Je n'avais encore jamais vu un sourire aussi immuable et je me demandais si elle l'enlevait pour dormir.
Les nuits viennent avec amitié et me laissent partager un peu de sommeil. Dès que se ferment mes paupières, tout redevient intact.
"Cette soeur inconnue, je veux que tu lui dises combien j'ai besoin d'elle. J'aurais aimé la rencontrer , lui sourire, l'embrasser. Il y a adversité, nous sommes trop biologiques, et notre vie, c'est souvent comme si on avait une étiquette dans le dos : "Agiter avant de s'en servir". Il y a faiblesse sans défense, et cela a toujours voulu dire : lutte. Je suis peut-être terriblement égoïste, mais pourquoi veux-tu que je ne continue pas à vivre et à être heureuse, quand je ne serai plus là? Je te demande de ne pas faire de mon souvenir un petit magot jalousement gardé. Dépense-moi. Donne moi à une autre femme. Au moment de m'endormir, je m'efforcerai de l'imaginer, pour savoir de quoi j'aurai l'air, quel âge j'aurai, comment je m'habillerai, quelle sera cette fois la couleur de mes yeux..."
La faiblesse a toujours vécu d'imagination. La force n'a jamais rien inventé, parce qu'elle croit se suffire. C'est toujours la faiblesse qui a du génie.
Le rire, c'est parfois une façon qu'a l'horreur de crever.
Le rire , c'est parfois une façon qu'a l'horreur de crever.
Les hommes oublient toujours que ce qu'ils vivent n'est pas mortel.
« Lorsqu’on a aimé une femme de tous ses yeux, de tous ses matins, de toutes les forêts, champs, sources et oiseaux, on sait qu’on ne l’a pas encore aimée assez et que le monde n’est qu’un commencement de tout ce qui vous reste à faire. »
La vérité était que la vie nous avais jetés aux orties, l’un et l’autre, et c’est toujours ce qu’on appelle une rencontre.
Je descendais du taxi et la heurtai, avec ses paquets, en ouvrant la portière : pain, oeufs, lait se répandirent sur le trottoir - et c'est ainsi que nous nous sommes rencontrés, sous la petite pluie fine qui s'ennuyait.
Elle devait avoir mon âge, à quelques années près. Un visage qui semblait avoir attendu les cheveux blancs pour réussir ce que la jeunesse et l'agrément des traits n'avaient fait qu'esquisser comme une promesse. Elle paraissait essoufflée, comme si elle avait couru et craint d'arriver trop tard. Je ne crois pas aux pressentiments, mais il y a longtemps que j'ai perdu foi en mes incroyances. Les "je n'y crois plus" sont encore des certitudes et il n'y a rien de plus trompeur.
[incipit]