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Livre époustouflant, poignant. On ne reste pas indem après cette lecture. On enrage, on a envie de vengeance, mais non on deviendrait comme eux, comme ces gens sans foi ni loi, que dis je, sans foi, si, foi en un Dieu qui les guide vers l'horreur.
Il faut essayer de ne pas oublier, d'oeuvrer pour un monde meilleur.
Je vous conseille cet ouvrage.
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Laurent Gaudé est une plume intéressante de notre temps et un écrivain qui s'intéresse au monde tel qu'il va. Je me souviens d'Ouragan (Actes Sud), par exemple, composé juste après la dévastation de la Louisiane par Katrina en 2005 : Monsieur Gaudé, auteur de pièces de théâtre faisant appel aux mythes (Onysos le furieux, Actes Sud Papiers), ou à Alexandre le Grand (Le Tigre de l'Euphrate, Actes Sud Papiers), décide pourtant de s'impliquer plus directement dans son siècle.
Terrasses, ou notre long baiser si longtemps retardé, est un roman que l'auteur ni l'éditeur (toujours Actes Sud) n'ont eu le coeur d'appeler roman. Il s'agit d'aller dans la tête de Parisiennes et de Parisiens qui s'installent aux terrasses un certain vendredi soir, 13 novembre 2015. Que pensait cette femme qui s'était faite si belle, quels avenirs imaginait-elle, et celle-là qui fêtait avec sa soeur jumelle leur anniversaire commun ? le passant qui s'apprête à se pencher sur les derniers instants de l'une d'elle, le flic, horrifié, courageux, on sait que les flics de la BAC du quartier se sont apprêtés à mourir, ont écrit un adieu à leur famille avant d'entrer dans la bouche de Moloch Baal - le Bataclan.
C'est du Laurent Gaudé, les pensées intimes de chaque personnage se succèdent dans une simplicité qui rappelle la plupart de ses textes. le style est de type théâtral, sans le lyrisme qu'on pourrait craindre, on reconnaît petit à petit les voix, qui nous touchent. La lectrice imagine très bien ce qui va se passer, le lecteur respire mal. Miné par le sentiment d'assister aux derniers souffles de personnes qui pourraient être ses amies, paniqué ou admiratif devant le courage de celles et ceux qui s'impliquent, on s'identifie. Au bord des larmes. le traumatisme est là.
Ah et ces deux femmes amoureuses, auront-elle le droit, le temps, d'échanger enfin leur premier baiser ?
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Nous nous rappelons tous de ce que nous faisions le 13 novembre 2015. Comme le 11 septembre, comme lors de la chute du mur de Berlin, comme quelques autres dates, elles ne sont pas si nombreuses, que nous pouvons ancrer profondément dans un moment précis.

Ce 13 novembre 2015, il fait beau et doux à Paris, les terrasses sont bondées. Je me souviens de m'être baladée avec ma soeur deux jours avant en sortant d'un concert à Bercy et de m'être dit que c'était quand même formidable d'habiter une telle ville et de pouvoir profiter ainsi d'un verre en soirée, dehors, et de rire.

"Y a-t-il un bruit que le malheur aurait fait en se levant et que nous aurions dû reconnaître ?"

Et pourtant, ce 13 novembre là, la douceur a déserté. L'horreur s'est infiltrée dans les vies et les a brisées. Il y a ces jeunes filles qui avaient rendez-vous, cette jeune mère qui est partie de chez elle fatiguée et en colère contre son mari, cette mère encore qui ne reverra jamais ses enfants. Et tant d'autres.

« Certains ont été chanceux, d'autres pas, mais ce n'est pas cela qui va marquer cette journée. Bientôt, nous oublierons parce que tout ce qui précède va être avalé par ce qui vient. C'est comme un trou noir en fin de journée qui va dévorer tout ce que nous aurons vécu pour arriver jusqu'à lui. Seul compte l'abîme. Et il est tout près. »

Il y a aussi d'autres gens, des soignants, des flics, des pompiers. Ceux dont le boulot est d'aider, de réparer, de soulager. Ceux qui n'étaient pas prêts à voir ce qu'ils ont vu ce soir-là et qui ne pourront pas effacer certaines images de leur mémoire.

Laurent Gaudé signe ici un livre poignant – et tellement plus que cet adjectif - pour ne pas oublier ceux qui étaient là, pour pousser la barbarie au fond du trou où elle devrait être. Pour célébrer la vie tout simplement.


« Vivre. Comme on aime. Au nom de ceux qui sont tombés. Nous serons tristes, longtemps, mais pas terrifiés. Pas terrassés. »
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Merci à Laurent Gaudé de nous proposer ce récit, sur les terribles attentats du Bataclan qui ont eu lieu à Paris en 2015.
Après les terribles séquences du procès que nous avons pu suivre sur différentes plateformes, où les questions sur le pourquoi, le comment.. et d'autres ont été posée à de multiples reprises, "Terrasses" met au coeur de l'histoire les personnes qui ont subi ces attaques de plein fouet.
Celles et ceux qui se sont préparés pour manger au restaurant, boire un verre après le travail, fêter la fin de la semaine, participer à un concert entre amis.
Dans ce récit, il y a l'avant, le pendant et l'après.
Laurent Gaudé utilise ici tout son talent pour nous raconter cette histoire, celle que nous ne connaissons que trop bien, pour exprimer la joie, les douleurs, l'enfer, la survie.
Les passants, les clients, les gérants, les infirmiers, les pompiers, les policiers, celles et ceux impliqués malgré eux dès lors que part le premier coup de feu.

C'est poignant, c'est terrible, c'est fort, ça coince la respiration et ça tord l'estomac.
"Terrasses" est là pour prouver que l'on ne s'arrêtera jamais de danser.
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C'était une journée lambda, un vendredi du quotidien qui se déroulait, une soirée attendue avec impatience, une soirée qui annonçait un weekend, une soirée où l'on devait se retrouver entre amis ou en famille.
Ce sera une date qu'on n'oubliera pas. Un vendredi qui nous marquera à jamais.
Dix chapitres pour se souvenir de ce vendredi soir, de cette nuit.
Des pensées de ces femmes et de ces hommes, des victimes, des rescapé(e)s, des forces de l'ordre, des forces de secours, des soignants, des témoins, des parents, des familles. Toute cette chaîne humaine présente et qui s'est succédé pendant de longues heures.
Une multitude de voix se répondent dans ce récit bouleversant. Les derniers mots des jeunes femmes et des jeunes hommes qui s'apprêtent à sortir, à rire, à trinquer, à danser. Les mots d'horreur des premiers secours et forces de l'ordre arrivés sur les lieux des crimes. Les mots transcrivent la peur des victimes. le courage de tous ces hommes et ces femmes qui n'ont pas écouté leur fatigue, leur peur et qui ont combattu la mort, soigner, appliquer les soins nécessaires.
Et puis l'après, la lente reconstruction, le deuil, la réparation.
Une polyphonie de voix dans ce très beau récit qui met les larmes aux yeux et laisse sans voix.
Une force et une puissance dans l'écriture. Les larmes qui viennent à certains passages bouleversants. Les images des médias qui ressurgissent. Les souvenirs de l'après qui illustrent les mots de l'auteur. Se tenir debout face à l'horreur. Être assis avec fierté en terrasse pour ne pas les laisser gagner. Se poser fièrement dans les salles de spectacle pour faire gagner la vie.
Des émotions fortes que l'écriture fait ressortir.
Un récit poignant dont on ne ressort pas indemne.
Un cri d'amour.

Lien : https://www.quandleslivresno..
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"Au nom de ceux qui sont tombés. Nous serons tristes, longtemps, mais pas terrifiés. Pas terrassés."
Il en fallait du courage pour oser écrire sur un tel sujet.

Vendredi 13 novembre 2015. Paris. Stade de France. Bataclan et... terrasses.

Pas de résumé du livre, il n'y en a pas besoin. En revanche, comment mettre en mots les émotions ressenties lors de cette lecture ?
J'ai été émue, transportée, chamboulée, bousculée, bouleversée, rincée, emportée, écoeurée. J'ai vibré, espéré, pleuré, beaucoup pleuré, moi qui ne verse presque jamais de larmes.
Lisez ce roman ! C'est un texte coup de poing et coup de coeur, un texte d'une rare intensité, qui donne la parole aux vivants comme aux morts, qui offre un revirement à ce cauchemar, cette boucherie.
À une époque où notre actualité est encore et toujours faite de massacres et d'horreurs, ce texte prouve que la littérature permet d'exorciser, de consoler, de rêver, de vivre, d'exister !
Lisez ce roman, il oppose la vie à la barbarie, et on en a bien besoin.
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Laurent Gaudé nous offre un texte court mais poignant en donnant une voix à chacun de ceux qui ont vécu la terrible nuit du 13 novembre 2015 : les victimes, leurs proches, les soignants, les forces de l'ordre... Une écriture puissante, poétique et certainement juste.
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Un court récit, presque minute par minute, des terribles attentats qui ont touchés Paris en novembre 2015 au stade de France, aux terrasses des restaurants et cafés et au Bataclan.

Différents points de vue sont présentés : les victimes, les policiers qui sont intervenus et les secouristes.

Livre extrêmement fort et poignant, qui fait vivre de l'intérieur cet événement qui nous a sidéré et donne surtout une réalité aux nombreuses personnes qui ont directement été frappées.

Sensible et fort !
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Magistral. Percutant.Touchant. Laurent Gaudé nous emmène avec lui, dans le 11e arrondissement de Paris, sur une terrasse, un resto et au Bataclan, ce soir du 13 novembre 2015. Cette soirée d'une douceur exquise, dont rien ne laissait présager que l'inconcevable allait advenir: une tuerie qui a tué 130 personnes et blessé 413 autres personnes. Une horreur sans nom.

Roman choral qui nous fait entrer au coeur du drame, en relatant le point de vue des victimes, des passants sur le trottoir, des médecins, infirmières, ambulanciers: on y est, avec eux. Ceux qui étaient tranquillement assis à une terrasse en train de savourer la douceur de vivre, ceux qui dansaient leur vie, ceux qui ont vu les terroristes entrer, ceux qui marchaient sur le trottoir et ont été témoins: on y est, avec eux.

Gaudé réussit encore une fois à faire ressortir l'humanité au travers l'atrocité, la lumière au travers la noirceur, la vie au travers la mort. Quel tour de force incroyable!
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Soirée du 13 novembre 2015 à Paris. Il fait doux, il fait beau, de quoi profiter encore un peu des terrasses des cafés.
Soir de concert également pour plusieurs centaines de passionnés de métal.

C'est de ces personnes, celles qui étaient là pour profiter, dont Laurent Gaudé va faire le récit. Des amoureuses, des soeurs, une jeune maman. Mais de cette terrible soirée, il n'en fera rien de pathos, au contraire, il va en extraire l'envie de vivre de chacun.
Il va également laisser la place à d'autres personnes qui ont été frappées de plein fouet par cette soirée : les forces de police qui sont intervenues, les secouristes, les familles.

Ce texte est un hommage aux victimes, et un hommage à ceux qui, le temps d'une soirée, ne vivaient plus que pour tenter de mettre fin au calvaire et pour sauver.
On connaît l'issue dès le début de la lecture, aucune échappatoire, et pourtant on ne peut s'empêcher d'espérer, de trembler.
C'est triste et beau à la fois. Beau par les mots, beau parce que la vie est présente à chaque page, dans chaque personnage imaginé par Laurent Gaudé.
C'est triste et beau à la fois, bouleversant, poignant, éblouissant.
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