Citations sur Danser les ombres (156)
Demain n'a pas de visage. Demain dont on ne sait pas comment faire pour qu'il ne vous affame pas, demain méchant, violent, qui vous tient éveillé la nuit es là, mais elle n'a plus peur.
Dans les rues de Port-au-Prince, partout, on aligne les morts le long des trottoirs. Eux, ici, ils veulent aligner des vivants, de toute leur force, en sortir le plus possible, pour qu'il soit des rues, dans cette ville tremblée, où les cris de joie sont plus forts que les pleurs, et où les hommes, face à la colère des sols, peuvent se dire à eux-mémes que malgré leut petitesse, malgré leur fragilité, ils ont gagné.
Hommes, les trente-cinq secondes qui étaient des siècles sont passées, vous laissant à tous la peau blanche et l'esprit lacéré. Il n'y a plus que douleur et hébétude. Le nuage retombe doucement, et vous découvrez lentement la ville détruite. Ce qui s’ouvre alors, vous le savez, c’est le temps de l'effort et des pleurs, Ce qui s'ouvre maintenant, c'est que vous n’aurez plus de répit. La ville est à terre. Elle va s’éclairer à la bougie cette nuit et les suivantes. Elle retentira de clameurs, longues et pénétrantes, Ce qui s’ouvre maintenant, c'est la peur d'après le malheur et la vie d'avant, elle, semble n’avoir jamais existée …
Hommes, ce qui est sous vos pieds vit, se réveille, se tord, souffre peut-etre, ou s'ébroue. La terre tremble d'un long silence retenu, d'un cri jamais poussé.
J’ai travaillé toute ma vie à cautériser la plaie dangereuse de l’ignorance.
Est-il possible que l’urgence vous débarrasse de la difficulté d’être homme ? Qu’il y ait dans l’action face à la souffrance quelque chose de vif, de concentré qui vous soulage des tourments de l’inutilité et ressemble, une fois la journée passée, non pas au bonheur, mais à une sorte de satisfaction parce qu’on a fait peu, mais de toutes ses forces ?
C’était comme si toute la rue attendait que la doyenne donne le signal du départ en lançant un de ses jurons préférés, «Cornecul, on dirait que la mer a pété tellement il fait chaud aujourd’hui! », pour tout remballer.
Un voyage à Haïti, au plus près de son peuple et de sa culture; témoignage de l'attachement que porte l'auteur à ce pays. Le roman : un tremblement de terre, une histoire d'amour, les liens de fraternité qui se créent, le culte vaudou... Tout celà un peu pêle-mêle
J'ai adoré "Le soleil des Scorta" mais "Danser les ombres" m'a laissée perplexe. Je l'ai lu sans déplaisir, mais sans plaisir non plus.
Elle se laisse traverser par la tristesse du mourant sur le champ de bataille, qui sent que, partout autour de lui, on meurt aussi.
Pourquoi sommes-nous dotés de mémoire si nous sommes voués à l'instant ?