait fait découvrir tout un monde. Les routards.
Oui, on pouvait voyager autrement qu'en simple touristes observateurs. On pouvait prendre un sac à dos et partir à l'aventure. Je ne dirais pas que c'est uniquement ce film qui m'a donné le goût des voyages, mais il y a forcément contribué.
Quelques années plus tard j'avais découvert qu'à l'origine La plage était un roman. Je m'étais juré de le lire un jour. C'est chose faite.
Et quelle baffe j'ai pris.
Au delà du simple "paradis qui se transforme en cauchemar", c'est bien plus que cela ce roman. C'est une descente aux enfers, c'est une plongée dans la folie furieuse d'une certaine jeunesse. C'est aussi un grand roman sur le stress post-traumatique.
Ce que l'on voit, ce que l'on vit, nous transforme où nous hante pour le reste de nos jours.
Richard, notre héros, nous raconte sa transformation durant sa recherche d'un paradis secret en Thaïlande. Puis sa lente mais inexorable descente dans la folie. le roman est en outre une subtile description du fonctionnement sectaire. Parce que s'en est une de secte cette communauté sur cette plage paradisiaque.
Enfin bref, ce roman aussi sombre soit-il, est aussi un fabuleux témoignage du monde des backpackers (routard en anglais). Et pour avoir voyagé de cette façon (en Asie du Sud-est en plus) je peux vous dire que tout sonne très juste, du moins pour toute la première partie du livre. Garland à tout compris sur ce monde et sur bien d'autres choses encore.
Une pierre blanche dans ma vie de lecteur.

L'idée même de noter sur 5 étoiles un roman me déplaît toujours : sur quoi se baser ? Quoi prendre en compte ? D'où sortent les demi-étoiles ? Bon. Je ne râle pas sur le principe, je râle sur moi-même. Je ne comprends jamais ce que je dois faire. Passons.
"La Plage" est mon roman favoris depuis quelques années : j'adore grignoter quelques chapitres par ci par là dès que mon regard se pose sur lui. L'énergie qui se dégage de l'histoire, ce portrait d'une génération, cet extrait d'humanité, m'emmène loin avec peu de choses. Normalement, je suis une mordue de SF, de magie, de mondes et d'êtres extraordinaires ; et me voilà à câliner un petit roman d'humains et de plage terrestre. Je crois que c'est un roman qui se lit avec le coeur, et qu'il vous parle et vous émerveille... ou ne vous dit rien. Pas d'entre-deux. Alors tout ce que je vous dirai, c'est de le considérer avec bienveillance en espérant qu'il vous chatouille l'imagination et les rêves. Il s'agit d'un roman sur le désir : le désir de vivre, de découvrir, d'être indépendant, d'être entouré, d'aimer, de haïr, de grandir. Partez à l'aventure avec Richard ! Vous verrez bien si vous revenez avec lui.

Même si le film, par la force évocatrice des images est peut-être supérieur au livre, c'est un régal que de se plonger dans l'utopie du paradis terrestre à notre portée.
Qui n'a pas connu de lieu idyllique transformé en supermarché par le capital et la société de consommation.
("Le tourisme, c'est l'industrie qui consiste à transporter de gens qui seraient mieux chez eux chez des gens qui seraient mieux sans eux" Jean Mistler)
Plongée dans l'univers révolu des voyageurs (en bateau avec force malles à la Paul Bowles pour que le voyage soit le plus long possible afin de se donner le temps de laisser au loin l'univers dont on vient pour se laisser peu à peu pénétrer par celui que l'on aborde; avec un sac en bandoulière -devenu impossible aujourd'hui à cause de la loi du plus fort, les moutons avec leur valise à roulette-) qui savent à peu près quand ils partent et jamais quand ils reviendront.
Un grand moment lorsque le héros se voit dans une glace après plusieurs années de vie à "la plage" et lorsqu'il énumère les pays que lui et son interlocuteur ont parcouru.
Pour les musulmans c'est pêché que de construire son paradis sur terre. de toutes façons, les autres ne vous laisseront jamais y parvenir.
"L'enfer, c'est les autres", non?