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4,21

sur 6665 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le roman se passe dans les Pouilles avec la présence omniprésente et brûlante du soleil exprimée par de très beaux passages.
L'histoire commence en 1870 avec Lucien Mascalzone qui revient à Montepuccio après 15 ans de prison et commet un viol.
De ce viol naît un gamin Rocco, refusé par le village (et même pire), qui sera confié à un couple de pêcheurs et portera le nom de Mascalzone Scorta.
Habité d'un esprit de vengeance, il vit de méfaits et de brigandages.
Il a trois enfants dont on va suivre le parcours et la très belle entraide familale.
Ces trois enfants. auront des enfants.
On parcourt donc quatre générations racontées sous la plume de Laurent Gaudé. Des chapitres sont présentés en italique et constituent le témoignage de Carmela, la fille de Rocco.
Un vrai régal.
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Je lis beaucoup de livres plutôt récents que j'apprécie souvent
Une ou deux fois par an, l'envie ou le hasard me fait lire ou relire des auteurs plus anciens :Alamut de Bartol, Maître et Serviteur de Tolstoi, Des souris et des hommes de Steinbeck, le pont sur la Drina d'Andric ou Cent ans de solitude de Marquez
A chaque fois je reste ébahi par la beauté des textes , le talent de l'écriture et surtout le fossé qui sépare ces textes du flot ininterrompu de la littérature ordinaire
Laurent Gaudé, le Soleil des Scorta, il n' y a rien à dire. Pas un mot à ajouter, pas un mot à retirer.Comme chez tout les grands auteurs, je suis ébloui par la beauté du texte à jamais éternelle
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Qu'il est bon ce soleil d'Italie! Il fait un glacial -25 °C dans mon Québec de décembre, mais par la magie du roman, je sens la chaleur qui chauffe les vieilles pierres de Montepuccio. Et lorsque le pouvoir d'une plume nous transporte ainsi, les étoiles s'allument sur la critique babélienne.

C'est l'histoire d'une famille italienne sur plusieurs générations, une saga qui commence douloureusement avec la vengeance d'un homme qui engendre un enfant qui naitra avec le poids de la malédiction. le clan survivra, avec des crimes et des secrets bien gardés, des traditions et une solidarité qui pourra s'étendre à tout le village.

C'est un hymne au pays auquel on s'accroche, à la famille et aux liens indestructibles qui l'unissent, au travail acharné qui devient la source du bonheur des hommes ainsi qu'à la toute petite place de chacun dans la trame du monde…
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Que dire après la lecture de ce livre ? Que j'ai adoré ? Ce serait simpliste. Que j'ai voyagé sous le dur soleil des Pouilles ? Assez niais. Que j'aurais voulu encore accompagner la famille ? La famille des Scorta. ça ne voudrait pas dire grand chose.
L'histoire des Scorta sur plusieurs générations, dans ce village de Montepuccio, au sud de l'Italie, je l'ai vécue avec mon coeur, je l'ai vue de mes yeux grands ouverts, je l'ai sentie dans mes tripes.

La mère, c'est la terre nourricière de la famille Scorta mais aussi de chaque habitant du village. Une mère dure, accablante, sans états d'âme, desséchée par le soleil. Mais dont la poussière coule dans les veines des membres de la famille, les rendant eux aussi durs et plus forts.

La sueur et le labeur qu'exige ce sol pauvre auront raison de tous leurs maux, la volonté, la fraternité balaieront la malédiction des Scorta. Au fil des générations, le 20è siècle s'écoule dans ce petit village tenu d'une main de maître par les curés qui se sont eux aussi succédés, plus ou moins acceptés par les villageois.

Crimes, ferveur, fraternité sont les maîtres mots de ce magistral roman, qui a bien mérité son prix Goncourt en 2004.
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Cette histoire se passe dans le Sud de l'Italie, dans les Pouilles qui portent bien leur nom.
C'est le roman d'une dynastie, qui commence par une méprise.
Nous vivons la lutte de toute cette famille pour survivre dans ce village misérable (du moins avant l'arrivée du tourisme de masse) qui parfois la rejette et parfois la protège.
Cette famille aux membres de sang et aux membres de coeur qui connait des bonheurs savoureux et inoubliables mais aussi, comme dans toutes les familles, de grands chagrins, et qui reste toujours soudée.
J'ai mis un cinq étoiles avec des réserves car j'ai trouvé la fin quelque peu bâclée.
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Je viens de terminer "Le soleil des Scorta" et j'ai la tête pleine d'images du sud de l'Italie, de ce petit village de Montepuccio où les liens familiaux semblent si forts...
Le style de l'auteur rend parfaitement hommage à cette région qu'il dépeint avec chaleur.
C'est une belle ode à la famille et à ses valeurs.
Un très beau roman.
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Au soir de sa vie, Carmela raconte l'histoire des Scorta. À Montepuccio, en Italie du Sud, un jour où le soleil était fou, Luciano a violé Immacolata. de cette union sacrilège est né Rocco, le premier des Scorta. Marié avec la Muette, il a eu trois enfants, Domenico, Giuseppe et Carmela. « Une famille devait naitre de ce jour de soleil brûlant parce que le destin avait envie de jouer avec les hommes, comme les chats le font parfois, du bout de la patte, avec des oiseaux blessés. » (p. 29) Un quatrième enfant s'ajoute à cette famille, Raffaele. Ce gamin a choisi les Scorta, même s'il sait que cette famille traînera toujours avec elle une réputation funeste. « Il ne fallait pas espérer les lampions pour les Scorta. » (p. 69)

Tout le village a peur d'eux, mais personne ne songerait à les chasser : les Scorta appartiennent à cette terre. « La relation qu'entretenait Montepuccio avec les Scorta était faite d'un mélange indémêlable de mépris, de fierté et de crainte. » (p. 91) Les Scorta ont fait le serment de toujours servir leur famille : ce défi lancé au monde n'est pas un affront, mais une revendication fière, un pari lancé sur l'avenir. Toute la fortune des frères Scorta est investie dans le premier bureau de tabac du village et c'est Carmela qui veille aux intérêts du clan. Elle aime et protège les siens, à la fois patiente, fière et intraitable.

Un autre serment lie les Scorta : chacun devra, avant de mourir, transmettre un savoir à un de ses neveux ou nièces. Les Scorta sont pauvres comme la misère, ils n'ont aucun patrimoine, mais leur héritage est immense et ne doit pas sombrer dans l'oubli. Et qu'importe si la véritable histoire des Scorta n'est connue que d'eux seuls ! Qu'importe si les autres ne connaissent qu'une légende ! « Ce que l'on dit de vous, l'histoire qu'on vous prête, c'est cela qui compte. Je voulais qu'on prête New York aux Scorta. » (p. 133) Chez les Scorta, les gens sont taciturnes, alors chaque parole pèse et résonne.

Le soleil brûle les rues de Montepuccio et fait naître la fureur chez les hommes, surtout chez les Scorta où les hommes ont le sang fou : « Je suis un Scorta. Qui brûle ce qu'il aime. » (p. 186) Ne cherchez pas d'êtres normaux chez les Scorta : chacun a la conscience aigüe d'appartenir à une puissance éternelle. Ce roman célèbre le soleil, la pierre et la rocaille. Il dessine l'histoire fabuleuse d'une lignée de fous et d'ambitieux. Porté par la plume âtre de Laurent Gaudé, ce roman est aussi capiteux que le vin qui coule des grappes brûlantes sur les coteaux italiens.
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Un bijou. du genre qu'on dévore dans la nuit. Condition de lecture. Une petite pluie dehors, un bon fauteuil, une bonne lumière qui éclaire chaque page, un silence relatif. ( le bruit des enfants qui jouent est le bien venu) ET alors le voyage par l'Italie du Sud, vers les Scorta peut commencer dans le confort, la tendresse, le déchirement des sens, vers le coeur même de la vie... Une épopée. Fabuleusement addictif...
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Une très belle fresque d'un petit coin d'Italie et de sa société patriarcale à travers l'histoire de la famille Scorta.
En choisissant de plonger son lecteur dans cette atmosphère lourde, dure,
pétrie de certitudes et de traditions, Laurent Gaudé parvient à susciter bien des réflexions sur l'essentiel de nos existences.
Que de thèmes abordés ou suggérés ! le sens de la vie, la mort, l'argent, la cupidité et au milieu de tout ça, le combat éternel de l'humain face à lui-même.
Mais, ce qui m'a vraiment fait " fondre ", c'est la musique des mots, la poésie qui baigne la terre de Montepuccio.
Un décors âpre que cette terre, hostile au premier regard, et, qui pourtant n'est rien moins que le coeur de la famille et du village.
Une terre qui pétrit ,qui nourrit, qui attendrit .
C'est le portrait de la terre-mère que nous a offert l'auteur.
Vraiment, ce fut une belle lecture. Mais, le thème est si dense que j'en attendais une vraie saga.
J'aurais aimé suivre les personnages de plus près, mieux appréhender les caractères: certaines situations méritaient d'être plus développées ( intérêt historique par exemple: je pense à l'épisode Ellis Island...)
Mais ce n'est pas le choix de l'auteur.Son style est autre.
Une seule envie, le lire à nouveau.
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[Coup de coeur] Bon, je pense qu'énormément de choses ont été écrites sur ce roman et très certainement plus intéressantes que ma chronique. Pourtant, il y a des livres qui dépassent largement le coup de coeur, car ils vous laissent de profonds sentiments, ceux qui sont attachés à votre vie, votre terre, ceux que vous chérissez. Car finalement, rien d'exceptionnel dans ce que raconte Laurent Gaudé, sauf qu'il le rattache à nos propres existences. Des contes puissants et émouvants qui bouleversent.

Luciano Mascalzone est un bandit de grand chemin. Il vient de purger une peine de 15 ans de prison et revient à Monepuccio, un village du sud de l'Italie pour retrouver Filomena Biscotti, celle dont il était amoureux avant son emprisonnement. Il traverse le village, sous le soleil brulant, jusqu'à la maison de Filomena, la porte s'ouvre et la jeune femme s'offre à lui sans résistance. Les habitants décident de le tuer à cause de ce qu'ils pensent être un viol. Neuf mois plus tard, un enfant va naitre et sa mère s'appelle Immacolata Biscotti.

L'écriture et le style de Laurent Gaudé sont déjà un grand plaisir de lecture, il complète ce sentiment avec des histoires simples mais profondes, dont les mots vous remuent les tripes. Dans ce roman, les derniers chapitres sont comme des écrits de Gruissan, village de pêcheurs, on y retrouve la chaleur, les vieilles légendes de famille, les querelles ancestrales, la fête et les processions entre le religieux et le païen, et enfin le fameux cimetière qui rapproche, pour l'éternité amis, famille, amants et maîtresses, fils cachés et ennemis.

❓Avez-vous un livre coup de coeur de Laurent Gaudé ?

Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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