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sur 3762 notes
J'ai découvert (il n'est jamais trop tard) Laurent Gaudé à travers son dernier "écoutez nos défaites". Cette lecture m'a procuré un plaisir certain. Après un petit tour sur le présent site, je coche une série de livres de l'auteur dont les histoires semblent alléchantes. Après avoir lu "Le soleil des Scorta", je décide enfin de débuter "La mort du Roi Tsongor". J'étais extrêmement enthousiaste à l'idée de le débuter (expérience africaine, intérêt pour les mythologies grecques, et surtout grand nouvel amateur de la plume de Gaudé).

Je n'ai pas été déçu.. Les yeux glissent de gauche à droite, l'histoire prend forme dans notre imaginaire, le plaisir est là.

Laurent Gaudé est sans aucun doute un de mes auteurs préférés. Je n'ai pas manqué de faire un tour au magasin de seconde main pour compléter ma collection !
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Un vrai coup de coeur que ce conte pour adulte à la plume sublime.

Le contexte : le roi Tsongor, souverain-guerrier d'un immense empire qu'il a acquis au prix de combats sanguinaires sur des décennies, au prix de nombreuses vies et de sa conscience, s'apprête à marier sa fille. Tout est orchestré de mains de maitre, le royaume entier est en ébullition. Kouame est au porte de la ville, offrant toutes ses possessions, jusqu'à son royaume pour obtenir la main de la belle Samilia.
Seulement tout ne va pas se passer comme prévu. Un revenant du passé, Sango Kerim revient la veille du mariage pour réclamer ce qui a été promis, la main de Samilia. La suite est inévitable, une guerre sans merci qui ne s'achèvera que lorsque Massaba sera rayée de la surface de cette terre imaginaire.

Malgré le thème quelque peu guerrier, ce livre m'a laissé un sentiment de calme et de sérénité, l'écriture est sublime, les 89 citations déjà relevées par les babelioeurs peuvent déjà vous en donner un aperçu.

Les personnages, les tribus, les ethnies sortant directement de l'imaginaire de l'auteur sont magnifiques. Les « rampants », peuple de Katabolonga, grands hommes maigres et squelettiques, vivant toujours courbés dans des huttes de boue minuscules, mais qui deviennent altier avec une démarche fière et fluide lorsqu'ils se « déplient ».
L'armée des ombres blanches, qui se recouvrent de craie et ressemble à des serpents à la peau calcaire.
Les mangeurs de Khat, les cheveux longs et embroussaillés, la barbe hirsute et les yeux striés de rouge sous l'effet de la drogue qu'ils mâchent, les plongeant dans des visions et les rendant effrayant au combat.
Les chiennes de guerre, des hommes forts et robustes qui se parent comme des femmes pour partir au combat pour humilier leurs adversaires.

Nous sommes aussi transportés au côtés de Souba, le plus jeune fils du roi, qui part seul au rythme de sa mule, sur les routes du royaume pour un voyage qui le mènera à découvrir les différents visages de son père. C'est aussi une quête personnelle qui fera de lui un être digne de l'héritage de son père.

Samilia. La fille du roi. La cause de la guerre. Et pourtant personne n'a pensé à lui demandé son avis et à respecter son choix. Elle se retrouve spectatrice de la mort de milliers d'hommes dans des combats dont elle est l'origine. de quoi faire frémir les plus féministes d'entre nous…

Bref, une surprise, un hasard, un coup de coeur, à mon sens indispensable.




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J'ai découvert cet auteur et ce livre ce jour, un petit bouquin de plus de 200 pages mais grand par le récit qui nous est ici narré. J'ai plongé avec bonheur dans cette lecture tant on est happé par ce récit qui ressemble à une tragédie grec. J'ai aimé suivre cette épopée du roi Tsongor et de sa descendance, de son passé à sa mort et à la ville de Massba en guerre suite aux différents prétendants Kouame et Sango Kerim qui souhaitent épousé sa fille Samilia. J'ai beaucoup aimé suivre également le dernier fils Souba dans sa quête pour construire 7 tombeaux différents.

Une jolie découverte que cet auteur dont je n'avais jusqu'à présent rien lu,
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Au temps d'une Antiquité imaginaire, le roi Tsongor a bâti un empire immense grâce à sa force de guerrier. le sang des innocents a souvent coulé mais le roi a réussi et il est en paix. Alors qu'il s'apprête à marier sa fille, il apprend la veille des noces que celle-ci a fait le serment de se marier avec un autre alors qu'elle n'était qu'une enfant. Ce prétendant oublié depuis revient et réclame la belle Samilia. le roi Tsongor ne sachant se résoudre à donner une réponse positive à l'un ou à l'autre, il se donne la mort. Il s'attendait à la guerre entre les deux prétendants et c'est ce qui arrive, divisant même les frères de Salina qui prennent partie pour l'un ou l'autre. Cette guerre (comme toute guerre) est ridicule, n'en finit pas (prend la place de presque tout le roman). Les morts s'amoncellent. Et quoi les récits de guerre ne m'attirent pas, j'ai été tenue en haleine du début jusque la fin. Un magnifique roman !
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Waouwww www!

Un récit épique, homérique, empli des grands sentiments, des grandes valeurs qui font les grandes histoires : l'honneur, la bravoure, la vengeance, l'amour, la honte, l'orgueil...
Peuplé de personnages tous plus magnétiques les uns que les autres, comme le roi Tsongor, comme Katabolonga.

Ce roman ne se raconte pas, il se vit. L'écriture est magnifique, les paysages y sont grandioses, les destins y sont tragiques et les hommes y sont à la fois valeureux et faibles, courageux et vils, aimants et haineux, humbles et orgueilleux, fiers et honteux.

Un sublime roman qui vient d'intégrer la liste de mes coups de coeur
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Une bonne surprise que cette lecture qui change des romans mièvres et " feelgood " qui pullulent depuis quelque temps dans nos librairies.
Deux histoires principales se superposent : la guerre qui oppose les deux prétendants de la fille du roi Tsongor et la quête du plus jeune fils , de sept tombeaux à ériger . Et en arrière plan, l'indéfectible amitié entre le roi Tsongor et son serviteur Katabolonga , au delà de la mort.
Un roman sur l'absurdité des décisions des puissants qui entraînent les peuples dans des guerres imbéciles pour leur propre intérêt, sur l'entêtement, l'égoïsme et l'orgueil des hommes.

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J'ai déjà lu de cet auteur le soleil des Scorta qui m'avait peu convaincu. Mais là j'ai dévoré ce conte aux allures mythologiques. Tsongor organise le mariage de sa fille au prince d'un pays voisin. le royaume est en liesse et prépare ces noces hors normes. C'était sans compter l'arrivée d'un prétendant du passé lié par un serment de jeunesse à la belle. La ville de Massaba tremble. La jeune femme est condamnée au parjure car lié par deux promesses. le rythme est mené tambour battant, les actes s'enchaînent et la ville de Massaba tombe dans la violence, se déchaîne sous la guerre sacrifiant les 5 enfants de Tsongor et son souverain dans les egos de ces deux hommes. Une sorte de guerre de Troyes revisitée avec force de peuplades déchainées.
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La mort du roi Tsongor est un roman primé en 2002 du Goncourt des lycées, puis l'année suivante du Prix des libraires. C'est une oeuvre magistrale, qui est devenue presque un classique de la littérature française, puisqu'il me semble qu'elle a été intégrée au programme du baccalauréat de français. Autant dire une belle consécration pour Laurent Gaudé !

Comme le titre de l'oeuvre l'indique, le roi Tsongor est mort, tué par son fidèle serviteur Katabolonga, qui lui avait fait une promesse de vengeance des années auparavant. Sa mort survient au pire moment qu'il soit : Tsongor s'apprêter à marier sa seule fille Samilia au prince Kouame, des Terres du sel. Tout aurait été pour le mieux, si ce n'est l'arrivée de Sango Kerim, élevé plus jeunes avec les enfants de Tsongor, qui revient avec une promesse de fidélité faite par Samilia des années plus tôt. le dilemme est de taille pour cette dernière : doit-elle tenir sa parole faite dans l'enfance à Sango Kerim ou honorer sa promesse de mariage à Kouame ? En tout les cas, son choix aura des conséquences désastreuses sur le royaume et sur l'honneur de sa famille.

Sans décision tranchée prise par Samilia, les deux prétendants se déclarent la guerre. C'est à celui qui tuera l'autre pour pouvoir prendre la belle comme épouse. le royaume de Massaba est mis à sac. Massacre, pillage, violence, la guerre s'éternise et semble ne jamais finir. le sang coule à flot, les corps s'entassent, les guerriers sont à bout de souffle, mais aucun camp ne se repli et personne n'abandonne. le royaume est dévasté, la fratrie même du roi est divisée et s'entre-tuent sans vergogne. L'action est omniprésente, Laurent Gaudé ne nous laisse aucun temps mort, tout s'enchaîne avec fluidité et précision, pour nous livrer une histoire dynamique, fougueuse et enragée.

En parallèle, on pourrait dire que La mort du roi Tsongor est un roman épique, puisque l'on peut suivre Souba, le plus jeune fils de Tsongor, qui s'est vu confier une mission par son père avant de mourir. Son épopée va le conduire vers des contrées lointaines, dans une quête honorifique à la recherche de la vérité et de la spiritualité, loin de la guerre qui fait rage à Massaba. Un héros qui fait étrangement écho à Ulysse, dans L'Odyssée, qui quitte sa patrie pour errer pendant près de vingt ans, pendant que son royaume est à feu et à sang.

En lisant ce récit, on ressent avec bonheur l'ensemble des références littéraires et culturelles que l'auteur a dû utiliser pour écrire son oeuvre : récits mythologiques, quêtes initiatiques, tragédies classiques, diverses références à l'imaginaire africain ou encore à l'antiquité… Vous l'aurez compris, c'est une oeuvre riche et hétéroclite, incroyablement bien construite, plein d'exotisme et de métissage.

Une adaptation théâtrale a découlée du roman de Laurent Gaudé. Réalisée en 2009 par Olivier Letellier, elle retrace, avec habileté l'histoire originelle en une heure à peine. J'avoue qu'après cette adaptation, je verrai bien, pourquoi pas dans les années à venir, une adaptation cinématographique. Ce serait une juste récompense pour la magnifique histoire livrée ici.

Une oeuvre magistrale, épique, héroïque, peuplée de références littéraires, qui nous invite au voyage. Un récit magnifiquement bien écrit, riche et intemporel, que je vous recommande chaudement !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Tsongor est fils de roi mais n'hérite d'aucun royaume. Il constitue une armée et s'en va à la conquête du monde connu, jusqu'aux confins des contrées sauvages. Il construit son royaume, soumet des peuples, bâtit des villes. Il se retire enfin, paisible à Massaba. Au seuil de sa vie, il marie sa fille Samilia. Enfin, il a prévu de la marier à Kouame, mais un second prétendant arrive la veille du jour des noces...

Tsongor, ne veut pas choisir, ni décider. Las, il demande à son fidèle serviteur de mettre fin à ses jours, laissant Massaba en proie au chaos, au déchirement. Les deux clans vont s'affronter dans une bataille impitoyable. Seul Souba, le plus jeune fils,envoyé par son père à travers e royaume à la recherche d'un lieu de sépulture échappe à ce destin tragique.

Conte mythologique, à la fois épique et fantastique, ce roman nous entraine dans une Antiquité africaine imaginaire où la vanité et l'orgueil guident le monde. Un monde qui révèle chaque jour, dans la guerre, un peu plus son absurdité. L'absurdité de cette lutte pour une femme que l'on a tôt fait d'oublier dès que les combats commencent. Cette femme qui n'a pas choisi mais qui avait prêté serment.

Extrêmement bien mené le récit est vif, saccadé parfois haché même, mais toujours haletant. Et qui au passage, à demi mot susurrés par les esprits, pousse notre réflexion sur la vie, sa construction et sa transmission aux générations futures Une tragédie de l'humanité.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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D'emblée le style est puissant, on entre dans le roman comme dans un texte sacré. le narrateur nous raconte une histoire qui nous touche au plus profond de nous-même, on est hors du temps, on est dans l'essence des choses, dans les archétypes. L'attitude hiératique des personnages nous emporte. Les personnages vont au bout de leur destin… et quel destin ! C'est violent et cruel comme un conte et comme un conte ça nous parle de l'humain. Un livre qui restera dans ma mémoire longtemps.
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