Ce roman qui raconte la recherche d'un mystérieux assassin
dans un village retiré ,pas très loin d'un ancien lieu de tortures,en Sibérie orientale,a le grand mérite de nous faire découvrir des personnalités hors-normes.En plein hiver,les habitants dont la vie dépend de chacun,se révèlent dans ce qu'ils peuvent avoir de meilleur,mais aussi de pire.On se croirait presque dans une autre époque(j'ai pensé au Moyen-âge),entre autres grâce à la présence des loups ,à l'importance des croyances et à la frugalité de la vie des gens.J'ai été transportée dans un espace-temps encore jamais rencontré pour moi en littérature et j'ai adoré ça.Un auteur à découvrir.
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L’hiver, les températures pouvaient atteindre les -60°C. Un vieux wagon avait été récupéré et servait… de douche communale ! Une règle avait été établie pour que chaque habitant s’en serve à tour de rôle. La neige était fondue et transformée en eau chaude. Une vieille passoire en fer faisait office de pommeau. On avait aussi installé un poêle pour chauffer. Les femmes avaient cousu un rideau de fortune, pour se cacher en cas d’allées et venues intempestives. Enfin, même un porte-serviettes avait été prévu. Quelqu’un avait trouvé un portrait de Vladimir Ilitch Lénine et l’avait posé là, en guise de décoration. Pour indiquer sa présence, une planchette avait été peinte de couleur différence sur chaque face. Le rouge signifiait que la douche était occupée.
Elle était très belle. C’était une blonde à peau laiteuse. Sa bouche était rose, charnue et pulpeuse, elle appelait aux baisers. Ses yeux noisette étaient parfaitement dessinés. Elle ressemblait à une poupée de porcelaine. Enfin, c’était la seule du village à ne pas porter de fichu sur la tête, tout le monde pouvait ainsi admirer une chevelure magnifique, épaisse et soyeuse qu’elle attachait parfois en chignon souple dont quelques mèches s’échappaient.
Ceux que l’administration n’obligeait pas à vivre sur les lieux n’avaient de toute façon d’autre choix que de rester dans ces hameaux, ils n’avaient pas d’argent et auraient été rejetés par la population qui était conditionnée pour voir en eux « des dangereux ennemis du peuple ». De plus, bien souvent, ils n’avaient plus de famille et n’auraient su où aller.
Vidéo de Christine Thepot Gayon