Le texte de présentation initial résume : « (…) à savoir qu'un amour excessif pour l'humanité aboutit souvent à un mépris total des êtres humains et de leurs humbles aspirations au bonheur ». Montrer aussi la surabondance du roman, coupant la ligne de l'épuration littéraire de l'époque, et plaçant de nouveau l'humour au centre.
J'ai aimé :
- le sourire de
Lady l'et son dédain pour les castes qu'occupe sa descendance
- Son goût pour l'architecture et les jardins, en reflet de ses influences diverses
- le pauvre Percy qui est un poète sans feu, un désarroi vivant qui se boucherait les oreilles contre la malice de
Lady l'si ça n'était pas trop impoli
- La politique britannique de l'après guerre et les Macmillan en voilà
- Annette qui se construit en opposition à son père
- L'avènement du récit de l'enfance de Annette, en passant par un jardin sauvage et intouchable
- le banditisme comme communisme et anarchisme, et la construction sociale d'idéaux
- Les musiciens et chefs d'orchestre qui jouent pour des bancales, pour des auditoires cauchemardesques
- le partage de la beauté aristocratique aux foules laissées pour compte
- Les flics Liberté Égalité Fraternité
- Lier l'art à la laideur sociale, l'accumulation d'un capital pour les mis de côté réalisée plus tard au plus haut de l'échelle de l'aristocratie anglaise ; et comment la pauvreté peut altérer la beauté, donc nécessité de dynamiter la pauvreté
- Comment Lecoeur est un exemple précoce de la brutalisation du xxe siècle ; trouver un sens à la violence qu'il exerce
- le fait qu'un même discours puisse retentir différemment en fonction de la personne qui le porte (le père, Armand)
- L'apprentissage des bonnes manières à quelqu'un du peuple est très Gary : Ludovic dans
les Cerfs-Volants, Madame Rosa dans
la vie devant soit ?
- La même mélancolie à la Gary, de la vieillesse sur la vie folle passée, mais ici avec un réalisme politique strident
- « Peu lui importait d'ailleurs qu'ils finissent tous sous la guillotine, pourvu qu'on les y menât en grand tralala » en parlant des rois
- Comment
lady l'accuse Armand d'être cruel, alors qu'elle se délecte de son attirance pour lui
- le zèle mimé des anarchistes, qui aiment se voir plaisant et maniérés puisque connaissent l'échec de leurs civilités
- L'esprit bourgeois des anarchistes
- Glendale qui réussit finalement son coup, un coup qui n'est fait que de gentillesse et d'humanisme envers la petite blanchisseuse, et qui le délecte tellement. Est-il au spectacle ou est-il amoureux de
Lady l'? Et
Lady l'qui participe elle-même à délecter Glendale par son propre sosie, une sorte de caricature qu'elle adopte
- le trio Glendale/Annette/Armand, dont la géographie est subversive et sans cesse mobile tout en étant profondément ancrée. Et comment le poète n'aurait jamais pu être un Glendale car il lui manque cette deterritorialisation de l'esprit. Trouver son vrai lieu en marge de son origine.
- Comment Glendale est tolérant, rachetant les boucles d'oreille, car il n'a de toute manière pas besoin d'armes
- Gervaise Macquart
- L'humanité de Armand comme celle de Madame rosa
- le chapitre xiii marque un changement de narration :
Lady l'ne s'exprime plus
- Est-ce que Armand aime Annette ?
- le bal masqué et la rencontre des anarchistes avec leurs bourreaux et victimes
- « J'ai passé une partie de ma vie ici, et tout ce bric à brac, comme vous dites, Percy, à toujours fait ce qu'il a pu pour moi… Il m'a aidé à rêver… à me souvenir…
- La structure du roman, le récit étant encadré et le coeur vivant du roman de
Lady l'étant enfermé dans une armoire
- le prénom « Annette Boudin » et la possibilité de don de puissance (pour les lecteurs/ices) pourtant qui en émanera
- Lire que
Charles de Gaulle a écrit à Gary à propos de ce roman « quelle chance est la votre qu'il y ait des Anglais ! »
- Comment Armand est préservé par
Romain Gary des affres de son manque d'humanité
- Comment nous pouvons comprendre autrement, après la lecture du roman, pourquoi
Lady l'rit doucement de la situation capitaliste de ses petits-fils : descendance directe d'Armand, au socialisme bloqué dans une armoire
- La joie de vivre d'Annette et son envie de posséder la beauté
- L'évolution du comique qui entoure Annette jusqu'à parfaire un humour de
Lady l'