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Citations sur Lady L. (112)

Lady L. n'était d'ailleurs jamais parvenue à voir dans le comportement sexuel des êtres le critère du bien et du mal. La morale ne lui paraissait pas se situer à ce niveau-là. Les graffiti phalliques qu'elle voyait sur les murs dès son plus tendre âge lui paraissaient aujourd'hui encore infiniment moins obscènes que les champs de bataille dits glorieux, la pornographie n'était pas pour elle dans la description de ce que les humains peuvent bien faire de leurs sphincters, mais les extrémismes politiques dont les ébats ensanglantent la terre; les exigences qu'un client imposait à une prostituée étaient innocence et candeur comparées au sadisme des régimes policiers; le dévergondage des sens était une pauvre chose à côté de celui des idées, et les perversions érotiques, de la bibliothèque rose comparées à celles des idéomaniaques allant jusqu'au bout de leurs obsessions : bref, l'humanité parvenait plus facilement au déshonneur avec la tête qu'avec le cul.
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Je suis un peu anarchiste. A quatre-vingt ans, c'est assez gênant évidemment. Et romantique, par dessus le marché, ce qui n'arrange rien.
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La police le traitait avec la plus grande circonspection, car on le savait en mesure de faire chanter quelques-uns des plus grands noms de la Troisième République, laquelle faisait alors ses premières armes et commençait seulement à acquérir cette expérience de la corruption qui devait lui assurer une si belle durée.
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Personne ne savait plus se tenir : c’était tout juste si on ne vous amenait pas des Américains à dîner.
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La morale s'accommode fort bien de la destruction, mais elle ne s'accommode pas du plaisir.
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La première influence intellectuelle et morale qu’Annette dut subir dès son plus jeune âge fut celle de son père, un maître typographe qui venait fréquemment s’asseoir sur son lit pour expliquer à son unique enfant qu’il n’y avait que trois sources de clarté qui illuminaient le monde en dehors du soleil et que, tout citoyen, homme, femme ou enfant, devait apprendre à vivre et à mourir pour elles : la Liberté, l’Egalité et la Fraternité. Elle avait donc commencé à haïr très tôt ces mots, non seulement parce qu’ils lui arrivaient toujours dans une forte odeur d’absinthe, mais aussi parce que la police venait fréquemment cueillir so père, qu’elle accusait d’imprimer secrètement et de distribuer des pamphlets subversifs appelant le peuple à la révolte contre l’ordre établi, et chaque fois que les deux argousins arrivaient dans leur taudis pour passer les menotte à M. Boudin, Annette courait vers sa mère qui faisait la lessive dans la cour et lui annonçait :

- Liberté et Egalité ont encore emmené le vieux au poste.
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Lady L. savait aujourd’hui qu’il y avait une contradiction entre ce qu’Armand lui enseignait et sa façon d’être, entre cette liberté absolue qu’il invoquait et son propre asservissement à une idée. Il y avait une contradiction même entre l’idée de la liberté absolue et un dévouement absolu à cette idée. Il y avait une contradiction entre la liberté de l’homme dont il se réclamait et sa soumission totale à une pensée, à une idéologie. Il lui semblait aujourd’hui que si l’homme devait être vraiment libre, il devait se comporter librement aussi avec ses idées, ne pas se laisser entraîner complètement par la logique, pas même par la vérité, laisser une marge humaine à toute chose, autour de toute pensée. Peut-être même fallait-il savoir s’élever au-dessus de ses idées, de ses convictions, pour demeurer un homme libre.
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Mon Dieu, pensait-elle, pourquoi faut-il que j’aime un idéaliste, pourquoi ne suis-je pas tombée amoureuse d’un cochon comme tout le monde. On aurait été tellement heureux. » Mais elle savait que ce n’était pas vrai. Elle était au contraire attiré par la beauté de cette flamme qui le dévorait, torturée par un désir impérieux, instinctif et très féminin de détourner vers elle cette tendresse qui était en lui, de la posséder, de ne pas laisser à une autre, fût-elle l’humanité toute entière, cet être exceptionnel, capable d’une telle ferveur, d’une telle fidélité…
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Il suffit qu'une idée noble et généreuse atteigne à la démesure pour qu'elle devienne aussitôt étroitesse d'esprit.
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[...] les exigences qu’un client imposait à une prostituée étaient innocence et candeur comparées au sadisme des régimes policiers ; le dévergondage des sens était une pauvre chose à côté de celui des idées, et les perversions érotiques, de la bibliothèque rose comparées à celles des idéomaniaques allant jusqu’au bout de leur obsession : bref, l’humanité parvenait plus facilement au déshonneur avec la tête qu’avec le cul.
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