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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre m'ayant été chaudement recommandé par un inconnu féru de littérature, je n'ai pu que m'y plonger rapidement. D'autant que je venais de finir La promesse de l'aube qui m'avait bouleversé, j'avais donc peu de chance d'être déçue, la plume de Romain Gary ayant le don de m'enchanter ...

Lady l'est une aristocrate anglaise pouvant s'enorgueillir d'avoir une réputation de respectabilité telle que la reine elle-même pour ses 80 printemps lui fait part de ses voeux. Entourée par sa très nombreuse famille qui compte des membres illustres elle décide de les abandonner en pleine festivité suivi par le très prude Sir Percy Rodiner. En effet, la peur subite de perdre ses biens les plus précieux vont la pousser à se confier à son ami sur sa véritable identité. Autrefois parisienne, fille d'une blanchisseuse et d'un alcoolique anarchiste, Annette Boudin. rêvait de fuir sa condition, elle souhaitait s'élever et être aimé par le seul homme qui fera toujours passer une autre maîtresse avant elle : l'Humanité ...

C'est avec jubilation que j'ai retrouvé l'ironie de Romain Gary mais également une certaine tendresse pour son personnage. Lady l'est totalement irrévérencieuse et restera à jamais jeune d'esprit mais elle est également d'une grande perversité ce qui en fait un personnage complexe. Elle a cependant quelque chose d'attachant cette Lady, en contradiction totale avec la société dans laquelle elle a réussi à se fondre, (sa plus grande réussite) jouant avec l'image que l'on peut avoir d'elle, déchirée entre sa passion et sa raison ... Un personnage qui marque.
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Une vieille Lady très respectable fête son 80 e anniversaire entourée de toute sa famille et saluée par toute l'aristocratie anglaise. Lassée de toute cette comédie, elle décide de raconter ce qu'a vraiment été sa vie à son confident, le so british Sir Percy , lequel va découvrir avec incrédulité puis horreur la vraie personnalité de sa lady !

Jeune prostituée, Annette Boudin est sortie du trottoir parisien pour infiltrer les milieux favorisés suisses et les belles propriétés des bords du Leman au profit des réseaux anarchistes . C'est dans ce milieu qu'elle tombe follement amoureuse d' Armand Denis pour lequel elle est prête à toutes les compromissions même si elle finit par se rendre compte qu'elle passera toujours après « l'Humanité » et les grandes causes anarchistes.
Elle se tourne alors vers le bonheur terrestre que lui assure le duc de Glendale. Et quand revient la tentation de retomber sous le charme d'Armand , elle prend une décision radicale !
Une histoire d'amour et d'ascension sociale avec pour fond historique les attentats anarchistes dans l'Europe de la fin XIXe-début XX e.L'occasion pour Romain Gary de fustiger le radicalisme et le recours à la violence de certains fanatiques. J'avoue que ce n'est pas ce que j'ai préféré dans le roman. Par contre j'ai beaucoup aimé le personnage de lady L, son humour, son cynisme, le plaisir qu'elle prend à se raconter et à choquer le bien coincé Sir Percy, et la satire aussi de l'Angleterre victorienne et de ses « élites » représentées ici par les fils de notre lady ! C'est caustique et amoral à souhait … Les premières pages du roman , notamment, sont une petite merveille d'écriture !
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J'adore l'imposture et les histoires d'imposture. J'adore Romain Gary aussi, et n'est-ce pas dès lors superflu de mentionner l'imparfait du subjonctif... ?
A part l'appréciation du splendide déroulement de sa trame et la jouissance stylistique, je me suis posé deux questions tout au long de la lecture :
1- quelle était la proximité sentimentale ou carrément intellectuelle entre l'imposteur Gary et son personnage principal et éponyme ?
2- sachant que le personnage d'Armand Denis est fictif (bien qu'il ait existé un réalisateur de documentaires portant ce nom qu'il est fort possible que Gary ait connu personnellement), tout comme la "note bibliographique" de fin de roman ; mais d'autre part devinant que l'auteur a dû mener des recherches historiques très sérieuses sur les mouvements anarchiste et nihiliste de la fin du XIX siècle ; Gary était-il dans son coeur plutôt l'ami d'Armand ou de Dicky Glendale ?

Ne nous arrêtons pas, en effet, au Gary proche de de Gaulle et compagnon de la Libération : c'est le raccourci qu'il a détesté longtemps et qui justement l'a poussé à ses nombreux travestissements. Peut-être, en effet, Gary fut-il réellement Lady L. passant d'Armand à Dicky surtout par dépit amoureux : songeons seulement au sourire...

Et pourtant Dicky est plus perspicace et surtout meilleur anticipateur - il mérite donc de gagner et l'autre d'être puni :

"Le moment est proche où, après une génération passée à observer ma façon de vivre dont je fais à dessein grand étalage, l'idée viendra tout naturellement aux foules de vouloir partager mes plaisirs, ou, tout au moins, de m'en priver. Je joue un rôle révolutionnaire dont vous avez tort de sous-estimer l'importance." (p. 145)

Bref : l'essence du libéralisme, comme le démontre en plusieurs livres savants Dany-Robert Dufour !

Je parlais de travestissements. Une autre géniale subtilité de ce livre, c'est d'avoir conçu une structure à deux niveaux concentriques, où le bal masqué revêt beaucoup plus que la simple fonction de point culminant du flash-back sur la vie cachée d'Annette-Lady L. : c'est presque un roman dans le roman. Il suffit d'en juger par la chute, elle aussi très réussie sur le plan symbolique outre que narratif.

Par contre cette note ne l'est pas, réussie, sans doute parce qu'elle présuppose la connaissance de, et s'appuie sur celle qui l'a précédée du même livre, que je vous convie chaleureusement à lire ou relire : elle vous donnera peut-être envie comme à moi.
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Lecture très plaisante, surtout pour les filles.

J'ai eu l'impression de mieux comprendre mon subconscient, comme si j'avais été capable de faire la même chose. Il y a même un côté jouissif qaund se projette dans cette dame pleine de classe !
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Ce livre aurait pu s'intituler journal d'une femme excentrique ou journal d'une femme dejantee tant les aventures de l'heroine imaginee par l'auteur sont hautes en couleur.Ici pas de temps mort,nous passons d'un épisode a un autre sans nous arreter et je n'ai pas vu le livre passer tant le rythme est constant et les rebondissements nombreux.Mon livre prefere de cet auteur a ce jour.
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En lisant en parallèle le tome 2 de la magnifique biographie de Romain Gary écrite par Kerwin Spire, j'ai appris que Lady l'était le livre de Romain Gary préféré par De Gaulle. Effectivement ce livre est attachant, pas aussi passionnant que La Vie devant soi ou Les Promesses de l'Aube, mais intéressant quand même. J'ai trouvé que le procédé narratif était assez proche des Racines du Ciel (une histoire racontée à un tiers et qui revient dans le passé aussi en le considérant comme présent), mais bon je n'ai jamais lu cette remarque donc si ça se trouve je suis à côté de la plaque…

Un roman à lire, pas le seul, pas le premier, mais à lire dans le cadre de mes auteurs préférés…
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J'adore les vieilles anglaise ... surtout quand elles ont gardé la liberté de ton de leur 20 ans et ce sens de la provocation qui sied si bien aux personnes en apparence bien comme il faut. Car Lady L. est une vielle dame bien comme il faut c'est certain : aristocrate, bien mariée, heureuse mère d'enfants ayant tous bien réussi, elle coule des jours paisibles dans sa maison entourée d'animaux et de fleurs…

La suite sur le blog : http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2011/06/lady-l-de-romain-gary-gallimard.html
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
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Le texte de présentation initial résume : « (…) à savoir qu'un amour excessif pour l'humanité aboutit souvent à un mépris total des êtres humains et de leurs humbles aspirations au bonheur ». Montrer aussi la surabondance du roman, coupant la ligne de l'épuration littéraire de l'époque, et plaçant de nouveau l'humour au centre.

J'ai aimé :


- le sourire de Lady l'et son dédain pour les castes qu'occupe sa descendance
- Son goût pour l'architecture et les jardins, en reflet de ses influences diverses
- le pauvre Percy qui est un poète sans feu, un désarroi vivant qui se boucherait les oreilles contre la malice de Lady l'si ça n'était pas trop impoli
- La politique britannique de l'après guerre et les Macmillan en voilà
- Annette qui se construit en opposition à son père
- L'avènement du récit de l'enfance de Annette, en passant par un jardin sauvage et intouchable
- le banditisme comme communisme et anarchisme, et la construction sociale d'idéaux
- Les musiciens et chefs d'orchestre qui jouent pour des bancales, pour des auditoires cauchemardesques
- le partage de la beauté aristocratique aux foules laissées pour compte
- Les flics Liberté Égalité Fraternité
- Lier l'art à la laideur sociale, l'accumulation d'un capital pour les mis de côté réalisée plus tard au plus haut de l'échelle de l'aristocratie anglaise ; et comment la pauvreté peut altérer la beauté, donc nécessité de dynamiter la pauvreté
- Comment Lecoeur est un exemple précoce de la brutalisation du xxe siècle ; trouver un sens à la violence qu'il exerce
- le fait qu'un même discours puisse retentir différemment en fonction de la personne qui le porte (le père, Armand)
- L'apprentissage des bonnes manières à quelqu'un du peuple est très Gary : Ludovic dans les Cerfs-Volants, Madame Rosa dans la vie devant soit ?
- La même mélancolie à la Gary, de la vieillesse sur la vie folle passée, mais ici avec un réalisme politique strident
- « Peu lui importait d'ailleurs qu'ils finissent tous sous la guillotine, pourvu qu'on les y menât en grand tralala » en parlant des rois
- Comment lady l'accuse Armand d'être cruel, alors qu'elle se délecte de son attirance pour lui
- le zèle mimé des anarchistes, qui aiment se voir plaisant et maniérés puisque connaissent l'échec de leurs civilités
- L'esprit bourgeois des anarchistes
- Glendale qui réussit finalement son coup, un coup qui n'est fait que de gentillesse et d'humanisme envers la petite blanchisseuse, et qui le délecte tellement. Est-il au spectacle ou est-il amoureux de Lady l'? Et Lady l'qui participe elle-même à délecter Glendale par son propre sosie, une sorte de caricature qu'elle adopte
- le trio Glendale/Annette/Armand, dont la géographie est subversive et sans cesse mobile tout en étant profondément ancrée. Et comment le poète n'aurait jamais pu être un Glendale car il lui manque cette deterritorialisation de l'esprit. Trouver son vrai lieu en marge de son origine.
- Comment Glendale est tolérant, rachetant les boucles d'oreille, car il n'a de toute manière pas besoin d'armes
- Gervaise Macquart
- L'humanité de Armand comme celle de Madame rosa
- le chapitre xiii marque un changement de narration : Lady l'ne s'exprime plus
- Est-ce que Armand aime Annette ?
- le bal masqué et la rencontre des anarchistes avec leurs bourreaux et victimes
- « J'ai passé une partie de ma vie ici, et tout ce bric à brac, comme vous dites, Percy, à toujours fait ce qu'il a pu pour moi… Il m'a aidé à rêver… à me souvenir… 
- La structure du roman, le récit étant encadré et le coeur vivant du roman de Lady l'étant enfermé dans une armoire
- le prénom « Annette Boudin » et la possibilité de don de puissance (pour les lecteurs/ices) pourtant qui en émanera
- Lire que Charles de Gaulle a écrit à Gary à propos de ce roman « quelle chance est la votre qu'il y ait des Anglais ! »
- Comment Armand est préservé par Romain Gary des affres de son manque d'humanité
- Comment nous pouvons comprendre autrement, après la lecture du roman, pourquoi Lady l'rit doucement de la situation capitaliste de ses petits-fils : descendance directe d'Armand, au socialisme bloqué dans une armoire
- La joie de vivre d'Annette et son envie de posséder la beauté
- L'évolution du comique qui entoure Annette jusqu'à parfaire un humour de Lady l'
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Une jolie découverte! "Un roman à l'ancienne" maîtrisé de bout en bout, empli d'humour.
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Une histoire comme on peut en lire un peu partout (ou presque), par beaucoup d'écrivains (ou presque)... Sauf qu'ici c'est Gary, que le début m'a foutu une claque tant Monsieur Gary est un écrivain, et pas comme ceux dont j'ai parlé à la phrase suivante. Beaucoup devraient cesser toute velléité de se revendiquer tel car face aux géants ils sont écrasés.
Pas cinq étoiles parce que je me suis un peu essoufflé et pas follement passionné pour cette histoire.
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