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Il faut tout le talent et l'expérience d'Elizabeth Gaskell pour rendre un portrait de femme aussi sensible et nuancé. Phillis est une jeune femme qui vit à la campagne chez ses parents, son père étant le type du clergyman-farmer.

A dix-sept ans, Phillis tient à la fois de l'enfant et de la femme et Elizabeth Gaskell situe son récit à cette période charnière de la vie d'une femme.

Phillis est une sorte d'éponge. Elle absorbe tout savoir à sa portée. Dans les livres de son père, elle a appris le latin et se lance dans l'Enfer de Dante pour apprendre l'italien en autodidacte.

A côté de cela, Phillis est une jeune beauté épanouie par le travail au grand air. Aimée des gens et des animaux de la ferme, elle élève les volailles, jardine dans le potager, cuisine dans l'office, coud et brode au salon. Compagne complaisante pour sa mère, élève disciplinée pour son père.

Les hommes ? Phillis n'en connait d'autres que son père, son supérieur, et les laboureurs, ses inférieurs. Paul, son cousin, le narrateur, essaye d'émouvoir cette nature à la fois placide et fine, sans succès. Pas assez de maturité aux yeux de Phillis dont l'esprit a été élargi par ses nombreuses lectures dont certaines, peut-être, ont fait naître en son âme une soif de l'amour idéal et absolu, de celui qui soulève et blesse, éprouve et contente, qui n'est jamais en repos et qui efface tout le reste.

Roman publié en feuilleton, "Ma cousine Phillis" est un récit pastoral attachant qui dépeint un destin de femme dans un cadre académique mais avec une grande modernité. On sent poindre l'émancipation, le libre-arbitre et l'indépendance dans les actes de Phillis. Mi-oie blanche, mi-femme de tête, elle nous offre le spectacle d'un amour initiatique riche de conséquences et d'enseignements. Simplement beau et touchant.


Challenge PLUMES FEMININES 2021
Challenge RIQUIQUI 2021
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Challenge XIXème siècle 2021
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Deuxième livre que je découvre d'Elizabeth Gaskell avant d'attaquer Nord et Sud qui me tente bien.
Ce court roman se passe à la campagne anglaise.
Paul Manning le narrateur , un jeune homme de 18 ans, rend visite à des membres de sa famille qu'il ne connaît pas, la famille Holman. Il tombe rapidement sous le charme de sa jolie cousine Phillis âgée de 17 ans. Egalement très instruite puisqu'elle entreprend d'apprendre l'italien par elle même.
Paul s'attache à Phillis et est témoin des sentiments naissants de Phillis
pour l'ingénieur Holdsworth, homme qu'il a lui même présenté à la famille Holman. Si celui ci semblait éprouver des sentiments pour elle, il a choisi d'en épouser une autre. Phillis en bonne jeune fille victorienne ne laisse rien paraître.
J'ai été surprise que le narrateur soit un homme et que l'histoire d'amour ne se joue pas entre les deux cousins. Paul est bien conscient des différences qui opposent Phillis à lui.








Décidément j'aime énormément Elizabeth Gaskell, son humour fin et discret, son attention aux détails du quotidien, son empathie pour ses personnages dont elle se moque pourtant gentiment. J'ai fait des repérages dans les bibliothèques électroniques en ligne et trouvé plusieurs nouvelles qui ne sont pas disponibles en librairie et que l'on peut télécharger. Mais rien ne vaut, me semble-t-il, les traductions récentes de Béatrice Vierne et ses toujours précieuses notes de bas de page. J'espère donc que L'Herne va continuer à publier l'intégralité de l'oeuvre d'Elizabeth Gaskell qui mérite vraiment d'être beaucoup plus connue en France.

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Paul, le narrateur, est un jeune homme de 18 ans lorsque ces événements se déroulent, et il a toutes les qualités et les défauts de son âge: encore naïf, enthousiaste, un peu impulsif, idéaliste, rien que l'on ne puisse lui reprocher vraiment, mais ce qui, pourtant, bouleversera la vie de la famille Holman, liée à la sienne par le sang.
Spectateur avant tout des tourments de sa jeune cousine Phillis et des conséquences qu'elles auront, Paul n'en est pas moins l'instigateur bien malgré lui, ce qui fait tout le sel du récit. Elizabeth Gaskell nous parle ici de responsabilité et de culpabilité sur fond de puritanisme - la fin, d'ailleurs, est bien cruelle à ce sujet - en n'hésitant pas à nous confondre avec ces personnages pourtant justes, bons, travailleurs et intelligents.
Je ne m'attendais pas, au début de ma lecture, à un tel déroulement du récit ni au dénouement, et j'ai été agréablement surprise, touchée aussi par ces personnages, par les remords de Paul, par le courage et l'émotion de Phillis face à ces événements que je ne dévoilerai pas.
Deuxième lecture de cette auteure dont j'apprécie le style, concis et faussement léger, distillant quelques allusions à la suite des événements pour nous titiller, l'air de rien.
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Qui prend ce petit livre après 'Nord et sud' ne doit pas s'attendre à y retrouver une oeuvre de la même puissance ni de la même ampleur. Ici, Elizabeth Gaskell s'offre une petite pause au coeur de l'Angleterre rurale du XIXème siècle. L'Angleterre, la belle Angleterre, avec ses haies, ses alignements de chênes et ses murettes, ses pâturage verdoyants où gambadent les agneaux, ses grandes collines d'où dévalent les torrents... J'y étais il n'y a pas une semaine, et j'aimerais y être encore.

L'histoire en elle-même, aussi simple que charmante, n'est qu'un prétexte à la plongée dans ce monde cher à son âme. Un jeune ingénieur travaillant sur un chantier de voix ferré rend visite à des cousins éloignés qu'il a dans la région. Son oncle, pasteur dissident, gère sa terre en fermier modèle. Sa cousine l'impressionne par sa beauté, son intelligence et sa maturité d'esprit. Il leur présente son mentor et chef, un jeune ingénieur aussi brillant qu'énergique...

Malgré son caractère anodin, bien des choses apparaissent en filigrane dans ce petit texte. La nostalgie de la nature et de l'Angleterre rurale des habitants des villes industrielles, noyés sous la poussière et les fumées – Manchester, pour Elizabeth Gaskell. le bouleversement des modes de vie (symbolisé par le destin de la pauvre Philis) que représente le chemin de fer pour les habitants des campagnes. Et enfin, le don d'Elizabeth Gaskell pour faire émerger des figures féminines complexes et fascinantes.

Vous aussi vous avez besoin de vacances, je le sais...
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Paul Manning rencontre une branche familiale inconnue. Immédiatement sous le charme de sa jolie cousine, Phillis, il sait qu'elle ne sera jamais son épouse. « Qui ne l'aimerait pas, l'ayant vue comme je la voyais et pouvant apprécier ce caractère de jeune fille exceptionnel comme sa beauté ? » (p. 70) La jeune fille est instruite, savante, curieuse et dotée d'un caractère pur et noble, et elle éprouve pour ce nouveau cousin toute l'affection d'une soeur pour un jeune frère un peu turbulent. le malheur viendra de ce que Paul introduit son ami Holdworth dans la paisible famille Holman. L'équilibre serein d'Hope-Farm en sera à jamais brisé.

Avec une originalité certaine, Elizabeth Gaskell fait le portrait d'une jeune fille idéale brisée par l'amour et l'inconstance d'un jeune homme qui s'est déclaré trop vite. La douce résignation et l'apaisement auquel elle se force après sa grande émotion sont superbement dépeints. Beaucoup comparent Elizabeth Gaskell à Jane Austen. Pour ma part, je ne vois rien de commun entre ces deux grandes auteures : la première reste grave quand la seconde insère avec subtilité une ironie dans tous ses textes. Si la comparaison ne tient pas selon moi, je reconnais l'immense talent des deux auteures et je refuse de choisir entre elles, comme cela semble être l'habitude chez certains lecteurs de textes britanniques.
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Paul, un jeune homme de 17 ans (au début du roman) est le narrateur. Il vient d'entrer en apprentissage (comme employé de bureau) auprès d'une compagnie de chemin de fer . L'action se passe au XIXème siècle en Angleterre. Il est loin de sa famille et est donc logé dans une pension. C'est la campagne et en dehors de son travail il s'ennuie un peu. Ainsi il se rappelle un jour qu'il a dans cette région une cousine qu'il n'a jamais vue. Il se décide à aller lui rendre visite : sa cousine est mariée à un homme qui est fermier pendant la semaine et clergyman le week-end . C'est sa cousine Phillis, 17 ans comme lui, qui l'impressionne le plus par sa personnalité à la fois calme, érudite et passionnée. Il présente un peu plus tard son chef à cette famille, ce qui créera pour tous un changement important. Deux ans plus tard, le lecteur se rendra compte de l'évolution de Paul et de Phillis.
Pour ma part ce livre m'a attristée : la jeune et jolie Phillis, malgré toutes ses qualités, n'arrive pas à se sortir de sa condition de jeune femme bien élevée du XIX eme siècle… en dehors du mariage point de salut….
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Faux départ que j'ai pris dans ma lecture avec le mot ministre, ai-je cru qu'il s'agissait d'un ministre du gouvernement, j'avais alors mal situé ma lecture quand j'ai compris par la suite qu'il s'agissait d'un ministre de l'église protestante, qui est d'ailleurs le père de notre illustre cousine Phillis, une exceptionnelle jeune fille, grande lectrice, pouvant lire le latin, le grec et l'italien, cela fait peur à son cousin Paul, notre cher narrateur...
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Pour l'anecdote, ce roman est le premier livre numérique que j'ai lu.

Dans ce roman, Elizabeth Gaskell choisit comme narrateur, Paul Manning, qui évoque ses jeunes années et son entrée dans la vie active. Celui-ci relate aussi sa rencontre et son attachement envers des cousins qui résident non loin de son lieu de travail.

Je ne dévoilerai pas le reste du récit mais , en tout cas, j'ai été charmée par ce livre où, comme à son habitude, Elizabeth Gaskell excelle dans l'étude des caractères et des tourments du coeur. La romancière n'est pas en reste pour évoquer son époque et la vie à la campagne.

Ce roman n'a pas la force et l'intensité de "Nord et Sud", ni l'humour charmant des "Confessions de Mr Harrison", mais se lit avec un certain plaisir et c'est déjà très appréciable.

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Je ne connaissais Elizabeth Gaskell qu'en tant qu'amie et biographe de Charlotte Brontë. Mais je n'avais jamais rien lu d'elle. Je ne sais pas si j'ai commencé par le bon titre.
Ma cousine Phillis m'a d'abord plutôt ennuyé. Tout le monde est tellement vertueux, raisonnable, humble et mesuré. Mais trop de perfection chez les personnages les rend lisses et sans intérêt. Quand les premiers sentiments amoureux commencent à poindre, ça donne de l'allant à l'histoire et du caractère aux personnages. Bien sûr, la description de la vie dans la campagne anglaise est très rafraîchissante, mais j'ai trouvé que ce court roman, quoique bien écrit et agréable à lire, manquait un peu de profondeur.
Je m'inquiète de n'être plus capable d'apprécier les textes classiques, que j'aimais beaucoup lire étant plus jeune. Peut-être que le manque de temps me poussant à lire leurs oeuvres les plus courtes (mais peut-être pas les plus réussies) est en cause... A creuser.
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Comme dans Cranford et Les Confessions de Mr Harrison, l'action de Ma cousine Phillis se situe dans une petite ville imaginaire, cette fois baptisée Eltham. Il ne s'agit pourtant pas dans cette novella de la vie de vieilles demoiselles entre invitations à boire le thé et ragots sur le compte des voisins, mais plutôt de la vie de famille dans une ferme isolée, entre travaux de la ferme pour les messieurs, travaux d'aiguille pour les dames, et lecture pour celles et ceux qui en ont le goût.

La lecture et l'étude tiennent une place très importante dans la vie de plusieurs personnages de cette novella, mais ils n'ont pas tous le même rapport au savoir. le père de Paul est pragmatique. Il lit et étudie pour développer des inventions utiles. Il est très doué dans son domaine, mais un peu ridicule aussi, notamment quand il prend des notes sur les vaches alors qu'il découvre ces animaux (ce qui lui donne même un petit côté Bouvard et Pécuchet). Holdsworth, l'ingénieur, est également quelqu'un d'instruit, mais il tire son savoir au moins autant de ses voyages et d'une vie d'aventures que de l'étude studieuse. Quant à Phillis et son père, ils n'ont que les livres et les contacts avec de rares visiteurs pour parfaire leur instruction. Leur soif de savoir est sans limite et se porte vers des domaines parfaitement étrangers à Paul, même un peu effrayants pour lui, notamment l'étude des langues mortes (cette histoire de langues mortes est un peu le "running gag" de la nouvelle).

Phillis est l'héroïne romantique par excellence. Elle tombe éperdument amoureuse et voit sa santé décliner ou s'améliorer selon qu'elle se sent aimée ou mal aimée de l'élu de son coeur. Tout au long de la nouvelle, on a un peu peur pour elle, parce qu'on la sent capable de mourir d'amour. Ce qui la sauve, c'est qu'elle tient beaucoup à sa dignité. En bonne jeune victorienne, elle ne doit rien laisser paraître de ses sentiments ou de ses déceptions et ravale donc son chagrin en silence. Mais comme toute sa personne trahit ses sentiments, il n'y a finalement que sa mère, bien moins perspicace que sa servante, pour n'avoir pas percé à jour le secret de polichinelle de sa fille.

La construction de la nouvelle est habile. le récit commence avec l'histoire de Paul, le narrateur, bien avant sa rencontre avec Phillis. Aussi cette rencontre apparaît comme une étape dans sa vie. le lecteur est alors persuadé qu'il va y avoir une histoire d'amour entre les deux cousins. Mais il n'en est rien ! C'est exactement au milieu de la nouvelle qu'Elizabeth Gaskell a placé des révélations importantes nous permettant cette fois de bien saisir la situation et d'anticiper la suite. Au début, chaque apparition de Phillis donnait à penser que Paul était en train de tomber amoureux. Mais Phillis et Paul sont bien trop différents. Paul trouve Phillis ravissante, bien que trop grande pour lui, mais il est conscient que ce qui les sépare plus que toute autre chose ce sont les langues mortes, ou plus sérieusement la soif de connaissances de Phillis. Paul ne va donc finalement pas être un acteur de l'histoire d'amour de Phillis mais un simple témoin, bienveillant et maladroit.

Décidément j'aime énormément Elizabeth Gaskell, son humour fin et discret, son attention aux détails du quotidien, son empathie pour ses personnages dont elle se moque pourtant gentiment. J'ai fait des repérages dans les bibliothèques électroniques en ligne et trouvé plusieurs nouvelles qui ne sont pas disponibles en librairie et que l'on peut télécharger. Mais rien ne vaut, me semble-t-il, les traductions récentes de Béatrice Vierne et ses toujours précieuses notes de bas de page. J'espère donc que L'Herne va continuer à publier l'intégralité de l'oeuvre d'Elizabeth Gaskell qui mérite vraiment d'être beaucoup plus connue en France.

Lien : http://uncahierbleu.wordpres..
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