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3,67

sur 238 notes
J'ai beaucoup aimé ce petit livre qui commence tout tranquillement et qui petit à petit dérape sur ces seniors somme toute ordinaires. Au début on pense à ces pubs vues à la télé ou sur des brochures en papier glacé proposant soleil, confort et sécurité pour les seniors; j'avais déjà tendance à trouver ce genre de résidences angoissantes, mais alors là, c'est foutu, j'espère que personne de mon entourage n'ira jamais.

Garnier dissèque mille et un phénomènes de société : la peur de l'autre et la surenchère sécuritaire, le culte de l'apparence, la difficulté à accepter la différence, les affres de la vieillesse qui s'installent... Et tout cela dans un style plutôt plaisant avec un bon fond d'humour noir comme je les aime ! Une belle découverte que ce petit roman ! Je relirai avec plaisir cet auteur !

Un petit mot rapide sur Zulma, maison d'éditions découverte avec My first Sony et qui décidément est bien sympathique !

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Martial et Odette viennent d'emménager dans une résidence sécurisée pour seniors, dans le Sud, "les Conviviales".
Pour l'instant c'est un peu sinistre mais bientôt un autre couple arrive , puis une femme seule.
Les relations se mettent en place, des amitiés naissent, mais ce huis-clos dans ce lieu isolé devient rapidement tendu et les secrets des uns et des autres se dévoilent...

J'ai adoré la manière tout en demi-teinte de Pascal Garnier pour décrire le quotidien puis le dérapage soudain des personnages.
Bien sûr une fois ce livre lu, on se dit que JAMAIS on n'ira dans une résidence comme celle-là.
Pourtant l'auteur n'exagère pas du tout, au contraire c'est la vie de tous les jours, drôle et terrifiante, pointée par sa plume caustique qui fait déraper le quotidien !
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Les Conviviales sont une résidence de luxe pour retraités qui peuvent y acheter un pavillon et profiter à loisir, sur un domaine fermé et gardé du sud de la France, de la piscine, du club-house et d'une animatrice. Ça sent l'arnaque à plein nez, bien sûr, mais Martial et Odette ont craqué et acheté une maison dans ce mouroir pour quitter enfin Suresnes et profiter de la mer et du soleil. Sauf que : il ne fait pas toujours soleil dans le sud, tout ne correspond pas vraiment aux photos de la plaquette sur la foi de laquelle ils ont acheté leur pavillon, ils semblent être les seuls à s'être fait avoir et vivent dans ce qui ressemble étrangement à un lotissement fantôme.
Heureusement il y a monsieur Flesh, le gardien. Mais bon, il tue des chats à coups de pelle. Et puis, bientôt, un autre couple s'installe. Maxime et Marlène arrivent d'Orléans et recherchent avant tout la sécurité. Ils friment un peu, sont adeptes de l'autodéfense, mais apportent un peu de vie à l'endroit. Enfin, voici Léa. Elle pourrait être sympathique mais bon… elle est seule, même pas veuve, et encore très belle. de quoi faire tourner les têtes et rendre Marlène et Odette jalouses.

C'est donc dans une chronique de l'ennui que se lance Pascal Garnier dans Lune captive pour un oeil mort. Un ennui pesant dont on s'aperçoit que même le fait de le partager avec trois ou quatre autres personnes ne l'atténue pas vraiment. Une chronique de la difficile vie en communauté quand cette communauté se trouve, par la force des choses, réduite à une peau de chagrin. Et de nous montrer que l'enfer c'est toujours les autres mais que l'on participe bien soi-même à le construire.
Tout cela est fait avec un humour qui allie nonsense et noirceur et, surtout, avec une plume qui peut vous planter un décor et une ambiance en seulement quelques mots ou phrases bien sentis.

« de chaque côté, les maisonnettes se dupliquaient comme autant de petits monuments funéraires chics et toc qui pouvaient faire craindre une certaine monotonie dans la traversée de l'éternité ».

De cette inactivité à la fois voulu et forcée, vont donc sortir, petit à petit, les secrets insignifiants ou les douleurs patiemment enterrées toute une vie durant et, en fin de compte, le drame annoncé.
Roman doux-amer à l'humour féroce, Lune captive pour un oeil mort transforme une expérience du quotidien en la naissance d'un enfer. C'est cynique à souhait, ça dit tout le mal que l'on peut penser de l'âme humaine… et on passe donc un très bon moment auprès de ces vieux enfants qui se sont payé une colonie pour l'éternité.

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Pascal Garnier brosse ici le portrait d'une génération à qui on vend le bonheur et la quiétude. Ca, je ne l'invente pas, c'est écrit aussi dans la 4e de couverture. Par contre, ce qui n'est pas dit, c'est le talent indéniable de Pascal Garnier pour brosser ce portrait ! Ses personnages sont criants de vérité. On y reconnaît forcément un de ses proches.
Le malaise est omniprésent dès les premières pages : Martial, qui entame ce livre, n'est pas à l'aise dans sa nouvelle demeure. Et les nouveaux arrivants ne sont guère mieux lotis. Chacun joue l'hypocrisie à fond, tout sourire devant les voisins mais la langue prompte à critiquer une fois chez lui. Les personnages ici décrits sont acides, mais comme le dit le gardien-régisseur, on finit par s'y attacher.
Puis, tout part en cacahuète. Ça commence doucement avec Odette en permanence dérangée par une mouche qu'elle seule peut voir. Au début, le lecteur ne comprend pas ce que vient faire cette mouche dans l'histoire. En fait, elle rythme la narration de la folie qui ressurgit de tous les personnages. Chacun a une fêlure, qui amuse le lecteur, et qui fait monter la tension jusqu'au point final.

Une lecture originale et dans laquelle je me suis bien amusée. Mais j'en suis ressortie avec une légère impression de malaise. Je m'attendais aussi à quelque chose de plus drôle. Là, c'est surtout corrosif. Comme quoi, il n'est pas bon de partir sur une lecture avec une idée préconçue de ce qu'elle sera.
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Je continue tranquillement à découvrir Pascal Garnier après Comment va la douleur ?, Les hauts du bas et Les insulaires, et je me dis que c'est un auteur que je n'aurais pas forcément découvert sans les blogs. S'agissant de romans noirs, mais qui ne sont pas parus dans des collections réservées aux policiers, je serais passée à côté et quel dommage !
J'adore la façon de raconter une histoire avec peu de mots, encore moins d'envolées lyriques et pourtant une sorte de poésie noire pleine d'humour qui imprègne le récit, comme le titre déjà l'annonce. « Lune captive dans un oeil mort », il y a tout, là-dedans !
Découvrez donc « Les conviviales » résidence pour seniors, (à ne pas confondre avec des personnes âgées, voyons !) avec sa piscine, son club-house, ses maisonnettes aux couleurs provençales désespérément vides, résidence parfaitement sécurisée grâce aux progrès de l'électronique, quoique… Découvrez Odette et Martial, puis les quelques voisins qui viennent s'installer, Maxime et Marlène d'abord, Nadège, ensuite. Un si petit microcosme va forcément s'observer, se mettre à bouillir tel une marmite de sorcière et laisser échapper des fêlures invisibles au premier coup d'oeil. Ajoutez à ces résidents un gardien patibulaire et une animatrice sous l'emprise de substances plus ou moins illicites, et vous saurez que tout va déraper à un certain moment. On a beau le savoir, Pascal Garnier, qui se joue, un peu trop peut-être, des clichés, nous épate par son art de l'observation ironique et du détail qui fait mouche… Ah, oui, justement, une mouche…
Que dire de plus : lisez-le et réjouissez-vous de ne pas connaître « Les conviviales » autrement que dans un roman !
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Martial et Odette, retraités avec un peu d'argent, s'installent aux Conviviales - nouvelle résidence sensément paradisiaque du Sud de la France. Ici, on vous promet sécurité et divertissement.
Enfin, pour l'instant il n'y a qu'eux et le gardien-jardinier donc forcément ce n'est pas trépidant... Mais passé les premiers moments et avec l'arrivée de quelques voisins tout cela pourrait aisément tourner à la fête ou bien au désespoir le plus dramatique !

J'ai été surprise par ce livre sans façon qui vous embarque dans une atmosphère de plus en plus tendue, où l'ironie est vite dépassée par un mélange de poésie et de désespoir. Je ne connaissais pas cet auteur et j'ai adoré le va-et-vient entre la satire violente de l'univers lisse des "seniors" désoeuvrés et le grain de folie perpétuel d'individus qui veulent encore vivre à leur façon.
Une chouette découverte !
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Pascal Garnier est un écrivain français né en 1949 à Paris et mort en 2010 à Cornas (Ardèche). Après une vie d'errance et de petits boulots, et un passage éclair par le rock 'n' roll, il décide à 35 ans de se lancer dans l'écriture. Son oeuvre abondante et multiforme comprend des romans noirs comme des ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse. Son roman, Lune captive dans un oeil de mort est paru en 2009.
Martial et Odette, retraités, viennent d'emménager dans une résidence du Sud de la France. Ce genre de domaine, clos et sécurisé, destiné aux gens comme eux désireux de « vivre une retraite active au soleil » et ayant les moyens de se l'offrir. La résidence est toute neuve, au point qu'ils en sont les premiers habitants avec le gardien mal aimable à l'entrée. Puis viendront Maxime et Marlène, un couple plus tape-à-l'oeil, et enfin Léa une femme seule. Nadine, une employée désinvolte, passe une fois par semaine pour gérer les activités du club-house. Les voisins voisinent, apéro chez l'un et barbecue chez l'autre, tout cela pourrait ressembler à une sorte de petit paradis.
Mais nous sommes chez Pascal Garnier alors s'instille un délicieux frisson car le lecteur sait qu'à un moment ou un autre ça va déraper. Comme toujours avec l'écrivain ça se fait en douceur, presqu'imperceptiblement. Quelques gitans qui s'installent non loin du domaine créent un début d'inquiétude chez nos « braves gens » si honnêtes, puis c'est un incident avec le révolver de Maxime qui manque tuer Martial par inadvertance… Lentement au fil du récit, les caractères des personnages se précisent, les rêves d'hier confrontés à la réalité d'aujourd'hui, les regrets, les chagrins aussi qu'on essaie d'enterrer et d'oublier en s'offrant ce merveilleux décor. Décor factice, décor de carton pâte, qui n'empêchera pas le drame inéluctable où plusieurs ne vivront pas jusqu'à la fin du roman.
J'ai lu quelques romans de l'écrivain et chaque fois c'est le même émerveillement : on s'attaque à un petit bouquin qui ne paye pas de mine, tout en dialogues percutants, touches d'humour discret, et on se trouve pris dans une nasse qui interdit de lâcher le roman avant le mot « fin ». On se régale de la précision chirurgicale de son observation pessimiste du genre humain (« Les gens entre eux, ça s'entrebouffe, ça ne peut pas faire autrement, c'est avide, de haine ou d'amour, du pareil au même »), faite non pas de longues analyses verbeuses mais de petites remarques ou détails qui font mouche à tous les coups. du grand art pour ce maître de la concision.
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Lune captive dans un oeil mort paru chez Zulma en 2009 est malheureusement l'un des derniers romans de l'excellent Pascal Garnier.

Tandis qu'Odette s'occupe à aménager sa nouvelle maison, Martial trouve ses journées interminables. Personne avec qui parler, rien à faire, et en plus il fait moche... Heureusement, de nouveaux habitants arrivent peu à peu. Maxime et Marlène, un couple de riches vieux beaux qu'on croirait sortis d'une de ces pubs pour dentier ou mutuelle. Il y a aussi Léa, qui emménage seule. Pour les autres, les paris peuvent aller bon train : veuve ? vieille fille ? bizarre ? Les uns et les autres font plus ou moins semblant de devenir amis tout en s'épiant et en médisant. le portail garanti haute sécurité tombe en panne et des gitans rôderaient à l'extérieur faisant monter la tension parmi les résidents.

Avec la malice et l'humour grinçant qui le caractérise, Pascal Garnier prend un malin plaisir à mettre les nerfs de ses protagonistes à rude épreuve. Ces derniers évoluent en vase clos dans leur résidence comme dans une cocotte-minute. Les tensions s'exacerbent, les esprits s'échauffent, et forcément, ça finit par péter... On ne dira rien de plus sur le final réussi de ce court roman (à peine plus de 150 pages), si ce n'est qu'on est bien loin de la tisane et des petits biscuits devant Des chiffres et des lettres, et que le titre du livre prend un tout autre sens.

Le regretté Pascal Garnier (disparu en 2011) signait avec Lune captive dans un oeil mort un de ses derniers textes. Paru en 2009, ce huis clos explosif où l'on retrouve son style caractéristique mêlant humour et noirceur est aussi une attaque en règle contre une société où certains croient pouvoir acheter du bonheur comme on acquiert une voiture ou une télé.
Lien : http://hanniballelecteur.ove..
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J'ai dévoré, adoré.. çà commence doucement,l'air de rien, ou plutôt si avec un air d'ennui qui va se prolonger .. et puis crescendo ,après avoir décanté les personnalités surgissent.. avec un soupçon sans cesse grandissant d'humour british, l'auteur jongle avec les mots, et quand tout part à vau-l'eau .. un délice , du début à la fin !
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Ah enfin de l'humour ! Bien noir celui-là ! On y suit les pérégrinations de petits vieux captifs dans leur toute nouvelle résidence sécurisée de la Côte d'Azur (ou l'équivalent) avec, il ne faut pas l'oublier, un gardien plus qu'atypique et un camp de gitans à proximité (sic). La vie morne qui les attendait se grippe soudainement et les situations plus loufoques les unes que les autres se succèdent et on apprend à connaître chacun des habitants, leurs phobies, leurs tocs, leurs accès de paranoïa et leurs côtés de plus en plus ombrageux. Joussif ce petit livre !
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