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Citations sur Danser les ombres (156)

S'il faut mourir, alors autant vivre un peu...
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Elle s'appelle Lily. Elle a seize ans. Elle va mourir. Elle a faim de tout et voudrait qu'on lui fasse l'amour. Le reste est mensonge.
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Les efforts lents d'un peuple vers la liberté, un peuple qui se secoue le dos pour faire tomber les sangsues du pouvoir, qui se bat pour que ses fils fassent des études et vivent mieux que ses aînés, pour qu'il n'y ait plus de Bourik Travay qui, dès l'âge de douze ans, porte toute la journée des poids harassants, sans jamais souffler et puis finalement, le néant...En quelques secondes...A quoi cela a-t-il servi ? ...Qui se joue d'eux ?...Un dieu mauvais ? Ou le hasard simplement, qui s'obstine comme il le fait parfois lorsque le dé a décidé de ne plus donner qu'un seul chiffre, toujours le même, celui qui porte la poisse ? 
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Hommes, ce qui est sous vos pieds vit, se réveille, se tord, souffre peut-être ou s'ébroue. La terre tremble d'un long silence retenu, d'un cri jamais poussé.

Hommes, trente-cinq secondes, c'est un temps infini et vos yeux s'ouvrent autant que les crevasses qui lézardent vos routes et les murs des maisons. En ce jour, à cet instant, tous les oiseaux de Port-au-Prince s'envolent en même temps, heureux d'avoir des ailes, sentant que rien ne tiendra plus sous leurs pattes, et que, pour les minutes à venir, l'air est plus solide que le sol.
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Il y a, dans l'action, un abri au vertige de l'inutilité.
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Est-il possible que l'urgence vous débarrasse de la difficulté d'être homme ? Qu'il y ait dans l'action face à la souffrance quelque chose de vif, de concentré qui vous soulage des tourments de l'inutilité et ressemble, une fois la journée passee, non pas au bonheur, mais á une sorte de satisfaction, parce qu'on a fait peu, mais de toutes ses forces ?
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Soigner et instruire. Est-ce que l'homme peut faire autre chose pour l'homme?
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Le temps avait déserté cet endroit. Il s'y était d'abord précipité avec ardeur, déposant mille clameurs, bris de verres, cris de jouissance, rires d'amis, larmes de filles usées par le dégoût de soi, le temps était passé ici, avec ces dictatures, ces rêves de liberté, ces complots murmurés et maintenant, il était définitivement parti et il ne restait plus que les murs et le Vieux Tess, plongés dans un calme étrange, avec simplement le coq de cette arrière-cour devenue jardin pour rappeler qu'il était encore des jours et des nuits et que le monde, au-dehors, courait toujours avec la même impatience.
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"Que la vie soit joyeuse ou rude, disait-il souvent en plissant les yeux, mais qu'elle soit intense."
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Mais d'un coup, sans que rien ne l'annonce, d'un coup, la terre, subitement, refusa d'être terre, immobile, et se mît à bouger ...

Durant trente-cinq secondes qui sont trente-cinq années ...

À danser, la terre ...

À trembler.

Ce n'est d'abord qu'un grondement, l'oscillation anormale des murs. Les hommes regardent les plafonds sans comprendre. Que se passe-t-il ? ... Qui peut mettre un nom sur cela ? Les bouches s'ouvrent grandes, les yeux aussi. Ils suspendent leur phrase, leur main, leurs pensées. Ils regardent partout pour essayer de saisir ce qu'il se passe. Est ce que ce vrombissement des murs, du sol, ne se produit qu'ici, ou dans tout le quartier ? ... Est ce que cela va durer ? ... Les secondes passent mais elles semblent être dilatées à l'infini. Des bruits résonnent partout, etranges, et les hommes sont stupéfaits. Que se passe-t-il ? ...

Et puis, la peur monte. Parce qu'ils comprennent. Partout où ils sont, les hommes n'ont pas encore nommé ce qui se produit mais ils comprennent le danger. La terre n'est plus terre mais bouche qui mange. Elle n'est plus sol mais gueule qui s'ouvre. A 16h53, les rues se lézardent, les murs ondulent. Toute la ville s'immobilise. Les hommes sont bouchés bées colle si la parole avait été chassée du monde.
Trente-cinq secondes où les murs se gondolent, où les pierres font un bruit jamais entendu, jamais ressenti, de mâchoire qui grince.

Hommes, ce qui est sous vos pieds vit, se réveille, se tord, souffre peut-être , ou s'ébroue. La terre tremble d'un long silence retenu, d'un cri jamais poussé.
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