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3,8

sur 804 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman polyphonique et poétique qui a trouvé écho en moi.
Laurent Gaudé nous transporte dans le temps et l'espace grâce à une incroyable mise en voix de ses personnages.
Alexandre nous parle par delà la tombe. Nous entraîne dans ses ambitions, son envie de vivre, de ne pas mourir, de ne pas disparaitre, son besoin d'éternité. Sa belle-soeur Dryptéïs nous entraîne à sa suite pour lui rendre les derniers honneurs, résister aux complots de cour, respecter un homme grandiose. Ses fidèles compagnons nous font vivre leurs derniers instants de bravoure et de fidélité, leur déchirement, leurs combats.
La langue de Gaudé, les voix, la geste trouve résonnance chez la lectrice que je suis. Ces voix sont d'ailleurs encore un peu là, surtout Alexandre et Dryptéïs.
En ce qui me concerne, Gaudé me parle ici bien plus que ce qu'il avait pu faire avec "Ouragan", que j'adore. C'est dire s'il m'a transporté ici!
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Formidables destins croisés d'Alexandre le Grand et de Dryptéis (la Petite ?), épouse de son compagnon d'arme. Laurent Gaudé retrouve sa verve de la mort du Roi Tsongor. Il nous livre un récit magnifique, poignant. Au centre, la question de l'héritage d'un conquérant aussi génial que brutal, et de l'attitude de ses proches, devenus rivaux. La figure humaine, trop humaine de Drypteis oblige ces hommes à choisir entre une fidélité mortelle mais glorieuse à leur mentor et un conflit tout aussi fatal mais absurde.

Epique, cornélien et si bien écrit...
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Le talent de conteur de Laurent Gaudé n'est plus à prouver et quand il choisit un thème comme l'agonie d'Alexandre le Grand, le roman ne peut être que grandiose.
Le récit commence par le mélange de trois voix, celle d'Alexandre terrassé par une fièvre subite, celle d'Ericléops envoyé comme messager en Inde et celle de Dryptéis, la vaincue perse retirée du monde avec son fils.
On envoie chercher Dryptéis et la vieille Sisygambis pour connaître les chances de survie de l'agonisant puis très vite les rivalités des compagnons se déchaînent pour la succession.
"Tout se fissure dans l'Empire. Les reines meurent dans la fange, les nouveau-nés sont étouffés. On déchire les alliances et aiguise les fers."
Olympias, la mère d'Auguste lui avait demandé "À qui appartiens-tu Alexandre?" et cette question le hantait. Lors de son cortège funéraire, nombreux sont ceux qui voudront son corps : sa mère en Macédoine, Ptolémée comme enjeu politique en Basse Égypte, Dryptéis fidèle au désir d'Alexandre veut l'emmener vers l'Est ou encore sur les champs de bataille de l'Inde où plane toujours une odeur de défaite.
En mêlant systématiquement les voix, celles des vivants et des âmes, l'auteur évoque la passion de la conquête, le courage et la dévotion de certains de ses compagnons, la fidélité des vaincus comme celle de Dryptéis, le risque du pouvoir.
Toutes les scènes sont spectaculaires comme celles du défilé devant l'agonisant, le trajet du cortège funéraire avec les trente pleureuses des sept empires d'Alexandre ou la dernière chevauchée vers les armées de l'Inde.
"Le Gange...On dit que les hommes ici le vénèrent au point de vouloir mourir dans ses eaux pour flotter lentement dans l'éternité."
Les personnages sont fascinants avec la noblesse de Dryptéis, le courage d'Ericléops ou la sagesse finale d'Alexandre ou de Tarkilias.
Pendant toute la lecture, je fus emportée dans un autre siècle, un autre monde grâce à la richesse de cette histoire contée dans un style magique si particulier à l'auteur.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Depuis quelques jours je tourne autour des livres de la rentrée littéraire, je sais, j'avais dit que j'allais attendre mais bon j'ai été tellement bien conseillée !

Quand j'ai commencé ma lecture, j'ai cru que je n'allais pas y arriver, non pas que cela soit compliqué mais j'avais tout oublié de l'Antiquité et me retrouver à jongler avec les noms de l'entourage d'Alexandre le grand, j'en ai perdu mon latin, enfin si je puis dire.

Mais très vite, les pions se mettent en place, l'écriture est prodigieuse, ça me change de ce que j'ai pu lire dernièrement. le style est puissant, vous éprouvez la quête de pouvoir, la culpabilité, les souffrances, les sacrifices.

Un texte qui se dévoile par trois voix : Alexandre qui vit sa fin, Drypteis la noblesse d'un destin et Ericléops la fidélité fraternelle. J'ai été particulièrement touchée par le personnage de Drypteis, son courage, son envie de ne pas participer à l'Histoire et dans le même temps faire le choix de respecter le destin qui est le sien.

Je l'ai lu en un souffle, ne pouvant le refermer, luttant contre le sommeil fascinée par ce texte.

Pour le prix d'un livre, vous remontez le temps, vous voyagez aux cotés de héros aux destins tragiques dans des contrées aux paysages somptueusement décrits. Si vous trouvez moins cher ailleurs…

En somme, un énorme coup de coeur ! Merci à ma libraire :)
Lien : http://metaphorebookaddict.w..
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Un nouveau Gaudé se lit toujours avec une frénésie rare. Pour seul cortège est pourtant un roman historique-fantasmé exigeant sur le dernier voyage d'Alexandre le Grand. On ne reprochera pas à Gaudé de faire dans l'attendu, son thème étonne et convainc au fil des pages, se démystifie au-delà de ce banquet improbable et prend une force superbe en seconde partie qui rappelle les écrits antiques. Assez fou.
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le début est assez mystérieux. D'un côté nous suivons le déroulement du banquet à travers Alexandre, de l'autre apparait Dryptéis, fille de Darius roi perse déchu, veuve d'Hephaistion (fidèle compagnon d'Alexandre), vivant isolée de l'Empire, au milieu de prêtres avec son fils, et enfin apparait un personnage énigmatique : Ericléops, dont on sait qu'il se dirige vers Alexandre et l'enjoint à rester en vie jusqu'à son arrivée.
C'est alternativement que nous suivons ces trois voix qui se rejoignent par la suite. Dans ce livre il est question de pouvoir, d'ambition, de fidélité. Tandis que les proches d'Alexandre, autrefois amis, se disputent l'Empire, Dryptéis, qui ne songe qu'à échapper à l'Empire, fait preuve d'une fidélité sans faille à Alexandre. Son défunt époux lui disait qu'elle ne serait en sécurité qu'en restant à ses côtés, ce qu'elle fait. Dryptéis suit le cortège aux côtés des pleureuses. Durant cette longue et lente marche, un échange s'opère entre elle et Alexandre. Il ne veut pas retourner à sa ville natale et y reposer, il veut aller ailleurs, "échapper à L Histoire" comme cela est souvent répété. Un lien particulier unis Dryptéis et Alexandre, c'est grâce à elle que sa dernière volonté va s'accomplir.
C'est finalement cette dernière chevauchée avec les fidèles d'entre les fidèles que nous sommes invités à suivre. Une chevauchée pour échapper au temps, au réel et à l'Empire. La poésie de l'écriture laisse apparaitre un certain mysticisme et me rappelle le ton des écrits antiques. Cette dernière chevauchée est comme un hommage à l'esprit de conquête d'Alexandre le Grand.
Lien : http://aucafelitterairedecel..
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Alexandre le Grand se meurt. Tous ses généraux sont à son chevet. Dryptéis, fille de Darius et veuve d' Héphaistion, est rappelée pour aller chercher sa mère, grande pythie, afin de connaître le sort de l'empereur. Alexandre le Grand est mort…. Il n'est pas enterré que ses fidèles généraux se déchirent le royaume. Elle décide alors de suivre le convoi mortuaire qui doit parcourir l'empire parmi les pleureuses.

Laurent raconte l'épopée qui suivit la mort d'Alexandre le Grand. Nous pleurons avec Dryptéis lorsqu'elle doit abandonner son fils pour mieux le sauver. Nous la suivons avec les pleureuses accompagnant le convoi funéraire à travers tout l'empire. Nous avons peur lorsque le convoi est attaqué par des soldats. Auparavant, nous avons supplié Alexandre de ne pas mourir sans avoir reçu son fidèle Ericléops revenant au galop du lointain orient……

Les fidèles ne seront pas ceux à qui l'on peut penser de prime abord. Ils ne sont pas du premier cercle mais participeront, au péril de leurs vies, à la grandeur d'Alexandre.

Laurent Gaudé sait nous envoûter, nous embarquer dans ses histoires. La construction, en petit paragraphes et la lisibilité font que l'on passe d'Ericléops à Alexandre en passant par Dryptéis avec une très grande facilité sans que cela nuise à la compréhension.

Nous passons de l'histoire à la légende. Que nous ayons de l'empathie pour Alexandre le sanguinaire, que nous ne puissions démêler la vérité historique de la fiction ne me hérissent pas tant la légende est bien contée. La fin est à l'unisson du reste : splendide.

Laurent Gaudé a su faire parler les âmes d'Alexandre, Dryptéis, Ericléops… pour un livre magnifique. Un coup de coeur pour moi.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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« Pour seul cortège » nous offre le dernier voyage d'Alexandre le Grand, un voyage qui le conduira aux portes de l'éternité.
Le soir où ce conquérant, si puissant qu'il avait étendu son empire de la Macédoine à l'Asie, est terrassé par un mal inconnu, la panique s'empare de ses sujets. Maladie ? Empoisonnement ? Les rumeurs vont bon train, et déjà l'on s'inquiète de savoir qui succèdera à ce grand chef. Alors, quand Alexandre accepte de rendre son dernier souffle, un terrible conflit de succession s'engage, fragilisant par des guerres intestines un royaume qui, déjà, s'était construit dans le sang. Fort heureusement pour l'âme d'Alexandre, Dryptéis, la « reine des vaincus », est là pour conduire le cortège qui mènera la célèbre dépouille à Olympias, en Macédoine. Mais certains en ont décidé autrement…
Laurent Gaudé le dit lui-même, « Pour seul cortège » n'est pas un roman historique. Son désir n'est pas d'être dans l'exactitude des faits, mais dans l'épique, le flamboyant. Plus qu'une simple figure historique, Alexandre est un mythe et mérite d'être traité comme tel. Ce sont les voix de Dryptéis, la mère sacrifiée, et d'Ericléops, le valeureux messager, que l'on entend. Ces voix puissantes et déterminées, dont l'éloquence captive immédiatement le lecteur. C'est à travers elles que l'on découvre le portrait d'un homme ivre de batailles, de conquêtes, de gloire, de liberté et d'immensité. Ce sont cette femme et cet homme qui seront les derniers à accomplir la volonté d'Alexandre et ce par-delà la mort, au moment où le reste du royaume est trop occupé à s'entre-déchirer. Trahisons, bravoure, loyauté, batailles, repentir sont les ingrédients de ce roman épique magnifiquement réalisé, dans lequel on suit la dernière chevauchée d'Alexandre le Grand vers la paix éternelle. Un texte sublime, poignant, servi par une écriture puissante qui exacerbe tous les sentiments, à la façon des plus grandes tragédies. En un mot : grandiose !
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Lors d'un banquet, Alexandre le Grand s'effondre. Ses généraux sont consternés de voir leur chef, leur leader, celui qui les a mené si loin s'écrouler de douleur et ne plus pouvoir se relever. Cachée dans un temple, la fille du roi déchu perse Darius et veuve d'Hephaistion, est appelée au chevet d'Alexandre pour vivre ses derniers moments. Ericléops, frère d'arme d'Alexandre revient de l'Inde ou il est allé porter un message d'Alexandre. Il sent que son chef se meurt et se dépèche, persuadé que la réponse apportera de l'espoir et la vie de la part d'Alexandre. Tous vont se croiser et supporter cette mort jusqu'à une dernière chevauchée en Inde, véritable fin de l'épopée d'Alexandre le Grand. Une vraie musique que ce livre ou on retrouve toute la verve de Laurent Gaudé, une réelle symphonie à raconter ses histoires. Ce n'est pas un livre historique sur Alexandre le Grand mais bien une histoire romancée ou il est raconté ses derniers instants, l'endroit ou se trouve son véritable corps et une facon bien mystique de s'imaginer qu'Alexandre a finalement bien réussi son parcours jusqu'en Inde. Un véritable bonheur à lire et quelques larmichettes vers la fin qui est subliminale
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