Tout naturellement, chez les gens frustes dont l'éventail de sujets de conversation et d'intérêts ne va guère au-delà de leur vie quotidienne, chaque sexe ne prend plus guère de plaisir à converser avec l'autre une fois passés les premiers émois tumultueux de la jeunesse. Les hommes ont à dire aux autres hommes beaucoup de choses, acquises grâce à la tradition et l'expérience, que les femmes ne peuvent comprendre. Et les fermiers d'une époque beaucoup plus récente que celle dont je parle ici auraient considéré non sans condescendance que parler aux femmes étaient une perte de temps. De fait, il parlaient plus volontiers au chien de berger qui les accompagnait dans leurs besognes quotidiennes et devenait une sorte de confident muet.
Quand j'aime, j'aime et quand je déteste, je déteste. Quant à celui qui me fait du mal, à moi ou aux miens, peut-être que je m'abstiendrai de le frapper ou de le tuer, mais jamais je lui pardonnerai.
(...), quand je parle de cette sale engeance. J'ai pas honte de mes mots. J'ai pas honte de mes mots. Ils sont vrais, mes mots, je suis prêt à le prouver.
Chapitre IV. Philip Hepburn
C'est aussi bien : une promesse donnée est une entrave à celui qui l'a faite. Mais une promesse qui n'a pas été entendue est une promesse non donnée.
Ah, tu vas pas me faire la morale ! J'aime pas les sermons qu'on accroche à tous les mots, comme sur les portemanteaux. Je vais avoir un nouveau manteau, ma fille, et je ferme les oreilles si tu me vais la morale. Alors de te laisse toute la jugeotte et moi, je prendrai le manteau.
Il connaissait Sylvia elle-même depuis qu'elle était une rose en bouton, promettant d'éclore en beauté.
Chapitre XLIII. L'inconnu
L'enfant était en effet sans le savoir la bien-aimée de toute la maisonnée, et tous les yeux s'attendrissaient et s'emplissaient d'amour en se posant sur elle.
Chapitre XXXIX. Confidences
Peut-être Philip avait-il vu juste à une époque en croyant pouvoir la séduire par des avantages matériels; mais les vanités de jadis avaient été anéanties par la brûlure au fer rouge de l'extrême souffrance.
Chapitre XXIX. La robe de noces
Elle se disait parfois que c'était une vie étrange celle où l'on ne s'occupait pas de bétail; jusqu'à ce jour, le boeuf et l'âne avaient toujours fait partie de sa conception de l'humanité; et, par ses soins et sa douceur, elle s'était toujours fait des animaux qui vivaient autour de la maison paternelle des amis muets aux yeux affectueux, qui la regardaient comme s'ils regrettaient de ne pouvoir exprimer en paroles la reconnaissance qu'elle y lisait sans le piètre truchement du langage.
Elle regrettait la vie au grand air, le vaste dôme du ciel au-dessus des champs; elle se rebellait contre la nécessité de s'endimancher (comme elle disait) pour sortir, tout en reconnaissant que c'était une nécessité quand, sitôt franchi le seuil de la porte, elle se trouvait dans l'affluence de la rue.
Chapitre XXIX. La robe de noces
Car nul ne parlait dans cette assistance nombreuse. Tous pensaient à la mort violente de l'homme à propose duquel on prononçait des paroles solennelles dans la vieille église grise, et qu'ils eussent entendues sas le bruit régulier de la marée qui venait lécher la terre, loin en contrebas.
Chapitre VI. Les funérailles du marin