Une histoire somme toute classique ; des crimes abominables et mystérieux et un enquêteur plus malin que la moyenne ; si cela ne se passait pas dans la Chine du XIIIe siècle.
Cette société corsetée, extrêmement stricte, où le châtiment corporel est calculé pour chaque acte de la vie quotidienne et d'une violence démesurée, la soumission à la hiérarchie (familiale et sociétale) permanente et abolissant le libre arbitre, le récit donne plus d'une fois l'envie de jeter le bouquin de rage contre un mur.
Ci, ce jeune homme si doué pour lire les causes de la mort sur un corps, subit tellement d'avanies et son récit est une longue litanie d'embûches plus révoltantes les unes que les autres, avec des rebondissements aussi usés que répétitifs, qu'on oublie que le personnage a réellement existé.
C'est d'ailleurs dans les notes de l'auteur à la fin de l'ouvrage (oserai-je avouer qu'elles sont presque plus passionnantes que l'ouvrage lui-même) qu'on découvre qu'il a écrit un traité de médecine légale en 5 volumes.
C'est dans la lecture des corps justement que le roman est le plus intéressant, où nous suivons la réflexion et le cheminement intellectuel de Ci pour découvrir la vérité. Dans les échanges avec ses maîtres, Feng et Ming. le jeune homme est un vrai
Sherlock Holmes avant l'heure, ordonné, précis, observateur, talentueux.
Sauf qu'il ne fait pas bon avoir raison à cette époque, car au lieu de se féliciter d'avoir un enquêteur aussi doué et sagace, le conseiller des Châtiments de l'empereur, Khan, passe son temps à le menacer de mort ; ce qui est un peu fatigant à la longue pour le lecteur de corps et le lecteur du livre, le pauvre Ci passe son temps à se faire battre comme plâtre et éviter la faucheuse.
Maintenant que le décor est planté, espérons qu'une prochaine aventure de Ci voit le jour et qu'elle nous épargne un peu les péripéties éculées car le personnage est passionnant.