On ne peut pas enlever la nuit. Ce n'est pas un vêtement trop petit. Ce n'est pas comme les lunettes noires, ou des mains sur tes yeux. On ne peut pas l'enlever, la nuit. Mais on peut y faire des cabanes.
- Mais il n’y a qu’une seule couleur dans le noir, dit Oskar
- Ah, vraiment ? dit maman. C’est que tu ne l’as pas regardé assez longtemps. Il y a le noir tout doux de ton doudou, le noir bleu de la fenêtre, le noir brillant de ton cheval à bascule, le noir poilu du chat Edouard, le noir qui mouille de ton biberon et le noir laineux de mon pull. Il y a le noir lumineux tout autour de la lune, le noir bien chaud sous ta couette et le noir plein d’histoires de tes livres d’images.
- Alors, je veux allumer le noir, dit Oskar.
Et maman éteint la lumière.
Oskar regarde le noir tout doux de son doudou, le noir bleu de sa fenêtre, le noir brillant de son cheval à bascule, le noir poilu du chat Edouard... Il n'a pas le temps de voir le noir lumineux tout autour de la lune.
Ses yeux se sont fermés. Il est déjà en train de rêver.