Chien blanc

Romain Gary est installé aux Etats-Unis avec sa femme Jean Seberg à l'époque où le pays est en pleine crise identitaire.
L'histoire débute lorsque l'auteur recrute un berger allemand, qu'il nomme Batka, avec la particularité d'être dressé pour attaquer les Hommes à la peau noire..
Et ça ne s'arrête pas là, Romain Gary traite toutes les questions du racisme dans un période où il est au coeur des rapports dans la société. En effet, Martin Luther King vient de se faire tuer, Mai 68 éclate en France, les Etats-Unis sont engagés dans la guerre du Vietnam..
Ce livre est bien car il nous amène à réfléchir sur nos rapport, au delà de nos couleurs et de nos convictions, Gary démêle la complexité de la question raciale.

Un livre très fort, dont la lecture vous vacciné, je crois, contre le manichéisme et la bêtise de certains bons sentiments. Un conte cruel sur les années 60 aux États-Unis et particulièrement le milieu des artistes

Étienne

Pour reprendre une expression bien de chez nous, viande à chien que ce livre est bon! Je n'avais lu qu'un seul livre de Gary avant celui-ci, La vie devant soi, et il m'a tout autant plus. Un miroir de notre société encore bien blanche. En regardant ce qui se passe chez nos voisins du sud, est-ce que les choses ont réellement changées depuis les années 50-60?

Avec pour toile de fond l'assassinat de Martin Luther King, et les émeutes qui en suivent, Romain Gary dénonce l'aberration du racisme, de tous les racismes. Écrit à la fin des années 60, ce livre n'a pas pris une ride. A travers un chien dressé pour attaquer les noirs, sa femme comédienne, la guerre du Viêt Nam et les émeutes parisiennes de mai 68, Romain Gary montre avec lucidité et sans parti pris, son incompréhension du racisme, mais aussi l'hypocrisie de certains mouvements anti-racistes.
Comparé aux autres romans, je trouve que le fil narratif de Chien Blanc est plutôt décousu, et j'ai eu un peu le sentiment d'un assemblage de chapitres sans lien entre eux. Cela ne rend pas le roman compliqué, et je conserve un sentiment général positif.

J'avais vu ce livre conseillé par un vétérinaire qui tient un blog, voilà pourquoi je m'étais débrouillé pour le trouver en occasion, n'ayant pas d'autre critique sur ce livre, je préférais ne pas prendre le risque de le payer plein gaz.
Au vu du quatrième de couverture, je m'attendais obligatoirement à un livre centré sur la ségrégation raciale de l'époque (années 70), ce qui est le cas, là-dessus, pas de problèmes.
En revanche, ce que je trouve...pourri, désolée mais je n'ai pas d'autres mots, c'est autour de quoi le récit s'articule.
Ici, tout est autour d'un "chien blanc", c'est à dire un chien "éduqué" par les Blancs pour attaquer les Noirs.

Le problème est que, étant une amoureuse des animaux, je n'ai pas réussi à éprouver de l'empathie pour les personnages autour du chien. Bien sûr, j'approuvais la lutte contre la ségrégation, là n'est pas le souci, c'est surtout que, vu que le récit est centré sur le chien, je ne m'attendais pas à ce qu'à la fin du livre, l'Homme montre, une fois de plus sa lâcheté et sa bêtise en s'en prenant à l'animal et en le tuant, tout ça à cause d'une idéologie complètement débile, à base de "telle race est méchante, le chien produit par cette race va en payer le prix, je vais buter le chien"

Le livre m'a donc laissé un sale goût dans la bouche, avec aucune envie de garder ça dans ma bibliothèque. Acheté, lu, revendu.