AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,5

sur 530 notes
5
19 avis
4
43 avis
3
33 avis
2
11 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un regard acide, doublé d'un humour ravageur, le bouquin de Gauz m'a enthousiasmé. Mais au delà de la légèreté que laisse au premier abord le roman, c'est aussi un portrait réaliste de la condition des africains débarquant en France, plein de rêves et d'espoir mais vite ramené par la dure réalité de la vie. le taf à la mode c'est vigile. de Camaïeu à Sephora, ces définitions pour définir les différents clients ou voleurs ! sont un vrai régal.
Puis, Gauz à travers le portrait de trois des leurs, propose une réflexion beaucoup plus fine, réaliste de la difficulté de faire sa place dans un pays ou les liens avec l'Afrique sont indéfectibles. Des années Pompidou aux attentats du onze septembre, il revient sur les difficultés pour s'y intégrer (papiers, logement, travail, le chemin est semé d'embuches).
Lu d'une traite, une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          800
« Les noirs sont costauds, les noirs sont forts, les noirs sont obéissants, les noirs font peur. Impossible de ne pas penser à ce ramassis de clichés du bon sauvage qui sommeillent de façon atavique à la fois dans chacun des blancs chargés du recrutement et dans chacun des noirs venus exploiter ces clichés en sa faveur. » La longue file d'hommes noirs qui montent les escaliers ce matin-là est venue chercher un job. Ils seront tous vigiles. Formation minimaliste, aucune expérience exigée, regard volontairement bienveillant sur les situations administratives, devenir vigile est le moyen le plus simple de décrocher un CDI pour les africains de Paris. « Ceux qui déjà ont une expérience du métier savent ce qui les attend les prochains jours : rester debout toute la journée dans un magasin, répéter cet ennuyeux exploit de l'ennui, tous les jours, jusqu'à être payé à la fin du mois. Debout-payé. »

Gauz raconte dans ce premier roman très autobiographique l'itinéraire d'Ossiri, étudiant ivoirien sans papiers devenu vigile dans le Paris des années 90. Il retrace aussi à travers lui l'histoire d'une communauté et l'évolution de ce métier particulier depuis la Françafrique jusqu'à l'après 11 septembre. On trouve entre chaque chapitre des interludes, sortent d'instantanées croqués sur le vif par Gauz lui-même lorsqu'il travaillait comme vigile dans un magasin de fringues de Bastille puis dans la plus grande parfumerie des Champs-Élysées. Autant de réflexions sur la société de consommation ou sur son travail, de portraits de clients et d'aphorismes particulièrement bien troussés. Exemples :

« Les jeunes de banlieue à qui l'on donne le titre abusif et arbitraire de racailles viennent se parfumer systématiquement au rayon Hugo Boss, ou avec One Million de Paco Rabanne, une bouteille forme de lingot d'or. Il y a du rêve dans la symbolique et de la symbolique dans le rêve. »

« Ennui, sentiment d'inutilité et de gâchis, impossible créativité, agressivité surjouée, manque d'imagination, infantilisation, etc., sont les corollaires du métier de vigile. Or, militaire est une forme très exagérée de vigile. »

« Une théorie lie l'altitude relative du coccyx par rapport à l'assise d'un siège et la qualité de la paie. Elle peut être énoncée comme suit : Dans un travail, plus le coccyx est éloignée de l'assise d'une chaise, moins le salaire est important.
Autrement dit, le salaire est inversement proportionnel au temps de station debout. Les fiches de salaire du vigile illustrent cette théorie. »

C'est très bien écrit, c'est drôle, empreint d'une ironie mordante qui fait mouche. le regard porté par Gauz sur sa communauté est aussi tendre que lucide. Cette lucidité permanente, cette fausse légèreté, cette causticité exempte de toute méchanceté donnent au récit une atmosphère douce-amère pleine de sensibilité. Une excellente surprise parmi les nombreux premiers romans de la rentrée et un auteur à la plume singulière qui mérite vraiment que l'on s'attarde sur son cas.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          510
Gauz est un auteur charismatique très en verve, avec beaucoup de personnalité et il a si bien parlé de son premier roman, en mai dernier, lors d'un café littéraire au Festival Etonnants Voyageurs à Saint Malo, que je me suis empressée d'aller acheter son livre, Debout payé.
Il est à son image, intelligent, plein d'humour caustique et n'épargne personne. Gauz s'est d'ailleurs largement inspiré de sa propre expérience pour raconter l'histoire d'Ossiri, un étudiant ivoirien devenu vigile, debout-payé, un travail bien ingrat et fatigant pour financer ses études à Paris…
Ce court roman atypique est plein de saveurs, bouscule les idées reçues et peut parfois dérouter le lecteur… Gauz dans la vie comme en écriture emprunte des chemins innatendus et n'hésite pas à entrecouper son récit de longues listes de fines observations de nos comportements dans les magasins, comme une série d'instantanés venus nourrir son texte. Rien ne lui échappe, il scrute et décrypte nos faits et gestes, fustigeant au passage la société de consommation.
Gauz porte un regard sévère sur les relations politiques entre la France et l'Afrique, sur la place des noirs dans la société, sur les nouveaux temples de la consommation (Camaïeu, Séphora). Il passe tout à la loupe et nous fait pénétrer avec tendresse dans la communauté étudiante africaine, soumise aux clichés sur les noirs et aux soubresauts de l'actualité, comme les attentats du 11 septembre 2001.
Vous ne percevrez plus jamais les vigiles, de la même manière après avoir lu Debout payé, élu meilleur premier roman français 2014 par la rédaction de Lire.
Un début prometteur pour un roman revigorant qui se lit d'une traite.








Commenter  J’apprécie          450
Il suffit de lire la courte mais instructive autobiographie de l'auteur en fin de livre pour comprendre combien le parcours d'Armand Patrick Gbaka-Brédé aka Gauz est atypique, sinueux, anticonformiste. debout-payé, son livre à succès huit fois réimprimé, lui ressemble.

Car au-delà de la chronique fantasque du quotidien réaliste et loufoque de ces gardiens des temples de la consommation de masse que sont devenus les vigiles – devenant également au passage de parfaits observateurs-décrypteurs des travers de notre société, contrastes personnalisés de ceux qu'on ne voit pas ou qu'on ne voit plus, alors qu'eux-mêmes sont payés à devoir tout voir – le livre explose ce carcan un peu étroit pour explorer d'autres dimensions plus profondes. Et c'est réussi !

Car parallèlement, et sans avoir la prétention d'écrire l'histoire de l'immigration de ces cinquante dernières, Gauz nous livre juste une histoire, courte et parfois volontairement réductrice. Celle d'Ossiri, quittant à vingt ans Abidjan pour Paris, pensant s'éloigner de l'enfer pour trouver le paradis. Une histoire de galères et d'entraide, de squats et de cités dortoirs, d'embauches à la journée et de CDI paradoxalement précaires, de communauté sans communautarisme et d'intégration à l'arrache, seule possibilité entrevue pour quitter enfin le monde des vautours qui se nourrissent de la misère humaine.

C'est aussi en toile de fond un regard politique un brin désabusé sur la Françafrique, ce néologisme qui englobe toute l'ambiguïté de l'écosystème relationnel inégal qui régit depuis tant d'années les liens entre notre pays et son continent frère. Sans dénonciation, ni recherche de repentance. Juste des faits, des souvenirs et le rappel d'une situation qui n'a finalement pas énormément évolué en cinquante ans. En alternant les styles, montrant ainsi l'étendue de sa palette d'auteur, en grossissant les traits qu'il lance et en distillant quelques savoureux aphorismes, Gauz réussit un livre aussi instructif que distrayant !
Commenter  J’apprécie          301
Ce premier roman, conseillé par mon libraire, est une bonne surprise de la rentrée.
Sa construction est un peu singulière: les chapitres sur l'histoire de différentes générations d'ivoiriens vigiles à Paris alternent avec les réflexions intérieures qu'un vigile peut avoir sur l'échantillon de l'humanité qu'il observe quotidiennement.
Nous sommes donc en présence à la fois d'un roman portant sur cette communauté d'hommes ivoiriens, la plupart du temps «sans papiers», à partir des années 60 jusqu'en 2001 et d'un «catalogue» de réflexions ou de choses entendues, souvent drôles, parfois caustiques sur les clients d'un Sephora ou d'un Zara.
Finalement, Armand Patrick Gbada-Brédé, alias Gauz, porte un regard pour le moins désenchanté sur l'accueil de la communauté africaine à Paris et sur notre société de consommation. Résolument original, ce court roman édité chez «Le Nouvel Attila», une petite maison d'édition que je découvre, est à lire.
Et puis, vous ne regarderez plus les vigiles de la même façon!
Commenter  J’apprécie          270
Ce premier roman a été encensé par la critique, et sur le plateau de la Grande Librairie, et à juste titre.

Un roman assez autobiographie, comme c'est souvent le cas, mais dont le sujet est originale et traite d'un sujet peu exposé dans la littérature et dans la presse en général : la vie de ces vigiles, qui restent toute la journée débout à surveiller les moindres faits et gestes des gens, qui sont susceptibles de voler des choses dans les magasins. Un travail ingrat, ou le contact humain est basé sur la surveillance et la peur. Qui a déjà pensé a ce qui ce cachait derrière ces armoires à glaces black a l'entrée des magasins. Ont-ils une famille, des papiers, dans quelles conditions vivent-ils ? Ce roman se propose de nous immerger dans ce quotidien. Plus exactement, nous suivons le parcours de plusieurs africains (en l'occurrence trois : Ferdinand, Ossiri et Kassoum) entre les années 60 et nos jours, avec les changements de politiques, l'apparition de la carte de séjours, la création du statut de sans-papier, les conséquences du 11 septembre 2001 sur leurs conditions de travail etc.

Nous y suivons également le quotidien de ces vigiles dans quelques magasins des Champs Elysées, avec des anecdotes cyniques et très amusantes.

Il est vrai qu'au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman, car les descriptions des faits et gestes des clients chez Camaïeu m'ennuyaient un peu ! Mais en persévérant, j'ai vraiment apprécié l'histoire et son point de vue sur le quotidien de ces individus.

Gauz, de son vrai nom Armand Patrick Gbaka-Brédé, écrit un roman fort et puissant, une satyre sur les clients des magasins et de la société, et mais en valeurs le travail de ces travailleurs de l'ombre. A découvrir absolument !!!!
Commenter  J’apprécie          200

La vie de vigile, c'est d'être "debout-payé". C'est voir passer des centaines de clients par jour, ceux qui viennent acheter, ceux qui se contentent de regarder et ceux qui voudraient partir sans payer. S'inspirant de sa propre expérience comme vigile dans des parfumeries, Gauz nous confie Ossiri, Kassoum, Ferdinand et les autres; une chronique sociale douce-amère teintée d'ironie.

Parce qu'ils attendent toute la journée, parce qu'ils sont ceux sur qui le regard glisse... ils ont du temps pour penser. le roman s'inscrit dans cette vie intérieure en mêlant des parties centrées sur l'observation des clients et des moments où c'est le passé qui refait surface, détaillant le destin qui les a amenés d'Abidjan à Paris.

Bien que l'humour soit omniprésent, il se fait bien souvent ironie pour masquer la dureté de la vie de ceux qui ont quitté leur pays, leur famille, leurs amis, espérant une vie meilleure à Paris où ils se retrouvent au mieux, vigile chez Séphora ou Camaïeu et logeant dans un taudis, menacés d'expulsion.
L'observation fine des clients qui fréquentent les boutiques de fringues ou les parfumeries sur les Champs Elysées est franchement drôle. Tout sonne juste, sans caricature; on en a tous rencontrés un jour ou l'autre, on est peut-être l'un d'eux.

Ce roman, c'est presque un témoignage, celui d'une époque, celui d'une société qui ferme les yeux sur le sort d'une partie de ses concitoyens, celui d'un système où, comme on dit chez nous, "c'est toudi le p'tit qu'on spotche".
Commenter  J’apprécie          190
Vis ma vie de vigile
A travers de truculentes anecdotes, mais aussi de réflexions sur la société qui l'entoure, l'auteur nous plonge dans son expérience de "vigile-immigré" dans le Paris d'aujourd'hui. Un regard acéré et éclairant sur notre société. Salvateur !

25/09/2014
Commenter  J’apprécie          190


Un debout-payé, c'est quelqu'un qui est payé pour rester debout. Un métier où l'on est payé pour rester debout et juste regarder, sans s'endormir, c'est celui de vigile, un des métiers qu'a fait Gauz et dont il parle avec un humour et un sens de l'observation redoutables.

Si les politiques et les comportements de la société française sont pointés du doigt, ce sont surtout les attitudes de tous les africains qui ont complètement intégrés et adoptés les représentations qui les concernent pour s'assimiler à leur colonisateurs qu'épingle l'auteur. Avec une précision d'anthropologue, ainsi qu'un humour et une ironie qui font mouche, Gauz nous fait découvrir le monde quotidien des immigrés que la loi transforme en "sans-papiers" condamnés aux petits boulots clandestins, ou pour le moins discrets. Il nous fait découvrir les différences entre ivoiriens, sénégalais, togolais... en jouant parfois lui même à jouer le rôle, le langage, les innombrables clichés qui les concernent et auxquels les blancs se soumettent parfois malgré eux, où la moindre bienveillance peut cacher mépris, rejet... et autres avatars du racisme ordinaire, même pas directement agressif.

Une partie du récit nous emmène sur les traces d'immigrés au fil des décennies et des politiques, de "l'âge de bronze" (années 1960-1980) à "l'âge de plomb" d'aujourd'hui, en passant par "l'âge d'or" (années 1990-2000). Nous découvrons ainsi la MECI (Maison des étudiants de Côte d'Ivoire) avec Ferdinand jusqu'au moment où surviendra la 1re crise pétrolière.


On rencontre aussi des figures militantes, plus ou moins imprégnées et habitées par les colères d'un Frantz Fanon, qui mettent le doigt sur l'alliance pour eux fondamentale entre colonialisme, racisme et capitalisme, surtout dans les temples de la consommation contemporaine. Pour les années récentes, notre guide sera Ossiri, qui semble bien ressembler à l'auteur et qui est sans illusion, certainement pas naïf, sur la place qui peut lui être accordée, celle qu'il peut prendre dans la société française d'aujourd'hui.

L'écriture alterne entre ces récits de vie d'immigrés, depuis les années 60 à aujourd'hui, et des saynètes captées dans quelques boutiques, notamment sur les Champs Elysées où les vigiles tiennent debout à longueur de journées. On y sourit et rit souvent, parfois jaune (on n'oserait pas dire noir!). L'auteur est aussi photographe et a été lui-même vigile. Son regard attentif et féroce n'épargne personne, même s'il est plus ironique et bienveillant que franchement méchant. Il y en a pour les noirs qui jouent aux blancs, pour les blancs et les autres, pour le commerce et sa publicité, etc. Gauz y fait preuve d'un indéniable talent, tant dans ce qu'il sait voir que dans sa façon de nous le raconter. Si vous fréquentez parfois de tels lieux, vous risquer fort de ne plus les voir avec tout à fait le même oeil.
"Roman" nous dit la couverture. Peut-être. Mais il y a aussi de l'essai, de l'histoire, de la sociologie et de l'anthropologie ainsi que de la satyre dans ce debout-payé.

Une réussite qui nous donne fortement envie de pouvoir découvrir d'autres visages de cet auteur plutôt décapant.
Lien : http://www.filsdelectures.ne..
Commenter  J’apprécie          150
Une très belle découverte, percutante !

Le ton est ironique, incisif, caustique, efficace.

Sans concession aucune, Gauz (nom d'auteur de Armand Patrick Gbaka-Brédé) dresse une satire de notre société de consommation à outrance, asservie par le capitalisme, observée par un homme Noir invisible, le vigile, Ossiri.

"Si elle se répétait aujourd'hui, la prise de la Bastille libérerait des milliers de prisonniers de la consommation."

Par ce procédé, il rend aussi un bel hommage à ces hommes invisibles.

"Ceux qui déjà ont une expérience du métier savent ce qui les attend les prochains jours : rester debout toute la journée dans un magasin, répéter cet ennuyeux exploit de l'ennui, tous les jours, jusqu'à être payé à la fin du mois. debout-payé."

"Une théorie lie l'altitude relative du coccyx par rapport à l'assise d'un siège et la qualité de la paie. Elle peut être énoncée comme suit : Dans un travail, plus le coccyx est éloignée de l'assise d'une chaise, moins le salaire est important.
Autrement dit, le salaire est inversement proportionnel au temps de station debout. Les fiches de salaire du vigile illustrent cette théorie."

"Ennui, sentiment d'inutilité et de gâchis, impossible créativité, agressivité surjouée, manque d'imagination, infantilisation, etc., sont les corollaires du métier de vigile. Or, militaire est une forme très exagérée de vigile."

L'auteur évoque aussi, principalement d'ailleurs, les pages sombres de l'histoire Franco-Africaine de l'immigration. André, Ferdinand, Angela, Kassoum, Ossiri racontent l'immigration, leur immigration des Trente Glorieuses à nos jours, l'installation et la vie au MECI, Maison des Étudiants de Côte d'Ivoire qui se dégrade très vite et devient insalubre. un "cloaque vétuste, insalubre, miteux et surpeuplé en plein coeur de la capitale de la Gaule", et puis, le sort des immigrés face à la décision du gouvernement Giscard d'instaurer une "carte de séjour" "contre" les étrangers.

"Les élections qui suivirent la mort de Pompidou exhalèrent des relents aussi piquants et rances. A la course à la présidentielle se présentèrent dix hommes chauves, un borgne et une femme qui n'aurait pas été plus laide si elle avait été chauve et borgne. Ils avaient tous, bien évidemment, la solution pour sortir de "La Crise". le grand slogan du moment : "On n'a pas de pétrole, mais on a des idées."
Une de ces idées-là était que les étrangers étaient de venues trop nombreux en France. Dans "La Crise", ils arrachaient désormais leur travail aux vrais français et leur piquaient le bain de la douche ou le pain de la bouche. C'en était devenu intolérable, surtout de la part de gens qu'n avait gentiment invités pour partager le gros gâteau des Trente Glorieuses et du plein emploi. Intolérable."

Concision, maîtrise de la langue, instruction, lucidité et humour ! Un cocktail détonant !

Lien : http://seriallectrice.blogsp..
Commenter  J’apprécie          82




Lecteurs (951) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20205 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}